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Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Margaret Moore
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matin, j’ai pensé que je devais m’assurer que vous étiez au courant. Pour être honnête, Madoc, j’en doutais, car je sais que vous auriez mis des limites.
    Oui, il en aurait mis. C’était beaucoup trop en nourriture et en boisson quand il y avait des armes à acheter et à réparer, une forteresse et une garnison à entretenir.
    — Vous avez bien fait de me le dire, déclara Madoc en reprenant la direction du château.
    Malgré son agitation, il ralentit son allure afin qu’Ivor puisse rester à sa hauteur.
    — Elle a eu tort de dépenser autant sans me consulter. Je vais faire en sorte qu’elle comprenne que nous ne sommes pas aussi riches qu’elle semble le penser.
    — Je suis désolé, Madoc, dit Ivor.
    — Pas autant que moi, maugréa le seigneur de Llanpowell.
    ***
    Déterminé à parler sur-le-champ à Roslynn de cette extravagance, Madoc apprit rapidement des bergers, soldats et serviteurs rassemblés dans la grand-salle qu’elle était montée dans leur chambre pour se laver et se changer avant le souper.
    Il se fraya un chemin entre les tables et les bancs, adressant un signe de tête à son oncle qui était déjà assis près du feu avec Emlyn et plusieurs des bergers les plus âgés.
    — Regardez comme il est pressé de la rejoindre, l’entendit-il dire aux autres.
    Des rires suivirent.
    Il souhaita que son oncle tienne sa langue, ou montre au moins un peu plus de respect. Il n’était pas un jeune garçon dont on pouvait plaisanter, mais un homme adulte et un seigneur, en outre.
    Il monta l’escalier quatre à quatre et poussa brusquement la porte de la chambre, pour trouver Roslynn assise dans un cuvier de bois, ses cheveux ramenés surle sommet de sa tête et ses seins nus presque complètement exposés au-dessus de l’eau savonneuse.
    Tout ce qu’il avait été sur le point de dire lui sortit immédiatement de la tête.
    — Madoc ! s’écria-t-elle en couvrant ses seins de ses mains et en s’empourprant comme s’ils n’étaient pas mariés. Je ne vous attendais pas si tôt !
    Elle jeta un coup d’œil sur sa gauche.
    — Bron, vous pouvez nous laisser.
    Se ressaisissant rapidement et se rappelant pourquoi il était là, Madoc s’écarta de la porte pour laisser passer la servante rougissante.
    Roslynn se leva dans le cuvier comme une déesse sortant de la mer.
    Il s’éclaircit la gorge et se força à se concentrer.
    — Savez-vous combien vous avez dépensé pour le repas d’aujourd’hui et le banquet ? demanda-t-il.
    Prenant le grand linge posé sur le tabouret voisin, elle sortit de la baignoire.
    — Non. Je n’ai pas encore tout additionné.
    Des gouttes d’eau brillaient sur sa peau lisse tandis qu’elle drapait le linge autour d’elle. Des boucles humides léchaient ses joues et sa nuque tendre, faite pour les baisers. Ses petits pieds cambrés et ses chevilles étaient une tentation en eux-mêmes.
    « Pense », se commanda-t-il alors que son corps traître s’échauffait de désir.
    — Ivor me dit que cela représente au moins deux cents marcs de plus que d’habitude. Je ne pensais pas que vous dépenseriez autant.
    Les joues de Roslynn rosirent tandis qu’elle seséchait. Avait-elle une idée du spectacle séduisant qu’elle lui offrait ?
    — Il ne m’a pas dit, à moi , que l’on approchait d’une telle somme, dit-elle.
    Afin d’endiguer son désir, Madoc s’imagina enfermé dans un bloc de glace.
    — Le lui avez-vous demandé ?
    — Non.
    Elle ne paraissait pas très concernée, et cela eut pour effet de refroidir l’ardeur de Madoc et de l’agacer prodigieusement.
    — C’est beaucoup trop pour un festin.
    — Ce n’est sûrement pas extravagant pour un banquet célébrant à la fois la tonte et un mariage, rétorqua-t-elle, laissant tomber le linge par terre.
    Cherchait-elle à dessein à le distraire ?
    Résolu à garder l’esprit fixé sur l’argent, Madoc se détourna afin de ne plus la voir.
    — C’est plus que je n’ai dépensé pour les trois dernières fêtes de la tonte et de Noël réunies.
    — Je n’ai pas choisi ce qu’il y avait de plus cher et je me suis efforcée de garder les coûts bas, protesta-t-elle, mais quand on attend trois cents personnes…
    Il tournoya.
    —  Combien ? s’exclama-t-il en la foudroyant du regard.
    Grâce au ciel, elle avait enfilé sa chemise, même si elle était trop fine à son gré.
    — Trois cents, répéta-t-elle en rougissant tandis qu’elle prenait

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