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Spartacus

Spartacus

Titel: Spartacus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Eric Teyssier
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sortie de ses troupes de Rome, soit fin septembre ou début octobre. Cette date tardive pour entrer en campagne a été imposée par la nouvelle levée des troupes de l’été 72 et la présence de Spartacus à quelques étapes de Rome. Si l’on admet ce début de campagne en septembre, les dernières batailles ont donc été rapidement menées, en l’espace d’un ou deux mois, pour se terminer en mars ou avril 71. La dernière campagne de Spartacus se déroule donc entre février et avril de l’année 71.
    Une autre difficulté à résoudre concerne les effectifs en présence. Contrairement au flou de la chronologie, les auteurs nous donnent beaucoup d’informations, mais souvent contradictoires. Plutarque affirme que le tiers de l’armée de Spartacus s’est enfui du piège tendu par Crassus. On peut donc estimer que 30 000 soldats l’accompagnent et que 60 000 ou 70 000 hommes seraient restés près de Rhegium. Plutarque ne dit rien de ce qu’il est advenu de ces derniers. L’historien donne ensuite le chiffre de 12 300 esclaves tués dans une première action mais ne livre pas de détails sur le nombre de morts de la dernière bataille. Une estimation différente est donnée par Tite-Live : selon lui, 35 000 Gaulois seraient morts dans un premier temps et 60 000 esclaves auraient péri ensuite avec Spartacus. Ces chiffres sont d’un grand intérêt car, en l’absence d’indication précise de Salluste et de Florus, les écrits de Tite-Live constituent une source latine assez proche de l’événement. Rédigée sous Auguste, son Histoire se fonde certainement sur des pièces d’archives récentes qu’il a pu consulter. Si l’on suit le témoignage de Tite-Live, il est possible de dire que la totalité de l’armée de Spartacus est parvenue à s’enfuir du Bruttium. Le chiffre des 35 000 Gaulois est ensuite confirmé par Frontin, historien du I er  siècle ap. J.-C. Orose, historien du V e  siècle, donne lui aussi un chiffre très proche de celui de Tite-Live, en précisant davantage le décompte des victimes. Il donne pour sa part le chiffre de 36 000 morts dans une première bataille et 60 000 lors de l’affrontement final. A ces morts il ajoute les 7 000 prisonniers que les Romains parviennent à capturer. Ainsi, l’estimation d’une armée de 100 000 hommes réunie par Spartacus à la fin 72 peut être tenue pour raisonnable.

    L’erreur de Crassus
    Contrairement à ce qu’affirme Plutarque, Tite-Live et d’autres historiens postérieurs semblent donc bien suggérer que toute l’armée de Spartacus a pu traverser dans la neige la ligne de fortifications de Crassus. Il peut paraître étrange qu’une aussi grande masse d’hommes soit parvenue à s’enfuir au nez et à la barbe du préteur, sauf à considérer que le Romain a sous-estimé l’habileté tactique de Spartacus et la force du désespoir de ses hommes. Une fois la ligne franchie au point le plus faible, il devenait difficile pour Crassus d’endiguer le flot des fugitifs. Comme face à une vague qui s’engouffre dans la brèche d’une digue, il aurait été très dangereux de vouloir se mettre en travers de son passage. Ensuite, les effectifs des fuyards sont équivalents à ceux de Crassus. Comme Spartacus a dû frapper au milieu du dispositif romain, l’armée prétorienne se trouve coupée en deux, et le flot des fugitifs qui s’écoule entre les légions entrave la coordination de leurs mouvements. A cela s’ajoutent le relief escarpé, le froid et la neige qui handicapent encore davantage les Romains. Surpris par ce qui se passe et craignant une attaque massive, il est probable que Crassus ait maintenu son armée à l’abri de ses camps fortifiés avant même de penser à poursuivre les fugitifs. S’il ne donne pas de détails sur ce moment précis, Plutarque laisse entendre que l’affolement s’empare du camp romain lorsque les esclaves prennent le large : « Crassus craignit que Spartacus ne fût pris du désir de marcher sur Rome. » Dans cette perspective, il prévient aussitôt le Sénat « qu’il fallait rappeler d’urgence Lucullus de Thrace et Pompée d’Espagne ». L’ambitieux préteur regrettera vite cet aveu d’impuissance. Ce manque de sang-froid, inhabituel chez Crassus, montre bien toute la stupéfaction des Romains devant le nouvel exploit de Spartacus.

    Marcher sur Brindes ?
    Spartacus reprend donc le chemin du nord pour sortir au plus tôt de cette

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