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Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Margaret Moore
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quoi être reconnaissant, abondamment. Quoi que Trefor fasse ou dise, c’était lui qui avait Llanpowell, et à juste titre. Son frère pouvait penser ce qu’il voulait, Madoc ne lui avait pas volé le domaine. C’était Trefor lui-même qui avait perdu Llanpowell et son titre par sa conduite égoïste et déshonorante.
    — J’espère que vous vous êtes occupé de nos hôtes en mon absence, dit-il à son oncle étrangement silencieux, qui entortillait un brin de paille autour de ses doigts épais.
    — Oui.
    Lloyd s’éclaircit la gorge et jeta la paille.
    — J’ai dû parler un peu des problèmes que vous rencontrez avec Trefor à dame Roslynn.
    C’était regrettable, pensa Madoc. Même s’il aurait dû s’attendre qu’une explication de l’alarme du matin soit nécessaire, il aurait préféré que les Normands ne soient pas au courant de son conflit avec son frère. John se plaisait à monter les nobles gallois les uns contre les autres, afin qu’ils restent concentrés sur leurs luttes intestines et se détournent de ce qu’il concoctait.
    — Que lui avez-vous dit ?
    — Juste que vous avez une querelle avec votre frère et qu’il n’y a pas de quoi s’inquiéter.
    — En effet.
    Il n’y avait aucune raison de s’inquiéter, surtout siRoslynn partait, se dit Madoc. Grâce au ciel, son oncle n’en avait pas dit plus.
    — Où sont les Normands, en ce moment ? Dans la grand-salle ?
    — La dernière fois que j’ai vu sire Alfred, il gisait sur sa couchette en gémissant, le pauvre homme.
    Lloyd soupira avec une sympathie complètement factice.
    — Comme tous les Normands, il ne peut même pas supporter une coupe de braggot .
    Sa fausse gravité céda la place à un large sourire tandis que ses yeux se mettaient à briller.
    — Mais il devrait aller mieux, maintenant. Moi, en tout cas, j’irais mieux si une jolie femme me soignait. Dame Roslynn a pris soin de lui avec une grande amabilité, bien qu’il soit le seul à blâmer de son état.
    — Vous n’auriez pas dû lui offrir de braggot , dit Madoc en remplissant la mangeoire de foin.
    — Je ne suis pas sa mère ! Et je l’ai prévenu le jour de leur arrivée, avant que vous ne chargiez dans la grand-salle comme le courroux de Dieu.
    — Si j’avais l’air du courroux de Dieu, c’était parce que Daffyd m’avait dit que des Normands en armes étaient arrivés. Je pensais que Llanpowell était attaqué.
    Madoc arrangea sa tunique et ajusta son baudrier avant de décocher à son oncle son sourire de pure convenance.
    — Eh bien ? Je parais assez aimable maintenant, non ?
    Lloyd plissa le nez.
    — Votre apparence est satisfaisante, mais vous empestez les écuries. Il fait une belle journéeensoleillée et la rivière est toute proche. Pourquoi ne pas prendre un bain ?
    Madoc renifla discrètement. Son oncle n’avait pas entièrement tort, et même s’il n’était pas honteux pour un homme de sentir le cheval, il ne voulait pas que sire Alfred retourne auprès du roi et de ses courtisans en disant que les Gallois sentaient mauvais.
    — Entendu, acquiesça-t-il. Si vous voulez bien m’apporter un linge, je serai près des aulnes. Mais faites vite. Je ne peux pas fainéanter comme un lad qui n’aurait rien à faire.
    — Vous avez bien raison, Madoc ! s’écria son oncle, déjà parvenu au seuil de la porte. Partez devant, je vous rejoindrai aussi rapidement qu’un renard.
    ***
    Assise sur un tabouret derrière le paravent de bois peint d’une scène de chasse, Roslynn veillait sire Alfred, qui ronflait bruyamment, quand soudain elle entendit du bruit dans la cour. Madoc et ses hommes devaient être rentrés de leur expédition.
    Comment se comporter ? Rester ici avec le noble normand, ou aller saluer le seigneur de Llanpowell ? Et ensuite ? Le questionnerait-elle sur la querelle avec son frère ? Essaierait-elle de découvrir comment et pourquoi cette dispute avait commencé, comme si elle s’en souciait ?
    Ou utiliserait-elle la brouille des deux frères à son avantage ?
    Elle pourrait exprimer son désaccord quant à la réticence de sire Madoc à poursuivre le voleur, et même laisser entendre qu’il était lâche. Un homme aussi fierque lui s’en sentirait sûrement offensé. Ou bien elle pourrait suggérer que les Gallois étaient puérils, pour s’adonner à des jeux aussi mesquins.
    Mais aussi tentantes que puissent être ces deux options, elles présentaient également le risque

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