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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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a-t-il parlé avec de Gaulle des attaques contre
Staline dans la presse française ? […] Bogomolov n’est pas un ambassadeur,
mais un bavard creux qui ne comprend rien à la politique [1303] . »
    Pendant ce congé, en novembre, ses lieutenants, poursuivant
sa politique, resserrent un peu plus l’alliance avec le patriarcat orthodoxe,
par ailleurs infiltré d’agents du NKGB ; le Kremlin dissout l’Église
uniate ukrainienne, qui rassemble près de quatre millions de fidèles, et fait
cadeau à l’Église orthodoxe, qui les accepte avec satisfaction, des centaines d’églises
uniates. Cette alliance renforcée avec une Église orthodoxe au nationalisme
messianique teinté d’antisémitisme accentue ces deux tendances. Peu après,
Mikhoels rencontrant Jemtchoujina, bien placée pour connaître les humeurs du
maître du Kremlin, l’informe des persécutions antisémites des autorités
locales. À qui faut-il en parler ? À Jdanov ? à Malenkov ?
Jemtchoujina lui répond : « C’est Staline qui concentre tout le
pouvoir et personne n’a d’influence sur lui. Je ne vous conseille pas de lui
écrire. Il n’aime pas les juifs et il ne nous aidera pas [1304] . »
    Dès son retour aux affaires, le 17 décembre, il reprend
une activité intense pour rattraper le temps perdu, mais en général arrive au
Kremlin tard, entre 19 heures et 20 heures, voire plus tard. Tel est
le rythme de travail qu’il instaure à partir de ce moment : il reçoit au
Kremlin en moyenne un jour sur trois, d’ordinaire de 20 heures ou 22 heures
jusqu’à 23 heures, voire 1 heure du matin. Lorsqu’il reçoit plus tôt,
à 16 ou 17 heures, sa journée de travail s’achève alors en général à 20 heures
ou 21 heures, mais il reçoit assez souvent ensuite ses lieutenants à sa
villa. Malgré cet emploi du temps réduit, il prétend contrôler tous les aspects
de la vie politique, sociale, intellectuelle, même s’il doit abandonner à ses
subordonnés le travail quotidien de la machine du Parti. Il concentre son
attention sur la politique étrangère et sur la recherche atomique.
    C’est la bombe atomique qui est au premier rang de ses
préoccupations. Sa méfiance viscérale à l’égard des « spécialistes »
et des savants est entretenue par la zizanie qui règne entre certains savants
et les bureaucrates. La trique et la recherche scientifique ne font pas bon
ménage. Dès le début d’octobre 1945, Kapitsa, las de la férule de Beria, a
demandé par lettre à Staline l’autorisation de quitter les deux comités chargés
de la bombe. Staline ne lui a pas répondu. Un mois plus tard, Kapitsa est
revenu à la charge dans une seconde lettre où il dénonçait la morgue des « camarades
Beria, Malenkov et Voznessenski, qui se conduisent dans le Comité spécial comme
des surhommes. En particulier le camarade Beria. Certes, il a en main le bâton
de chef d’orchestre […]. Mais la faiblesse fondamentale du camarade Beria est
que le chef d’orchestre ne doit pas seulement agiter sa baguette, il doit aussi
comprendre la partition. Sous ce rapport, Beria est faible [1305]  ». En un
mot, il ne connaît rien à la physique. Et Kapitsa se retire de la commission à
la fin de décembre. Parler avec ce mépris des dirigeants, surtout de Beria, et
abandonner son poste, est doublement inacceptable. Beria demande à Staline l’autorisation
d’arrêter Kapitsa et de l’envoyer en Sibérie. Staline refuse : un savant,
à la différence d’un secrétaire du Parti, peut toujours être utile.
    Ne pouvant régler les problèmes de la recherche atomique par
la prison et le Goulag, il tente d’amadouer les savants. Il reçoit, le 24 janvier 1946,
le physicien Kourtchatov, et lui propose de couvrir de privilèges les hommes de
science : « Nos savants, lui dit-il, sont très modestes et ne
remarquent pas parfois qu’ils vivent pauvrement… Il est certainement possible d’arriver
à ce que quelques milliers de personnes vivent très bien et que quelques
milliers de personnes vivent mieux que très bien, avec leurs propres datchas où
ils pouvaient se reposer et leurs propres automobiles. » Mais Staline ne
peut se refaire. Il interroge Kourtchatov à propos de quatre des savants :
« Pour qui travaillent-ils et vers quel but sont dirigées leurs
activités : le bien de la Patrie, oui ou non ? » Bref, sont-ils
ou non des traîtres en puissance ? Pourtant Staline ne peut se passer d’eux
pour sa

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