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Sur ordre royal

Sur ordre royal

Titel: Sur ordre royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Margaret Moore
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une cotte verte lacée sur les côtés.
    Elle l’avait déjà portée et elle lui allait aussi bien que la cotte rouge de leur mariage.
    — Vos nobles voisins, les marchands de la ville et de Milltonbury, ainsi que les bergers, la garnison et les serviteurs.
    — Par tous les saints, femme, qui n’avez-vous pas invité ?
    — Votre frère.
    Sa calme réponse fit retomber un instant la colère de Madoc, jusqu’à ce qu’il se rappelle combien le banquet lui coûtait.
    — Je n’ai pas dit que vous pouviez dépenser comme Crésus ! Cela aurait dû faire la moitié, tout au plus.
    — Comme vous l’avez dit vous-même, c’est ma dot qui paye, dit-elle tranquillement en enfilant la cotte sur sa chemise.
    — Néanmoins, votre dot m’appartient, elle n’est pas à vous, lui rappela-t-il. J’ai pour cet argent des usages qui n’incluent pas de nourrir tout le monde à cinquante milles à la ronde.
    Roslynn alla se placer de l’autre côté du lit, de manière à le mettre entre eux.
    — Je suis désolée si vous trouvez que j’ai été trop dépensière. Hélas, il est trop tard. Les invités ont été conviés et les provisions payées.
    Un petit pli se forma sur son front, entre ses sourcils froncés, tandis qu’elle nouait les mains devant elle.
    — C’est Ivor qui s’est plaint à vous, n’est-ce pas ?
    — Ainsi qu’il le devait, et s’il est à blâmer d’une chose, c’est de ne pas m’avoir averti plus tôt.
    — Il aurait dû me dire plus tôt que je dépensais plusque ce que vous jugiez approprié. Je ne lis pas dans les esprits, après tout.
    Madoc allait faire remarquer qu’il n’était pas un empereur romain avec des coffres de pièces à jeter aux quatre vents, quand on frappa discrètement à la porte.
    — Quoi ? cria-t-il.
    La porte s’ouvrit et la tête de Bron apparut.
    — S’il… s’il vous plaît, sire, balbutia-t-elle. Il y a des visiteurs aux portes.
    — Quels visiteurs ?
    — Je… je ne sais pas, sire.
    La servante jeta une œillade incertaine à Roslynn.
    — Ils sont normands, c’est tout ce que je sais.
    — S’ils sont venus pour le banquet, ils sont en avance, dit Madoc d’un ton sec en gagnant la porte à grands pas.

14
    Madoc trouva son oncle qui attendait déjà sur les marches de la grand-salle.
    — Ah, mon neveu, vous voilà, dit Lloyd, une pointe de déception dans la voix.
    Nul doute qu’il avait prévu de recevoir les visiteurs en l’absence du seigneur, comme il l’avait fait pour sire Alfred et son escorte.
    — Qui sont-ils ? demanda Madoc tandis que deux cavaliers, dont l’un portait une bannière inconnue, pénétraient dans la cour.
    — Vous ne le savez pas ?
    — Je ne reconnais pas la bannière. Il doit s’agir de nobles que Roslynn a invités au banquet.
    Lloyd lui jeta un regard méfiant.
    — Elle en a donc invité quelques-uns ?
    — Bien trop, répondit Madoc d’un ton coupant. Elle va dépenser sa dot en un mois.
    Son oncle prit un air affligé.
    — Ah, c’est un problème, je vous l’accorde, mais c’est une femme, après tout, et elles accordent beaucoup d’importance aux fêtes, aux vêtements et à ce genre de choses. Et elle veut sans doute que vous soyez fier d’elle.
    Madoc n’y avait pas pensé. Il en fut aussitôt attendri et désolé.
    Par saint Daffyd, qu’avait-il fait ?
    — Oui, marmonna-t-il, sa colère disparue en un instant et remplacée par du regret.
    Surtout lorsqu’il se rappela comment Roslynn s’était réfugiée derrière le lit, s’écartant le plus possible de lui. Parce qu’elle craignait toujours qu’il ne la frappe dans un moment de colère ?
    Les réprimandes qu’il s’adressait en silence furent interrompues quand l’homme qui était visiblement le chef du groupe apparut, monté sur une selle en cuir repoussé et sur un très beau palefroi d’un blanc de neige orné d’un harnachement coûteux.
    L’homme lui-même portait une cotte de mailles et un heaume, ainsi qu’un surcot écarlate couvert par une très belle cape de drap couleur de mûre fixée par une broche en or. Ses cheveux coupés à la normande étaient gris, comme sa barbe au-dessous de son nez de faucon.
    Derrière lui venaient d’autres soldats à cheval, puis un grand chariot de bois du genre qu’utilisaient les dames et leurs servantes, peint de couleurs vives, les fenêtres couvertes de pans de cuir. Le véhicule était suivi de vingt cavaliers supplémentaires, puis d’un

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