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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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politique à suivre par l’Union
soviétique après la guerre ! Il y définissait comme objectif : « Le
renforcement des relations amicales avec les États-Unis et l’Angleterre »,
perspective évidemment dépassée au printemps 1946.
    Enfin, Staline transforme le Conseil des commissaires du
peuple en Conseil des ministres après une brève explication… suivie
immédiatement, sans débat, de la clôture de la séance. « Le mot
commissaire, dit-il, reflète la période d’un système encore instable, la
période de la guerre civile, la période de la cassure révolutionnaire, etc.
Cette période est terminée. La guerre a montré que notre système social est
très solidement installé. » Il faut donc abandonner un terme lié à une
période d’instabilité, « dès lors que notre système social est entré dans
les mœurs et est devenu chair et sang. C’est le moment de passer de la
dénomination de commissaire du peuple à celle de ministre ». D’ailleurs,
il y a tant de commissaires que le peuple s’y perd. « Là, il y aura un
ministre, le peuple comprendra [1314] . »
Beria et Malenkov sont nommés membres titulaires du Bureau politique,
Boulganine et Kossyguine membres suppléants. Le Secrétariat est composé de
Staline, Kouznetsov, Malenkov, Jdanov et Popov (premier secrétaire du PC de
Moscou). Le Bureau d’organisation est composé de quinze membres : les cinq
membres du Secrétariat plus dix autres dont Mekhlis, Souslov et le dirigeant
des komsomols, Mikhailov, un chauvin antisémite.
    Le Secrétariat doit s’occuper des questions de cadres. C’est
toujours lui qui établit la liste des fonctions dites de la nomenklatura qui s’est
considérablement élargie au fil des ans : il nomme ou confirme tous les
secrétaires de comité du Parti à tous les échelons (sauf les premiers
secrétaires des partis communistes des Républiques désignés par le Bureau
politique, en fait, par Staline lui-même), et procède aux nominations à tous
les postes de responsabilité dans l’économie, l’armée, l’université, la
fonction publique, la diplomatie, la flotte maritime et fluviale. Il désigne
aussi les membres des comités de rédaction des revues et journaux centraux, les
correspondants de presse dans le pays et à l’étranger, soit près d’un million d’individus.
Seule exception : les présidents de kolkhoze, théoriquement élus par les
kolkhoziens. En même temps, le Secrétariat s’occupe de mille et un problèmes
divers qui vont par exemple de « l’autorisation [ sic ! ] de la
publication des Œuvres complètes de Staline en anglais, allemand,
français, espagnol et chinois », jusqu’au développement du football en
Moldavie, en passant par le tirage du journal La Culture et la Vie … [1315]
    Staline n’a plus le goût ni le temps de s’occuper de ces
questions. Aussi n’assiste-t-il guère aux réunions du Secrétariat et du Bureau
d’organisation. Il ne réunit d’ailleurs guère le Bureau politique : il le
convoque entre 16 et 4 fois par an de 1946 à 1952, avec une nette
diminution du nombre de réunions dans les dernières années… Il le remplace par
des réunions de groupes informels de cinq, de six, de sept ou de neuf, au gré
de ses caprices ou du besoin qu’il a d’associer ou d’éliminer tel ou tel. Les
décisions prises sont ensuite confirmées par simple consultation écrite. Le
système fonctionne de cette façon de haut en bas. Ainsi, au cours du premier
semestre de 1946, 486 des 499 décisions prises par le Bureau politique du
PC ukrainien, alors dirigé par Khrouchtchev, le sont par consultation écrite,
sans réunion ni discussion. De plus, lorsque Staline réunit le Bureau
politique, il ne lui soumet pas les grandes questions nationales et moins
encore les problèmes internationaux, en dehors des dossiers relatifs à la
répression, de préférence les affaires de cuisine bureaucratique et relatifs à
la répression politique.
    À la première réunion de 1946, en avril, on discute de la
répartition des tâches entre le Secrétariat et le Bureau d’organisation, à
celle du début de mai des mesures « pour améliorer la Pravda  »,
à celle de la fin mai, par un souci inattendu d’urbanité à l’égard des
pensionnaires du Goulag, des « façons incorrectes de s’adresser aux
détenus des camps de travaux correctifs [1316]  ».
Ces ordres du jour montrent que le Bureau politique n’est plus qu’un

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