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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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Enivrés par cette victoire, Staline et Zinoviev
poussent leur avantage, dénoncent le travail du chef d’état-major, Vatsetis,
demandent le limogeage du général Nadejny, et la convocation d’un plénum du
Comité central « pour examiner la question des spécialistes militaires [327]  », c’est-à-dire
revenir sur la décision du congrès. Ils en demandent trop. Le Comité central,
réuni en séance plénière le 15 juin, maintient Vatsetis et Nadejny à leur
poste et déclare infondé le rappel d’Okoulov. C’est une rebuffade pour Staline,
affecté le même jour à Smolensk sur le front occidental.
    Le 22 juin, l’Armée rouge reprend l’offensive aux
portes de Petrograd et renvoie en Estonie, au début d’août, l’armée de
Ioudenitch qui y reprend des forces. Le Bureau politique attribue l’ordre du
Drapeau rouge à Trotsky et à Staline pour la défense de la ville, en affirmant
qu’à l’heure du plus grand danger ce dernier « a pu, par son activité et
son énergie, rassembler l’Armée rouge. Se trouvant lui-même sur la ligne de
front et sous le feu, il a inspiré par son exemple personnel tous les
défenseurs de la République soviétique [328]  ». Or, personne n’a vu cet homme prudent se
rendre sur le front et sous le feu. Ce texte a donc été dicté par lui, peut-être
par l’intermédiaire de son épouse qui travaille au secrétariat de Lénine. En
1947, sur les épreuves de sa biographie, Staline, pourtant bardé de titres,
ajoute de sa main la mention de ce Drapeau rouge. Vingt-huit ans après, il y
tient toujours.
    Pendant ce temps, à Versailles, le 26 juin, les
belligérants signent un traité de paix aux conditions imposées par l’Angleterre
et surtout la France, véritable tonneau de poudre pour une prochaine guerre.
Les vainqueurs imposent à l’Allemagne des réparations considérables, l’occupation
pendant quinze ans de la rive gauche du Rhin ainsi que de sévères limitations à
l’équipement de son armée, et retaillent l’Europe centrale en fonction d’objectifs
militaro-diplomatiques qui bafouent les nationalités. Versailles crée une
Tchécoslovaquie riche de trois minorités nationales, dont près de 3 millions
de Sudètes allemands qu’Hitler utilisera en 1938. Les Hongrois sont disséminés
en Roumanie et en Slovaquie, les Macédoniens tronçonnés entre la Yougoslavie,
la Bulgarie et la Grèce.
    Après Petrograd, Staline guerroie contre les Polonais et les
Lituaniens avec des succès divers. Il contribue à la stabilisation du front,
mais se morfond dans cette monotone plaine du Nord. C’est alors qu’il est pris
d’un coup de tête. Au début de septembre, le Comité central engage avec les
Lituaniens des pourparlers de paix. Lénine en informe par télégramme Staline…
qui lance aussitôt une offensive. Lénine s’en étonne. Staline esquive avec une
excuse d’écolier : « Je n’ai jamais reçu les instructions du Comité
central sur la négociation [329] . »
Le 7 septembre, il rappelle à Lénine, dans un télégramme impatient, qu’il
a été affecté de façon seulement provisoire à une activité militaire qui l’épuise ;
il peut rester sur le front « encore une semaine, mais pas plus [330]  » !
    Lénine, compréhensif, le rappelle de Smolensk, lui offre
quelques jours de congé et le charge d’une mission délicate. Il a reçu, au
début de septembre, un rapport du président de la section ouvrière du soviet de
Petrograd sur la corruption qui ravage la direction du soviet et du Parti,
installée à l’institut Smolny : « L’argent coule à flots des coffres
du soviet de Petrograd dans la poche des dirigeants du Parti. » Alors que
les travailleurs de la ville meurent de faim, des sacs entiers de nourriture
passent directement de Smolny aux trafiquants et aux prostituées,
explique-t-il. « Les travailleurs affamés voient les tsarines bien
habillées des tsars soviétiques sortir avec des paquets de nourriture et s’en
aller en voiture […]. Ils craignent de se plaindre à Zinoviev, entouré d’acolytes
armés de revolvers qui menacent les travailleurs qui posent trop de questions. »
Lénine charge Staline d’« effectuer un contrôle archistrict sur les
bureaux de Smolny » sans en informer Zinoviev. Staline refuse « d’espionner
des camarades » à un moment crucial de la guerre civile, mais conserve le
dossier par-devers lui [331] .
Il pourra l’utiliser ou monnayer le service rendu à

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