Sur ordre royal
rêves comme elle n’en avait pas connu depuis des mois.
***
Roslynn s’éveilla lorsque les premières lueurs de l’aube filtrèrent dans leur chambre. Elle tourna la tête pour s’en protéger, enfouissant son visage dans le cou chaud et nu de son époux.
Son aimable et doux époux qui l’avait aimée avec une passion et une tendresse tellement stupéfiantes.
— Qui est ce lutin qui m’éveille ? marmonna-t-il, la voix sourde et enrouée tandis qu’il ouvrait les yeux et lui souriait. Un farfadet fort bien fait, si je ne me trompe pas.
— Et qui est ce jeune dieu à côté de moi ? répondit-elle, écartant une mèche de cheveux de ses yeux. Apollon ? Mars ? Jupiter lui-même, peut-être ?
— Je ne suis pas un dieu, mais un mortel, même si vous, ma beauté, feriez sûrement pâlir Vénus elle-même.
— Je crois que votre oncle n’est pas le seul flatteur de la famille.
— Qui m’a appris cet art, à votre avis ? demanda Madoc avec un sourire malicieux. Toutefois, je ne peux pas dire que j’aie jamais été aussi inspiré auparavant.
Elle rit comme si elle était redevenue une jouvencelle.
— Vous allez me rendre vaniteuse, sire.
Il fronça les sourcils.
— Qu’est-ce que ce « sire » ? C’est trop formel pour le lit, Roslynn-fy-rhosyn.
Roslynn-ma-rose… Jamais Wimarc ne lui avait donné de noms affectueux, avec lui, elle n’avait le droit qu’aux insultes… Elle secoua la tête pour chasser l’image de son défunt époux de son esprit. Il ne pourrait plus jamais la blesser ou l’insulter à présent.
— Il faut que je vous donne un nom spécial aussi, dit-elle en l’embrassant. Pas l’Ours de Brecon. C’est beaucoup trop farouche.
— Ce sont seulement les Normands qui m’appellent ainsi. Les Gallois m’appellent…
Il fronça les sourcils.
— Non, je ne vous le dirai pas. C’est une atteinte à ma dignité.
La curiosité de Roslynn était piquée.
— Votre oncle me le dira sûrement tôt ou tard.
— Oui, vous avez raison.
Il soupira.
— Bouche marmonnante.
Les Gallois étaient-ils sourds, se demanda Roslynn,choquée, ou à ce point à court de surnoms qu’ils choisissaient n’importe quoi ?
— Vous n’avez pas marmonné du tout depuis que je suis ici, protesta-t-elle. Vous parlez très clairement.
De fait, sa voix était l’une des plus séduisantes qu’elle avait jamais entendues.
Madoc secoua la tête, l’air affligé.
— C’était différent quand j’étais un jeune garçon. J’étais timide. Je parlais à peine lorsque j’étais en compagnie et je marmonnais bel et bien même si, de toute façon, je n’avais guère de chance de placer un mot entre mon oncle, mon père et Trefor.
Il effleura légèrement son bras de ses doigts.
— Je suis devenu plus hardi, depuis.
— En effet. Vous êtes très hardi, le taquina-t-elle, la voix sérieuse mais ses yeux révélant le plaisir que lui procurait son toucher.
Encouragé, il intensifia ses caresses, faisant glisser ses doigts sur ses jambes, ses cuisses… et cet endroit chaud et moite niché entre elles.
— Comment puis-je réfléchir à un surnom pour vous quand vous faites ceci ? demanda-t-elle, la voix sourde d’un désir grandissant.
— C’est un problème ?
— Vous le savez bien. Peut-être ne voulez-vous pas que je vous appelle autrement que Madoc, au fond.
— Contentez-vous de ne pas m’appeler « Bouche marmonnante » et je serai satisfait.
— J’aime votre bouche. Tout spécialement vos lèvres.
— J’en suis heureux, dit-il, descendant sur elle detelle sorte que son visage se retrouve tout près de ses cuisses.
— Que faites-vous ?
— Je vous donne une nouvelle raison d’aimer ma bouche.
9
Wimarc n’avait jamais rien fait de semblable avec elle.
Toute pensée sensée déserta son esprit tandis que Roslynn découvrait ce que Madoc ap Gruffydd était effectivement capable de faire de ses lèvres et de sa langue.
— Je ne…, commença-t-elle en haletant, choquée, ravie et stupéfaite à la fois de pouvoir ressentir encore un tel plaisir après avoir crié d’extase comme la nuit précédente. Je n’avais aucune idée…
— Mais cela vous a plu ? demanda-t-il en relevant la tête pour la regarder d’un air interrogateur.
— Oh, oui.
A présent, elle n’avait plus qu’une idée en tête : donner à Madoc le même plaisir qu’il lui avait lui-même procuré. Une idée lui vint aussitôt à
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