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Staline

Staline

Titel: Staline Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie,Jean-Jacques
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Vychinski, puis assistant de
Roudenko, le principal accusateur soviétique au procès de Nuremberg, part à
Minsk enquêter sur la mort de Mikhoels. Staline, par cette diversion, suggère
que cette mort est douteuse et qu’il veut la vérité.
    La restalinisation de l’URSS au lendemain de la guerre se
prolonge et s’aggrave dans les pays d’Europe centrale et septentrionale. Moscou
y a imposé des gouvernements de coalition qui, en 1947-1948, se transforment en
gouvernements des seuls partis communistes, ces derniers imposant la fusion aux
partis sociaux-démocrates pour interdire à la classe ouvrière toute représentation
indépendante des PC et réduire les autres au rang de faire-valoir. La prise du
pouvoir par le Parti communiste tchécoslovaque à Prague, le 20 février 1948,
parachève le processus. Ces « démocraties populaires » sont soumises
à un pillage systématique de la part de l’URSS, qui y prélève, de 1946 à 1953,
l’équivalent de 14 milliards de dollars de l’époque, par le canal des
sociétés mixtes.
    Au début de l’année, deux événements aggravent la tension
entre Moscou, Belgrade et Sofia. Le 22 janvier, Dimitrov tient une
conférence de presse dont il n’a pas averti Staline, et dont la Pravda reproduit un communiqué le lendemain. Il y annonce la réalisation prochaine d’une
fédération balkanique, unissant toutes les démocraties populaires et la Grèce,
où la victoire des partisans est, selon lui, proche. Staline, furieux, l’accuse,
par un télégramme chiffré, le 24 janvier, d’avoir pris une « initiative
nuisible qui porte tort aux pays de la nouvelle démocratie et facilite le
combat des Anglo-Américains contre ces pays [1381]  ». Il fait
publier dans la Pravda du 28 une note qualifiant cette fédération de « problématique
et tirée par les cheveux ». Staline est d’autant plus furieux que les
Yougoslaves ont, en réalité, déjà pris deux décisions dans ce sens : ils
ont, à la fin de 1947, créé deux unions balkaniques des syndicats et de la
jeunesse, qui rassemblent les organisations de ces pays sans représentants de l’URSS.
Aucun parti communiste concerné n’y a vu malice, et tous y ont fait adhérer les
organisations sous leur contrôle. Dimitrov cède aussitôt. Il informe Moscou, et
Staline personnellement, qu’il reconnaît son erreur. Mais c’est la deuxième
fois en six mois que cet ancien élève docile désobéit à Staline…
    L’ambassadeur soviétique à Belgrade, Lavrentiev, assaillait
Moscou, depuis octobre 1947, de lettres et de télégrammes dénonçant le « nationalisme
local » et l’« étroitesse nationale » des dirigeants du PC
yougoslave. Staline n’y avait pas réagi pendant plusieurs mois. Mais l’ambassadeur
n’aurait pas continué à bombarder Moscou de semblables brûlots s’il avait eu le
sentiment de déplaire. Le 19 janvier, Tito, sans en avertir Staline,
sollicite et obtient du dirigeant albanais Enver Hodja son accord pour l’envoi
d’une division yougoslave en Albanie en vue de faire face aux menaces d’invasion
grecque. Staline l’apprend par ses agents et se fâche. Après la fédération
balkanique, c’est la deuxième initiative incontrôlée. Il convoque les
dirigeants yougoslaves et bulgares à Moscou, le 10 février. Les signes d’indépendance
des dirigeants communistes de l’Est l’inquiètent : ainsi les Polonais ont
d’abord approuvé le projet de fédération de Dimitrov et Tito, et n’ont reculé
que parce que Staline l’a dénoncé ; leur première réaction souligne le
risque de contagion des velléités d’autonomie.
    Le 10 février, au Kremlin, Staline morigène ses quatre
invités, et surtout Dimitrov que Molotov accuse de faire le jeu des Anglais et
des Américains en les aidant à renforcer leur intervention en Grèce. Il raille
le goût pour les conférences de presse de Dimitrov, qui « parle de toutes
ces questions sans être mandaté par personne [1382]  ».
Dimitrov bafouille des excuses ; Staline l’interrompt constamment et
ricane : « Les Polonais et les Tchèques rient de votre fédération [1383]  », puis il
refroidit l’enthousiasme de ses interlocuteurs sur la Grèce : « Ces
derniers temps, je commence à douter de la victoire des partisans » et,
attribuant à ses interlocuteurs sa propre pensée, il ajoute : « Si
vous n’êtes pas sûr de la victoire des partisans, alors, il faut réduire le
soutien au mouvement

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