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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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25 janvier 1945. « Le colonel de la garde Staline
Vassili manifeste toute une série d’insuffisances. Il est de caractère vif et
impulsif, manque de contrôle de soi, en est parfois venu aux mains avec ses
subordonnés […]. Il se permet dans sa vie privée des actes incompatibles avec
la fonction de commandant de division, il s’est parfois laissé aller lors de
soirées à un manque de tact et à des grossièretés à l’égard de certains
officiels. » Le général insiste ensuite sur son mauvais état de santé, « surtout
du système nerveux », sur « son irritabilité extrême », sur son
dédain de l’entraînement et conclut que « toutes ces insuffisances
réduisent sensiblement son autorité comme commandant et, répète-t-il
lourdement, sont incompatibles avec les fonctions de commandant de division ».
Le 11 février, le général commandant la III e  armée d’aviation,
le général Papivine, confirme ce réquisitoire [1312] . La nomination
de Vassili a donc été une erreur. Staline partage peut-être en son for
intérieur ce jugement, mais assurera à son fils une carrière brillante. En
1948, Vassili deviendra commandant des forces armées aériennes du district de
Moscou et un décret du Conseil des ministres du 11 mai 1949, signé
Joseph Staline, lui attribue le grade de lieutenant général.
    Aussi, dès la fin de la guerre, Staline prépare-t-il l’épuration
de la caste militaire et la mise à l’écart de ses principaux chefs, à commencer
par Joukov. L’armée soviétique sort de la guerre avec 2 952 généraux
et un corps d’officiers supérieurs dont près de la moitié ont moins de quarante
ans. Staline leur rogne les ailes, sans perdre de temps. Utilisant les défauts
de fabrication multiples qui ont handicapé l’aviation militaire soviétique, il
monte d’abord l’affaire des « aviateurs ». Au début de novembre 1945,
il convoque le commissaire à l’Industrie aéronautique, Chakhourine, à Sotchi,
dans la villa de Kalinine pour le soixante-dixième anniversaire de ce vieil
homme presque aveugle, rongé par un cancer et dont l’épouse est au Goulag.
Staline déborde d’amabilité. Les toasts succèdent aux toasts. Mais le NKVD
attend Chakhourine à son retour à Moscou, et l’accuse de « conduite
immodeste ». Rien de plus vrai : il dispose de huit voitures
personnelles, dont certaines confisquées en Allemagne. Le 7 janvier 1946,
il est limogé, puis, par un apparent mais éphémère retour en grâce, nommé le 9 mars
vice-président du Conseil des ministres de Russie, et enfin arrêté, le 27 mars,
avec ses principaux adjoints.
    À la fin de janvier 1946, le NKVD arrête le maréchal
Khoudiakov, commandant la 12 e  escadrille. Sous la torture, il
avoue être un espion anglais et dénonce une vingtaine de personnages figurant sur
une liste établie par Staline, dont le commandant en chef des forces aériennes,
le maréchal Novikov, accusé d’avoir accepté la livraison d’appareils
défectueux, gaspillé les deniers de l’État et affaibli les forces aériennes.
Abakoumov l’interroge sur ses rencontres avec Joukov et Serov, et lui demande
si Malenkov était au courant des malfaçons. Bref, il veut lui faire avouer que
ces trois pontes de l’appareil de l’armée, du Parti et de l’État sont ses
complices. Seul Staline pouvait ordonner de compromettre des personnages de si
haut rang.
    Il semble consacrer une grande partie de son temps à cette
intrigue promise à de multiples rebondissements. Sa présence réduite et
intermittente au Kremlin exige donc une redistribution des rôles. C’est sans
doute pourquoi il convoque enfin, en mars 1946, pour la première fois
depuis la guerre, une réunion plénière du Comité central qui se tient les 11,
14 et 18 mars et consacre l’essentiel de son temps à régler des problèmes
d’organisation. Il en fait exclure le ministre de l’Aviation Chakhourine,
Joukov, l’ambassadeur à Londres, Maïski, et quelques autres. Il écarte Kalinine
du poste de président du Soviet suprême car « il s’est mis à voir très
mal, il ne peut même pas écrire, il ne voit pas », et le fait remplacer
par son suppléant, Chvernik, « qui est en bonne santé et voit bien [1313]  »,
qualités apparemment suffisantes pour occuper ce poste prestigieux, mais sans
pouvoir réel. Joukov est en disgrâce. Maiski, lui, avait jugé bon de rédiger en
janvier 1944 un mémorandum proposant une

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