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Survivant d'Auschwitz

Survivant d'Auschwitz

Titel: Survivant d'Auschwitz Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Thomas Gève
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Allemands avaient tiré pour provoquer un effet d’intimidation.
     
    4 - (N.D.T. : Loslau sous le Reich)
     
    5 - (N.D.T. : Grandes-Roses)
     
    6 - NDLT : Devant le nombre croissant des prisonniers dans les camps nazis, la SS fit appel à des détenus de fonction pour gérer la sécurité à l’intérieur du camp. Les lagerschutz (protection du camp) circulaient librement dans le camp et furent des éléments actifs de la résistance clandestine.
    Voir Das national-sozialistische Lagersystem , Martin Weinmann, Anna Kaiser, Ursula Krause Schmitt, Frankfurt/Main, Zweitausenduddeins, 1990.
     
    7 - Le détenu secrétaire.
     
    8 - Cinéma.
     
    9 - N.D.T. : le Grand camp est nettoyé des Juifs.
     
    10 - N.D.T. : nettoyé des Juifs.
    (N.D.T. : rien comprendre à l’allemand)
     
    11 - NDT : détenu politique et de préventive allemand, matricule 127 158.
     

 
    TROISIÈME PARTIE
    Un monde nouveau

 
    Fièrement, un des rares draps de l’infirmerie flottait au-dessus du portail, un bout de chiffon blanc déchiré, qui avait servi pendant des années, avait enveloppé les pauvres malades sur leur lit d’infirmerie et qui aujourd’hui s’élevait à un rang historique. Buchenwald était libre ! Dès que nous avions aperçu les chars américains, nous avions pris d’assaut les miradors et nous étions libérés nous-mêmes. Les Alliés poursuivaient les derniers restes de la Wehrmacht et nous avaient contournés, mais nous étions prêts. « Les camarades qui veillent, même quand on ne le sait pas » avaient agi, vite, avec sang-froid et efficacité. Pendant que nous attendions, enfermés dans nos blocs, comptant des minutes de peur et d’incertitude, ils étaient passés à l’action et avaient coupé la clôture barbelée. Les premiers qui avaient « surgi » dans la liberté étaient armés, des détenus téméraires, qui s’étaient dispersés pour dépister l’ennemi ; puis avaient suivi les criminels, les traîtres et les mouchards, qui cherchaient désespérément à se cacher le plus loin possible.
    Peu nombreux, nous avions échappé la veille à l’évacuation, et lorsque nous allâmes nous coucher, nous fûmes comme enveloppés par cette sensation, à la fois luxueuse et consolatrice, d’être enfin en sécurité. Fini le temps où nous étions les victimes impuissantes des représailles. Nous prîmes des dispositions préventives pour protéger notre liberté : des camarades armés faisaient la garde sur les routes et dans les miradors, les abris, les anciennes casernes SS, ainsi que dans la forêt environnante.
    En nous réveillant le lendemain matin, libres, nous avions l’impression d’être des nouveau-nés. Je n’avais jamais connu ce sentiment d’indépendance et je ne savais pas ce que c’était qu’« ÊTRE LIBRE ». Pour nous adolescents, quelque chose d’absolument nouveau commençait, une nouvelle vie, un nouveau monde, une nouvelle ère.
    Les vieilles chaînes étaient brisées. Un jour ou l’autre, il nous faudrait oublier nos familles disparues et devenir de bons citoyens. Nous devrions mener à bien les nouvelles missions qui nous attendaient avec la même détermination que celles qui nous avait permis de rester en vie. Nos camarades polonais, russes et tchèques allaient rentrer chez eux pour prouver une chose : si guerre totale il y avait eu, reconstruction totale il y aurait. Beaucoup de jeunes Juifs allaient partir vers ce qui était leur patrie historique et montrer que les déserts pouvaient être habitables. « La terre ne peut couvrir l’ensemble des besoins d’une population toujours croissante en termes de nourriture, de logements et de bonheur », m’avait-on raconté, jadis, à l’école. Mais le passé et tout ce qui l’avait représenté avaient sombré dans la honte. Nous allions, avec toute la jeunesse du monde, contribuer à apporter la preuve du contraire, et pour ce faire, il nous faudrait travailler coude à coude et nous souvenir de nos souffrances communes. Car nous n’avions pas vécu la déportation dans les camps de concentration comme des individus isolés, mais comme une partie exclue et oubliée de la jeunesse. Des millions de nos camarades juifs n’avaient même pas pu participer à ce terrible combat de la survie, qui s’inscrivait désormais derrière nous. Ils avaient été exterminés – dans les pires conditions et en masse – avant même d’avoir pu comprendre quelle était leur situation réelle. Des

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