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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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les
houillères, dont il donne une liste nominative établie par Ordjonikidzé et
Menjinski. Il annule le décret ordonnant au Guépéou d’arrêter tous les
spécialistes soupçonnés… de dépenses excessives d’énergie, qui permettait d’arrêter
tout le monde. Il ferme enfin les bureaux du Guépéou dans les entreprises où il
instaure la « direction unique », autrement dit remplace la « triade »
dirigeante antérieure (directeur-secrétaires du Parti et du comité syndical)
par le seul commandement du directeur.
    La chasse aux spécialistes une fois ralentie, Staline
concentre son attention sur le « front idéologique ». Mais cette
légère détente ne concerne que le secteur industriel. À la campagne, une fois
la moisson achevée, Staline brandit à nouveau la trique. À la fin de l’été 1931,
les autorités réclament des kolkhozes qu’ils livrent à l’État la moisson « jusqu’au
dernier grain ». Staline engage une véritable guerre contre les paysans
kolkhoziens en fixant des quotas de livraisons obligatoires de blé qui ne leur
laisseront rien pour l’hiver et pour les semailles de printemps. Il le faut,
dit-il, pour nourrir les ouvriers des villes et les soldats de l’Armée rouge,
mais il omet de dire que le blé rassemblé est aussi exporté pour acheter à l’étranger
un coûteux matériel industriel souvent gaspillé, renouant ainsi avec la
politique du ministre des Finances d’Alexandre III, Ivan Vychnegradski,
qui, en pleine famine de 1891, déclarait : « Nous ne mangerons pas à
notre faim, mais nous exporterons. »
    Pour survivre et garder des semences, les kolkhoziens volent
des épis de blé pendant la moisson et les cachent dans des fosses que des
commandos, lancés par l’appareil du Parti, tentent de débusquer. La
collectivisation des vaches et du petit bétail, menée systématiquement à l’automne 1930,
a encore dégradé leur situation. Les paysans se retirent à nouveau massivement
des kolkhozes pour protester. 1 370 000 familles paysannes
quittent ainsi les kolkhozes en 1931, en exigeant la restitution de leurs
biens, de leur outillage, de leur bétail. Le mouvement s’accélère au début de
1932, surtout dans les districts céréaliers de Russie. Certains présidents de
kolkhozes font abattre le bétail collectivisé pour empêcher les démissionnaires
de le récupérer !
    Pendant l’été 1931, Vorochilov effectue une grande
tournée en Sibérie et dans l’Oural. Il en rend compte avec enthousiasme à
Staline qui, de Sotchi, le félicite de faire ce qu’il néglige lui-même : « Tu
as raison quand tu dis que nous ne tenons pas toujours compte de l’énorme
influence des voyages personnels et de la connaissance personnelle des gens, des
affaires. Nous gagnerions beaucoup (et la cause y gagnerait beaucoup) si nous
allions plus souvent faire le tour des lieux et si nous faisions connaissance
des gens au travail. Nous tiendrons compte de l’expérience de ton voyage [651] . »
    La criminalisation de l’opposition réactive le spectre de l’attentat
contre le Guide. Selon certains publicistes, cette psychose aurait été cultivée
par Beria, organisateur de faux attentats lors de séjours de Staline en
Géorgie, afin de mettre en valeur sa vigilance et son efficacité. Il aurait,
dit-on, miné un pont qui se serait effondré sous une voiture, que Staline
venait tout juste de quitter à sa demande ; des gardes-frontières auraient
tiré sur une barque où se trouvait Staline. Ces mises en scène sont douteuses.
L’une d’entre elles a néanmoins laissé quelques traces. Dans une note à Staline
du 18 novembre 1931, vice-président du Guépéou, Akoulov, raconte une
histoire à dormir debout. Les services secrets britanniques ont envoyé à Moscou
un ancien officier blanc émigré ; le Guépéou l’a identifié et surveillé de
près. Or, « le 16 novembre à 3 heures 35 de l’après-midi,
déambulant avec notre agent par la rue Ilinka, l’agent des services
britanniques vous rencontra par hasard devant le Staro-Gostynny Dvor et tenta
de saisir son revolver […] notre agent l’empoigna par le bras et l’entraîna
derrière lui en empêchant sa tentative [652]  ».
L’agent britannique fut ensuite « secrètement arrêté ». Staline n’avait
rien remarqué de ce bizarre incident.
    Il se mure alors en public dans un silence obstiné. Au
Comité central du 11 au 15 juin 1931, ainsi qu’à la XVII e

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