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Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Margaret Moore
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cela parut amuser les convives davantage encore, et plus elle s’éloignait de l’estrade, plus leurs rires se faisaient sonores.
    Jusqu’à ce qu’un grondement d’approbation résonne dans la salle.
    Se demandant ce qui avait causé cet éclat, elle regarda en arrière… et vit Madoc qui la suivait d’un pas décidé, avec une lueur particulièrement résolue dans ses yeux bruns, comme s’il projetait de la soulever dans ses bras, de l’emporter dans leur chambre et de la jeter sur leur couche nuptiale.
    Oh non ! Pas une nouvelle fois ! Plus jamais !
    Au bord de la panique, ne se souciant pas de savoir si les hommes voyaient ses chevilles ou même ses mollets, elle releva ses jupes à deux mains et courut aussi vite qu’elle le put vers l’escalier, évitant de justesseune collision avec un serviteur qui portait un plateau avec des verres vides.
    — Otez-vous du milieu ! cria Madoc juste derrière elle, son avertissement suivi par un terrible fracas.
    Atteignant l’escalier, Roslynn ne regarda pas en arrière. Elle saisit la rampe sculptée dans le mur arrondi et gravit précipitamment les marches, aspirant à retrouver le sanctuaire de sa chambre.
    Pas de nouveau ! Plus jamais !
    Les mots résonnaient dans son esprit, son cœur, son âme lorsqu’elle entra en courant dans la pièce, faiblement éclairée par une seule bougie à la cire d’abeille posée sur la table de toilette. Elle referma la porte en la claquant et poussa le verrou. Mais il était ancien, le loquet aussi, pas de quoi arrêter un homme fort et déterminé, songea-t-elle avec désespoir.
    Son cœur tambourinant dans sa poitrine, elle s’écarta à reculons de la porte et attendit en retenant son souffle le violent coup de pied de son époux, le craquement du bois, les insultes, les soufflets. Avant qu’elle ne soit jetée sur le lit, ses jupes remontées…
    A la place, on frappa doucement à la porte et la voix de Madoc s’éleva, basse et courtoise.
    — Ma dame, puis-je entrer ?
    Les doigts tremblants, elle essuya les larmes qui roulaient sur ses joues et se rappela qu’il n’était pas Wimarc. Il était Madoc ap Gruffydd de Llanpowell, et l’époux de son choix. Un choix qu’elle avait pesé avec soin, contrairement à la première fois.
    Il n’était pas Wimarc, se répéta-t-elle. Il avait promis d’être doux avec elle.
    Les mains tremblant toujours, elle tira le verrou, puis s’écarta tandis que Madoc entrait et refermait la porte derrière lui.
    — Je n’avais pas l’intention de vous effrayer, dit-il avec toute l’apparence du remords. Tout le monde a supposé que vous étiez impatiente d’être seule avec moi quand vous vous êtes mise à courir. Moi aussi. Mais ce n’est pas pour cela que vous avez fui, n’est-ce pas ?
    Il ne servait à rien de nier qu’elle avait eu peur, et qu’elle avait encore peur, maintenant qu’elle était à lui et qu’ils étaient seuls.
    — Je n’aurais pas dû me conduire comme une enfant terrifiée, mais après avoir été mariée à Wimarc…
    — Vous avez pensé que je vous suivais pour faire valoir mes droits et prendre mon plaisir égoïste, acheva-t-il, lui évitant d’avoir à mettre sa terreur en mots.
    — Oui. Je suis désolée. C’était stupide de ma part.
    La chandelle crachota, la faible lumière vacillant sur ses traits anguleux tandis qu’il secouait la tête.
    — Inutile de me faire des excuses, ma dame. Je connais ce sentiment incontrôlable, voyez-vous. Une fois, quand j’étais jeune garçon, mon cheval s’est cabré et m’a jeté dans une tourbière. J’ai cru que j’allais être aspiré par la tourbe, étouffé et noyé. Le temps qu’on me sorte de là, j’avais déjà de la boue dans la bouche et dans les narines. Depuis ce jour, l’odeur de feuilles mouillées et de boue me noue l’estomac de terreur. Je ne peux rien y faire.
    Il la regarda fermement.
    — Vous n’avez pas à avoir peur de moi, Roslynn. Jamais. Je jure sur mon honneur de seigneur deLlanpowell que même si je suis en fureur, je ne vous ferai jamais de mal.
    Sa sincérité se lisait dans ses yeux.
    — Je vous crois, murmura-t-elle en le pensant.
    Il lui dédia un petit sourire ironique qui fit disparaître les dernières traces de sa frayeur.
    — J’admets qu’il était flatteur de penser que ma jeune épouse souhaitait si vivement être avec moi qu’elle quittait la grand-salle de bonne heure et courait vers la chambre nuptiale. Le barde

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