Sur ordre royal
est probablement déjà en train de composer une chanson sur le seigneur de Llanpowell malade d’amour, courant après sa femme.
Malade d’amour ?
Il s’approcha un peu plus, souriant toujours d’un air rassurant.
— J’espère que vous n’éprouverez pas le besoin de fuir la grand-salle chaque soir. Autrement, mes gens pourraient finir par penser que je ne vous plais pas et que vous ne supportez pas ma présence.
Roslynn noua ses bras autour d’elle comme si elle pouvait emprisonner ainsi ses émotions tumultueuses.
— Je ne le ferai pas, promit-elle.
Le regard de Madoc se porta sur le lit ceint de rideaux.
Se sentant à la fois stupide et lâche, elle s’empressa d’aller à la table de toilette, s’assit et, les doigts gourds, commença à ôter son voile.
Il vint derrière elle sans dire un mot. Elle sentit ses mains effleurer sa nuque et comprit qu’il défaisait les lacets de sa cotte. Très lentement. Avec une lenteur crispante.
Ne sachant trop que faire, elle se mordit la lèvre etnoua les mains sur ses genoux tandis qu’il continuait, écartant les pans de la cotte et faisant courir ses doigts sur sa colonne vertébrale. Elle se redressa vivement, car même si elle portait une chemise de linon, c’était comme si elle était nue, et son toucher faisait naître de petits frissons incontrôlables sur sa peau.
— N’ayez pas peur, Roslynn, murmura-t-il, la voix enrouée, son accent gallois plus marqué. Je vous ai dit que je pouvais être patient et doux. Très patient, comme vous le voyez.
Il se mit à retirer les peignes qui retenaient ses cheveux et ses lourdes mèches châtains tombèrent librement sur ses épaules, presque jusqu’à sa taille.
— Votre chevelure est aussi belle que le reste de votre personne, murmura-t-il, et aussi douce que vos lèvres. Je suis un homme fortuné d’avoir une telle épouse.
— J’espère que vous le penserez toujours, sire… mon époux.
Il se pencha et la mit debout, puis l’attira dans son étreinte. Il l’embrassa doucement au début, tendrement, comme elle avait toujours rêvé qu’un amant devait embrasser, et elle lui répondit de même, avec un émerveillement plein de gratitude. Puis avec une ardeur grandissante.
Mais Madoc n’était pas un partenaire pressé et égoïste, pas un mâle dominateur résolu à la prendre sans considération pour ses sentiments. Il ne la traitait pas comme un objet à utiliser pour satisfaire ses propres besoins. Il l’embrassait comme s’ils avaient un mois, un an, une vie entière pour faire l’amour.
Tous les sens de Roslynn étaient conscients de lui— sa chair sous ses doigts, l’odeur de sa tunique de drap et de ses bottes en cuir, la caresse délicate de ses mains puissantes qu’elle aspirait à sentir sur sa peau nue.
Il caressa son dos, ses bras, avant de saisir légèrement un sein dans sa paume, et lorsqu’il effleura de son pouce son mamelon durci, elle faillit se pâmer sous le plaisir qu’il lui donnait. Son besoin de lui s’accroissant, elle pressa son corps avec plus de ferveur contre le sien, le suppliant en silence de la prendre dans son lit.
Il se rapprocha d’elle et, bien qu’elle perçoive son excitation, il ne fit pas d’effort pour la serrer plus fort, maîtrisant son désir grâce à sa volonté, qui était indubitablement puissante. Néanmoins, elle pouvait sentir le besoin qu’il avait d’elle, tapi comme un animal qui n’était dompté que momentanément.
Comme ses propres peurs emprisonnaient sa passion.
Jusqu’à maintenant, se dit-elle avec espoir. Jusqu’à ce qu’elle épouse cet homme qui pouvait la libérer et la délivrer des chaînes de son passé.
L’étreignant fortement, elle se détendit contre lui. Son désir s’embrasa alors tandis qu’elle entrouvrait la bouche et glissait sa langue entre les lèvres de Madoc.
8
Madoc dut se retenir pour ne pas écarter d’un coup sec la cotte de Roslynn afin de pouvoir sentir sa chair nue, chaude et douce sous ses doigts. Seule sa volonté de se montrer attentionné et de ne pas effrayer son épouse lui permettait de contenir son désir.
Il s’efforça donc de se contenter, pour l’instant, de caresses et de baisers ardents, de mots tendres et de paroles d’encouragement, pour l’amener à accueillir son étreinte avec bonheur.
— Et moi qui craignais que vous ne soyez réticente, murmura-t-il en mettant fin à leur baiser pour promener sa bouche sur sa peau et couler les
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