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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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l’Union
soviétique à long terme ne pourraient être prises que si notre gouvernement
était pleinement informé à la fois de la situation militaire (types d’armement,
quantités et qualités), de l’état du potentiel industriel soviétique, ainsi que
des ressources en matières premières [1133]  »,
sous réserve, donc, d’un contrôle de l’économie soviétique par les États-Unis.
Ces derniers et la Grande-Bretagne ne livreront d’ailleurs du matériel lourd
aux Soviétiques qu’après la réunion d’une conférence à trois chargée d’examiner
en commun « les intérêts stratégiques des fronts militaires respectifs
ainsi que les intérêts de chacun de nos États ».
    Symbole de la déroute, le 16 juillet, le fils de
Staline, Jacob Djougachvili, capitaine d’une brigade d’artilleurs, tombe entre
les mains de la Wehrmacht. Sa brigade est encerclée, les soldats s’enfuient et
l’abandonnent. Jacob rejoint une colonne de fuyards qui jettent leurs uniformes
et enfilent des vêtements de paysans. Jacob Djougachvili les imite. Les
Allemands le capturent habillé en moujik et deux officiers l’interrogent
longuement. En 1945, l’Armée rouge mettra la main sur le procès-verbal,
conservé au ministère de l’Aviation. Merkoulov, chef du NKGB, communiquera à
Staline le 31 janvier 1946 ce document accablant sur la
démoralisation de son fils aîné, qui parle d’abondance sans pour autant être
menacé ni brutalisé…
    Pourquoi ont-ils été encerclés si aisément ? « Je
n’avais pas de cartes avec moi », répond-il à la stupeur des Allemands. « En
général, nous n’avons pas de cartes. […]. Tout, chez nous, s’est fait à la six-quatre-deux,
dans le désordre […] l’organisation chez nous était en général chaotique […] c’était
une confusion totale. […] le commandement est parfaitement incapable, parce qu’ils
ont été internés dans les camps, pendant trois années entières […]. Nos troupes
sont bien armées, mais ne savent pas se servir de leur armement. » Les
Allemands lui demandent comment il explique la haine générale des commissaires,
et surtout des juifs, que les gens considèrent comme un malheur national. Bien
que marié à une jeune juive, il développe tous les poncifs de l’antisémitisme :
« Les juifs et les tsiganes se ressemblent, ils ne veulent pas travailler.
L’essentiel, de leur point de vue, c’est le commerce. Certains juifs qui vivent
chez nous disent même qu’en Allemagne ils seraient mieux parce que là-bas on
leur permet de faire du commerce […]. Chez nous, pas le droit de faire du
commerce […] il [le juif] ne veut pas travailler, il ne sait pas, ou bien il
fait du commerce ou bien il veut devenir ingénieur, mais il ne veut pas être
ouvrier, ni technicien ou paysan, c’est pour cela qu’on ne les respecte pas […].
Les juifs ne savent pas, ne veulent pas travailler [1134] . »
    Les nazis installent Jacob Djougachvili dans un hôtel de
Berlin. Staline fait alors arrêter sa femme, Ioulia Meltzer, et ouvrir une
enquête sur sa responsabilité dans la reddition de son mari. L’aviation nazie
lâche sur les troupes soviétiques des tracts montrant la photo de Jacob en
conversation avec deux officiers allemands et un appel à la désertion : « Pour
vous faire peur, les commissaires vous mentent en vous disant que les Allemands
traitent mal les prisonniers. Le propre fils de Staline vous démontre par son
exemple que c’est faux. Il s’est rendu parce que toute résistance à l’armée
allemande est désormais inutile [1135] . »
Staline grogne : « C’est une honte indélébile. » En décembre,
Jacob sera transféré dans l’oflag (camp pour officiers) de Hammelburg, puis, en
mars 1942, dans un oflag d’officiers polonais près de Lübeck.
    Le lendemain de sa capture, Staline renforce les mesures
répressives sur le front. Il transforme la 3 e  direction du NKVD
en Direction de sections spéciales chargées de « combattre l’espionnage et
la trahison dans les unités de l’Armée rouge et de liquider la désertion dans
le secteur frontalier », autorisées à arrêter les déserteurs et à les
fusiller sur place si nécessaire. Comme l’Armée rouge continue à reculer en
désordre malgré ses menaces, Staline prendra de nouvelles mesures répressives.
Le 12 août, un ordre bref, signé de lui, invitera les conseils militaires
des fronts et des armées à lutter « contre les paniquards,

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