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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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l’insurrection »
et « du début à la fin, l’inspirateur de l’insurrection fut le Comité
central placé sous la conduite du camarade Lénine », alors même que le
Comité central, majoritairement opposé à l’insurrection, interdisait à Lénine
de quitter son repaire. Mais en pleine guerre civile, nul n’allait rappeler ces
faits désagréables dont le maquillage tenait lieu de vérité officielle.
    Trotsky croit neutraliser Staline en le faisant entrer au
Comité militaire de la République. Mais ce dernier, sentant la manœuvre, ne
participera à aucune de ses réunions d’octobre 1918 à fin avril 1919.
Il est également nommé, en ce mois de novembre, au Comité exécutif central des
soviets, l’organe officiel du pouvoir élu par les congrès des soviets. Mais il
ne prendra pas plus part à l’activité de ce parlement de plus de 300 membres,
dont le pouvoir est confisqué par le parti communiste en cette période de
guerre civile. Sa nomination la plus notable est celle qui le porte, le 30 novembre,
au Conseil du travail et de la défense constitué de cinq membres, et dont la
tâche est de mobiliser toutes les ressources du pays dans l’effort de guerre.
Il est présidé par Lénine. Staline y siège aux côtés des commissaires au
Ravitaillement et aux Chemins de fer, et de Trotsky ; il en assure la
vice-présidence, c’est-à-dire la direction effective en cas d’absence de
Lénine, à l’évidence désireux de panser les plaies de Tsaritsyne.
    En octobre 1918, l’amiral Koltchak quitte l’ambassade
de Russie à Washington. Il va bientôt débarquer en Sibérie, après avoir rallié
autour de lui la majorité des officiers blancs, dont certains préfèrent
néanmoins rejoindre les bandes des chefs de guerre locaux, comme l’ataman
Semenov ou le baron Ungern, qui pillent, violent, sabrent et éventrent avec
ivresse. Mais, au même moment, une lueur d’espoir s’allume à l’ouest. Dans les
rangs des troupes allemandes du front de l’Est « contaminées » par la
révolution russe, désertions et insubordination se multiplient. La population
des villes allemandes et autrichiennes, menacée par la faim malgré le racket de
l’Ukraine, commence à gronder. Un secrétaire d’État allemand affirme : « Il
faut prévenir le bouleversement d’en bas par la révolution d’en haut [307] . »
    La haine de la guerre et de la misère qu’elle entraîne
dresse toujours davantage les ouvriers et les soldats contre le régime. Le 3 novembre,
plusieurs milliers de marins de Kiel, refusant d’être sacrifiés pour l’honneur
de l’Amirauté dans un combat naval perdu d’avance contre la marine britannique,
descendent dans la rue. La police tire, laissant sur le pavé 9 morts et 29 blessés.
Les marins élisent alors un conseil de soldats et hissent le drapeau rouge sur
leurs navires : la grève se répand comme une traînée de poudre à travers l’Allemagne,
suscitant par dizaines des conseils d’ouvriers et de soldats, à Stuttgart et à
Hambourg notamment, où plusieurs dizaines de milliers de manifestants votent l’instauration
d’une république des conseils. À Düsseldorf, Halle, Erfurt, Hanau, Leipzig,
Chemnitz, Brême la grève est générale. En Bavière encore, où le roi s’enfuit et
où se constitue un conseil d’ouvriers et de soldats de la République de Bavière.
À Brunswick enfin, le prince abdique et la république socialiste est proclamée
par les conseils.
    Pour sauver l’État, les sociaux-démocrates lâchent l’empereur.
L’un d’eux explique : « Il s’agit de la lutte contre la révolution
bolchevique qui monte, toujours plus menaçante, et qui signifierait le chaos.
La question impériale est étroitement liée à celle du danger bolchevik. Il faut
sacrifier l’empereur pour sauver le pays [308] . »
Le 8, le parti social-démocrate indépendant et les délégués révolutionnaires
des usines appellent pour le lendemain à la grève générale et à l’insurrection.
Guillaume II démissionne. La république est proclamée. Le social-démocrate
Ebert est nommé à la fois chancelier du Reich par son prédécesseur, le prince
Max de Bade, et président du Conseil des commissaires du peuple. La première
étape de la révolution, foudroyante, comme février 1917 en Russie, se clôt
sur une tout autre solution politique : au lieu d’un gouvernement dirigé
par un prince monarchiste et confronté à un soviet indépendant de lui,

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