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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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du
Comintern, le 6 mars 1926, il dénonce « l’engouement pour la
méthode de la vivisection », invite les présents à « ne pas se passionner
pour la décapitation » et rappelle qu’« il est beaucoup plus facile
de couper la tête de ceux qui en ont une que d’ajouter une tête à ceux qui n’en
ont aucune [515]  ».
Cinq semaines plus tard, il y revient encore : « La politique de l’amputation
n’est pas une méthode absolue, donnée une fois pour toutes [516] . » Sous une
forme négative, c’est son obsession qu’il exprime.
    Staline peaufine le fonctionnement de l’appareil central.
Sur son mandat, Mekhlis réunit tous les lundis l’ensemble des cadres du Secrétariat
pour vérifier la bonne exécution des décisions prises et préparer l’ordre du
jour du Bureau politique, dont le projet est discuté avec les autres
secrétaires du Comité central puis soumis pour approbation à Staline, ainsi
maître, dès avant son ouverture, du déroulement des travaux du Bureau
politique.
    Il renforce aussi l’isolement de l’appareil vis-à-vis du
Parti lui-même. Le 29 mai, le Secrétariat rogne sévèrement la liste
antérieure des cadres autorisés à avoir communication des décisions du Bureau d’organisation,
du Secrétariat du Comité central et du Bureau politique. Il limite
essentiellement la communication de ces textes à leurs propres membres
titulaires et suppléants, aux chefs des diverses sections du Comité central et
aux premiers assistants des secrétaires du Comité central. Même les
commissaires du peuple n’y ont pas accès. Mekhlis contrôle la délivrance de
chaque document dont la communication est notée sur un registre spécial. Ce
culte du secret, sans cesse approfondi, n’est pas une simple manie personnelle
de Staline, ni le fruit d’une mentalité d’assiégé : il reflète la nature
même de la couche bureaucratique naissante qui, à la différence d’autres castes
dans l’histoire, comme la noblesse ou le clergé, dissimulera toujours son
existence et ses privilèges. Dans les statistiques, d’ailleurs, elle n’existe
pas, modestement fondue dans la classe ouvrière, dont elle est l’avant-garde
éclairée… La liste de la nomenklatura, chaque année plus longue, reste secrète,
même s’il s’agit d’un secret de polichinelle. Les traits de caractère propres
de Staline sont parfaitement adaptés à ses besoins.
    Pendant qu’il perfectionne ainsi les rouages de l’appareil,
la crise qui couvait au sein de la coalition anti-Trotsky explose. En septembre 1925,
une déclaration de Zinoviev, Kamenev, Kroupskaia et Sokolnikov réclame du
Comité central l’ouverture d’une discussion dans le Parti. Staline en fait
interdire la diffusion par le Bureau politique, mais soumet au Comité central
une lettre à « Toutes les organisations et à tous les membres du Parti »
qui les invite à la plus large discussion des problèmes soulevés au congrès, « sans
bureaucratisme, sans échappatoire bureaucratique face à la critique ».
Staline contrôlant tout l’appareil, sauf celui de Leningrad, cette concession
verbale ne lui coûte guère. Malgré cela, le Comité central d’octobre 1925
cristallise la division entre les deux blocs.
    La veille de son ouverture, Dzerjinski, dans une lettre à
Staline et Ordjonikidzé, accuse Zinoviev et Kamenev de préparer « un
nouveau Cronstadt à l’intérieur de notre parti », en termes clairs, une
scission. Il rapporte leur volonté de discuter aujourd’hui à leur hostilité
passée à l’insurrection d’octobre 1917 et ajoute : « En 1917,
quand Zinoviev et Kamenev ont trahi la révolution […] le guide des ouvriers et
des paysans était en vie […]. Aujourd’hui, on n’a pas de guide. »
Dzerjinski ne considère pas Staline comme tel, et le lui dit ; puis il
enfonce le clou : « Dans ma vie, je n’ai personnellement aimé que
deux guides et révolutionnaires : Rosa Luxemburg et Vladimir Ilitch
Lénine, personne d’autre [517]  »,
pas même Staline, donc.
    Quelques mois plus tard, le 31 octobre, le nouveau
commissaire à la Guerre, Frounzé, dont le cœur épuisé n’a pas résisté, meurt
sur une table d’opération à l’âge de 40 ans. Ses médecins, inquiets de sa
faiblesse cardiaque, n’avaient pas proposé l’opération. Staline avait constitué
un conseil médical, ses membres l’avaient recommandée, et le Bureau politique l’avait
votée. Cette mort d’un ami de

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