Sur ordre royal
l’esprit. Jamais Wimarc ne l’avait obligée à le contenter de cette façon, pour des raisons connues de lui seul, si bien qu’elle n’associait pas ce geste à des souvenirs humiliants.
Encouragée par le regard brûlant qu’il posait sur elle, elle s’allongea sur lui, déposant une pluie de baisers sur son torse tout en descendant lentement jusqu’à son sexe qu’elle prit avec douceur dans sa bouche.
A en juger par les grognements de plaisir de Madoc et la façon dont son cou se crispait, il semblait trouver cela très agréable. Elle poursuivit sa caresse dans l’espoir de l’exciter au plus haut point jusqu’à ce qu’elle soit trop impatiente elle-même pour pouvoir continuer. Alors, elle roula prestement sur le dos et le guida en elle.
Il n’hésita pas, ni ne parut désorienté par ce changement de position. Il la pénétra avec adresse et lui fit l’amour avec la même puissance que la veille. Si bien que, bientôt, ayant du mal à croire que c’était possible, elle éprouva de nouveau cette merveilleuse crispation et cette libération indicible qui lui avaient déjà procuré tant de joie.
Madoc atteignit le comble de la volupté en même temps qu’elle et se laissa finalement retomber à son côté.
— Par tous les saints du ciel, vous êtes bel et bien une merveille.
— Je voulais vous donner du plaisir.
— Oh, vous l’avez fait, Roslynn-fy-rhosyn. Vous l’avez fait.
Elle se blottit contre lui et caressa les poils de son torse du bout des doigts. Dire qu’elle avait trouvé un tel bonheur ici, dans le sauvage pays de Galles, et cela parce que le roi avait ordonné…
Tout à coup, un cri d’alarme interrompit le cours de ses pensées.
Nu, Madoc bondit hors du lit et alla à la croisée, d’où il appela les gardes qui couraient le long du chemin de ronde en direction des portes. Se redressant dans le lit, le drap pressé sur sa poitrine, Roslynn constata qu’il pleuvait à verse dehors et que le ciel était menaçant.
Une réponse en gallois résonna alors et Madoc grommela tout en enfilant ses chausses et ses bottes avec empressement avant d’attraper son baudrier.
— Qu’est-ce que c’est ? demanda Roslynn. Que se passe-t-il ? Est-ce une attaque ?
— Trefor est trop lâche pour cela, répondit sombrement Madoc en quittant la chambre à grands pas.
***
Les pieds écartés, les poings sur les hanches, se moquant totalement de ne porter que ses chausses et ses bottes sous la pluie battante, Madoc fusillait du regard le petit homme robuste qui se tenait devant lui dans la cour, un paquet à ses pieds.
Rhodri avait été fantassin à Llanpowell jusqu’à ce qu’il choisisse de partir avec Trefor. Maintenant, il était le bras droit de son frère à Pontymwr.
Plusieurs des hommes du château, certains souffrant encore visiblement des effets du vin, de la cervoise ou du braggot , attendaient avec méfiance non loin de là, la main posée sur la poignée de leur épée. Quelques serviteurs, se remettant également des célébrations, se tenaient près des entrées de la grand-salle, des cuisines ou des écuries. Ni Ivor, ni Lloyd, ni, grâce à Dieu, le noble normand n’étaient présents.
Si Trefor avait attaqué Llanpowell par la force ce matin-là, les choses auraient vraiment pu tourner mal. Mais heureusement, il n’avait apparemment envoyé que Rhodri, un chiffon blanc de paix à la ceinture.
Avec un sourire de mépris, ses cheveux noirs et sa barbe aussi frisés qu’un mouton, l’émissaire tendit un rouleau de parchemin cacheté avec de la cire.
— Trefor a envoyé ceci ainsi qu’un cadeau de mariage, dit-il en poussant le paquet du pied. Des souhaits pour les jeunes mariés, sans doute.
— Et pourtant j’en doute, moi, marmonna Madoc en prenant le rouleau.
— Maintenant que ma tâche est accomplie, je vais partir, déclara Rhodri. Je n’ai pas envie de m’attarder et d’attraper ce qui tourmente vos hommes, car ils ont l’air pitoyablement malades.
Les soldats de Madoc grommelèrent entre eux et Ioan et Hugh commencèrent à s’avancer, mais un prompt regard d’avertissement de leur seigneur les arrêta.
Le sourire narquois de Rhodri s’élargit encore et Madoc eut toutes les peines du monde à ne pas lui envoyer un coup de poing.
— Je vous souhaite de la joie avec votre nouvelle épouse, Madoc, lâcha Rhodri d’un ton railleur. J’espère qu’elle vivra plus longtemps que Gwendolyn.
Fanion blanc ou pas,
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