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Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Margaret Moore
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voulait dire Ivor par cette remarque ? Essayait-il de l’insulter, de l’intimider ou de lui faire craindre son maître ?
    Quoi qu’il cherche, elle ne lui laisserait pas voir qu’il l’affectait d’une manière ou d’une autre.
    A la place, elle lui décocha un sourire aussi condescendant que le sien.
    — Pauvre homme, perdre une épouse aussi exemplaire…, compatit-elle. Mais vous ne souhaiteriez sûrement pas priver sire Madoc d’une autre chance d’être heureux en mariage, surtout si cela lui apporte également une puissante alliance et beaucoup d’argent, si ?
    Elle surprit une lueur d’agacement dans les yeux de l’intendant, bien que vite remplacée par un autre sourire supérieur.
    — De fait, ma dame, certains considéreraient votre arrivée comme très opportune.
    Mais ce n’était pas son cas, le message était clair. Et ce n’était pas vraiment une surprise. Il était gallois, elle était normande, et l’animosité de l’homme ne reposait peut-être pas sur autre chose.
    Décidant de lui laisser le bénéfice du doute, elle déclara avec une fraîche politesse :
    — Comme je ne veux contrarier votre maître en aucune façon, nous ferions mieux de continuer notre chemin.
    ***
    — Quoi qu’en dise Ivor, ne craignez jamais de vous opposer à Madoc, ma dame, lui assura Lloyd en trottant pour rester à sa hauteur tandis qu’ils franchissaient les portes.
    Elle avançait d’un pas vif.
    — Mon neveu est parfois un peu têtu et bourru, mais il ne ferait jamais de mal à une femme. Il ne fait jamais de mal à personne, d’ailleurs, sauf pour se défendre ou lorsqu’il participe à un tournoi. Et dans ces cas-là, Dieu m’en est témoin, il est formidable à voir.
    Les mots du Gallois auraient pu apaiser les craintes de Roslynn, si elle avait ignoré que l’on pouvait faire autant de mal par un regard ou une parole que par un geste. Il n’était pas nécessaire d’en venir aux soufflets ou aux coups pour blesser…
    — Vous n’avez pas besoin de vous inquiéter de la façon dont Madoc vous traitera, ma dame, insista Lloyd. Il a le cœur tendre pour les femmes. Et ne vous en faites pas à propos d’Ivor. Il a de la rancœur envers les Normands en général, vous voyez, pas envers vous en particulier.
    C’était donc ce qu’elle avait suspecté. Maintenant qu’elle avait confirmation de la haine d’Ivor pour les Normands, elle était heureuse de ne pas avoir montré à quel point elle était offensée par les paroles de l’intendant.
    — Ivor peut être une vraie mère poule, aussi, quand il s’y met, continua le vieux Gallois. Mais il souhaite que Madoc soit heureux, comme nous tous, alors si Madoc vous veut, il changera d’attitude avec le temps, comme tous ceux qui pensent que ce mariage est une erreur.
    Roslynn baissa les yeux. Devait-elle annoncer àl’oncle de Madoc que le mariage n’aurait probablement jamais lieu ? Au moins pour qu’il sache que l’union qu’il semblait si enclin à soutenir n’était pas du tout gagnée.
    — Et à moins que je perde mes capacités, je suis sûr que Madoc veut de vous, poursuivit Lloyd avec un tel enthousiasme qu’il sembla soudain cruel à Roslynn de ruiner ses attentes. Depuis la mort de Gwendolyn, des femmes l’ont pourchassé et des hommes ont essayé de le marier à leurs filles ou à leurs sœurs, mais il n’a jamais eu dans les yeux cet éclat qu’il a quand il vous regarde, ma dame.
    Ceci n’était sûrement que creuses flatteries. Il n’y avait aucune lueur particulière dans les yeux de Madoc lorsqu’il la regardait, tenta-t-elle de se persuader.
    Vraiment ? Pouvait-elle vraiment nier le désir qu’elle avait lu au fond des yeux de Madoc à peine quelques heures plus tôt ?
    Peu importe ! Elle ne devait pas faiblir, se morigéna-t-elle. Ecouter les appels de son corps serait pure folie, elle était bien placée pour le savoir.
    Lloyd la guidait à présent le long d’un chemin qui contournait le village au sud du château, lui épargnant ainsi la traversée de la place du marché, où d’autres personnes s’arrêteraient sans doute pour la fixer avec curiosité ou méfiance. Qu’il l’ait fait à dessein ou pas, Roslynn lui en était reconnaissante.
    Ravie de cette promenade à l’air libre, elle se laissa aller à la contemplation du paysage. L’étroite rivière coulait entre des berges de pierres rouges et moussues. Une petite digue tordue avait été édifiée près du village et

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