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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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au 20 février 1941, il rétrograde six membres du Comité
central, dont Litvinov, parce qu’ils « n’ont pas rempli leurs obligations
de membres du Comité central » ; il fait également exclure quinze
suppléants, dont l’ancien commissaire à la Métallurgie lourde, Jemtchoujina,
que son autocritique ne sauve pas : alors que le Parti a tout fait pour
elle, elle s’est laissée aller et n’a pas exercé la vigilance la plus
élémentaire, puisque son adjointe et l’une de ses amies étaient des espionnes.
Molotov s’abstient lors du vote des exclusions. Staline nomme aux postes
vacants une quinzaine d’officiers supérieurs, dont Joukov. C’est le signe,
sinon qu’il prépare la guerre qui vient, du moins qu’il l’attend.
    Il exclut neuf membres de la commission de Contrôle, eux
aussi accusés de ne pas avoir satisfait aux obligations de leur fonction, et
fait voter par la conférence un avertissement à six commissaires du peuple,
membres du Comité central, dont Kaganovitch, l’ancien numéro deux du
régime : « S’ils ne se corrigent pas, s’ils n’exécutent pas les
missions du Parti et du gouvernement, ils seront exclus des organismes du Parti
et du gouvernement, et démis de leurs fonctions [1052] . » Au
Comité central qui suit, il annonce une nouvelle purge : « Il est
indispensable d’associer quelques nouveaux camarades au travail du Bureau
politique, pour qu’ils se forment et puissent remplacer les anciens [1053]  », dont l’élimination
est ainsi programmée. Au lendemain de la Grande Terreur, ces anciens se
comptent sur les doigts d’une seule main : Molotov, Kaganovitch, Mikoian,
Vorochilov et Andreiev. Les prochaines victimes sont donc parmi eux. La guerre
différera leur élimination.
    De janvier à la fin mars 1941, une centaine de
divisions allemandes font mouvement vers la frontière soviétique. Le 20 mars,
le chef du renseignement soviétique, Golikov, soucieux de dire à Staline ce que
ce dernier attend, atténue considérablement la portée de ces informations en
précisant que la majorité des rapports indiquant la probabilité d’une guerre
soviéto-allemande au printemps 1941 proviennent de sources
anglo-américaines, qui ont pour but de détériorer les relations entre l’URSS et
l’Allemagne. Et il ajoute : « L’ouverture des hostilités contre l’Union
soviétique se produira dans le sillage de la victoire sur l’Angleterre ou après
la conclusion avec elle d’une pause avantageuse pour l’Allemagne [1054] . » La
première perspective paraissant peu probable, Staline veut surtout éviter que
la seconde ne se réalise…
    Balançant sans cesse entre la tentative de séduction et l’avertissement
à Hitler, Staline prend une décision lourde de conséquences. Le 25 mars 1941,
le gouvernement yougoslave s’associe au pacte anti-Comintern. Ribbentrop a
expliqué à son premier ministre qu’il ne devait pas compter sur l’aide de la
Russie : Staline, lui a-t-il dit, est un « homme raisonnable et
lucide », conscient qu’un conflit avec l’Allemagne « aboutirait à l’effondrement
de son régime et de son pays [1055]  ».
Le surlendemain, les antinazis renversent le gouvernement monarchiste
yougoslave. Hitler, furieux, signe, le 30 mars, un ordre terrible. L’objectif
de la guerre prochaine étant « d’exterminer le bolchevisme, dont les
tenants sont les fonctionnaires politiques et les commissaires militaires qui
ne peuvent être considérés comme des soldats », ils devront être, lors de
leur capture, remis à la Sécurité (qui les liquidera) ou « fusillés par la
troupe [1056]  ».
    Hitler considère comme un défi le pacte de non-agression
signé par Staline avec la Yougoslavie dans la nuit du 5 au 6 avril, et le
dit sans délai. Staline fanfaronne devant l’attaché militaire yougoslave
Gavrilovic, inquiet d’une agression allemande : « Les troupes
soviétiques, dit-il, sont prêtes, et si les Allemands passent à l’offensive,
ils recevront un coup en pleine figure. » Gavrilovic s’extasie : « Staline
a une volonté superbe, il commande tout, il comprend tout, son âme est pleine
de force et d’énergie [1057] . »
Le 6 au soir, un banquet doit réunir les signataires pour célébrer l’accord.
Mais au moment où Staline se met au lit dans sa datcha, la Luftwaffe bombarde
Belgrade et rase la ville à moitié, et la Wehrmacht franchit la frontière
yougoslave. Hitler montre à Staline le

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