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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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l’Allemagne
républicaine a un gouvernement bourgeois et un parlement révolutionnaire, tous
deux présidés par un socialiste qui unit en lui les deux forces antagoniques
pour mieux subordonner la seconde à la première. En attendant, pour les
bolcheviks, qui ont toujours considéré la révolution en Russie comme le « maillon
le plus faible de la chaîne impérialiste », le moment d’un processus
mondial dont le maillon essentiel est l’Allemagne, le salut semble proche ;
le 13 novembre, Lénine annule le traité de Brest-Litovsk.
    Débarrassés de la menace allemande, les Alliés s’investissent
dans le soutien aux Blancs. La guerre civile passe du stade des coups de main
et des raids le long des voies de chemins de fer, des charges de cavalerie, des
brèves canonnades, prises, pertes et reprises de villes et bourgades, à une
suite de combats avec blindés et aviation sur une ligne de front mouvante. Le
changement se marque vite à l’est. Les bolcheviks sont faibles dans la Sibérie
paysanne, sans industrie ni prolétariat mis à part quelques milliers de
cheminots. Le 18 novembre, Koltchak, soutenu par les Anglais, renverse à
Omsk le directoire dominé par les SR, se proclame gouverneur suprême de toutes
les Russies et se lance vers l’ouest. Ses troupes, commandées par des officiers
plus soucieux de trafics juteux et de pillages que de combats, avancent
pourtant à toute vitesse, enfoncent la III e  Armée rouge minée
par l’alcoolisme et la maraude, arrivent aux contreforts de l’Oural à la
mi-décembre, en franchissent les cols assez modestes, et le 24 décembre
prennent Perm, à 1 200 kilomètres à l’est de Moscou. La capitale est
en danger.
    Lénine décide d’envoyer deux hommes à poigne enquêter sur
les causes de la débâcle et redresser la situation : Dzerjinski et Staline.
Trotsky appuie l’envoi de ce dernier « pour restaurer l’ordre, épurer l’équipe
de commissaires et punir sévèrement les coupables [309]  ».
Restaurer l’ordre, épurer, punir, telles sont ses trois compétences reconnues.
Serebriakov, envoyé avec Staline sur le front Sud, dira plus tard : « Je
ne sais pas me montrer aussi exigeant que Staline, ce n’est pas mon genre [310] . » Lénine
apprécie cette capacité à exiger sans état d’âme, et Staline se sent d’autant
plus sûr de lui que l’appareil de l’État, fait pour « exiger », s’affermit.
    Son ami Vorochilov, sur le front Sud, continue à désobéir.
Avec le soutien discret de Staline, il intrigue contre Trotsky et le président
du gouvernement ukrainien, Piatakov, pour faire nommer son clan, composé d’Artiom,
de Roukhimovitch, de Mejlaouk et de lui-même aux postes de commandement.
Trotsky explose. Le 10 janvier 1919, il télégraphie à Lénine : « La
ligne de Staline, Vorochilov et Roukhimovitch signifie la ruine de tout ce que
nous entreprenons. » À Lénine qui lui demande de passer un compromis,
Trotsky donne son accord, mais pas pour « un compromis pourri. […] je
considère le patronage de la tendance de Tsaritsyne par Staline comme une plaie
dangereuse, pire que n’importe quelle trahison de spécialistes militaires ».
Et il accuse Vorochilov d’avoir « démoralisé l’armée de Tsaritsyne avec l’aide
de Staline [311]  ».
    Pendant le mois de janvier, Dzerjinski et Staline, à l’est,
enquêtent et débusquent ivrognes, incapables, déserteurs et traîtres réels ou
imaginaires. Les deux hommes apprennent alors à s’apprécier mutuellement pour
leur commune sévérité. Staline rallie Dzerjinski à sa guérilla contre Trotsky.
Le 19 janvier, dans une note à Lénine, ils attribuent les revers sur le
front au Comité militaire de la République, qui « par ses prétendues
directives et ordres désorganise la direction du front et des armées [312]  » et doit
donc être modifié. Ils reviennent de Perm avec une longue liste de responsables
arrêtés, que le Comité central décide de faire juger. La mission de Staline et
Dzerjinski produit de minces résultats : le front se stabilise un moment,
mais Koltchak reprend l’offensive en mars et prend Oufa au sud de Perm.
    Pendant ce temps, la lueur à l’ouest vacille. Le Parti
communiste allemand, fondé à la fin de décembre, est encore fragile. Et le
gouvernement social-démocrate de Ebert ne lui laisse pas le temps de grandir.
Il le provoque même, dans la deuxième semaine de janvier 1919, à une
action prématurée, que

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