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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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feriez cet honneur, Taï-pan, déclara-t-elle malicieusement.
    — Cette danse est en votre honneur, Shevaun. »
    Struan fit un signe. Les premières mesures de la musique la plus électrisante du monde éclatèrent brusquement. Le cancan ! Une danse follement excentrique, drôle, démente, dans laquelle on levait haut la jambe, qui avait été créée quelques années plus tôt à Paris et dont la vogue avait balayé les capitales d’Europe comme un vent de folie, mais qui était interdite et jugée scandaleuse dans les milieux de bon ton.
    « Taï-pan, souffla-t-elle, atterrée.
    — J’ai soudoyé le chef de la musique », avoua Struan.
    Elle hésita puis, sentant peser sur elle tous les regards scandalisés, elle prit hardiment le bras de Struan et se laissa entraîner.
    « Rien ne va glisser, j’espère ? murmura Struan, en baissant les yeux sur ce corsage sans soutien.
    — Si cela arrive, vous me protégerez, j’espère », répliqua-t-elle.
    Emportés par la musique, ils se mirent à gambader. Shevaun lâcha le bras de Struan, souleva ses multiples jupons et lança la jambe en l’air, découvrant ses pantalons brodés. Un cri de joie fusa de la foule des invités et les hommes se mirent à se précipiter pour chercher des cavalières. Soudain, la piste fut envahie de danseurs hilares, haletants, déchaînés, qui tourbillonnaient et se trémoussaient et sautaient et levaient la jambe au rythme entraînant du cancan.
    La musique leur faisait oublier toute mesure. Tous étaient touchés, tous.
    Lorsque le morceau se termina, des applaudissements, des cris, des bis contraignirent les musiciens à recommencer, et la folle danse reprit. Mary oubliait l’enfant qu’elle portait, et Glessing décidait que ce soir même il demanderait sa main à Horatio. Les danseurs riaient, les femmes poussaient des cris aigus en tournoyant, la jambe en l’air.
    Ce fut enfin fini, et la jeunesse se pressa autour de Struan et de Shevaun, pour le remercier et la féliciter. Elle tenait le bras du Taï-pan, d’un air possessif, et s’éventait en souriant fièrement. Il s’épongea le front, extrêmement heureux de voir que ses deux coups de dés étaient gagnants : Tess et le cancan.
    Tout le monde regagna les tables et les serviteurs commencèrent à passer les plats. Il y avait du saumon fumé, des huîtres, des clams, des saucisses grillées, des jambons et des poissons fumés, des fruits frais que Chen Sheng avait fait venir de Manille, d’énormes côtes de bœuf frais, grillées en plein air, des cochons de lait rôtis, des pieds de porc au vinaigre, des pâtisseries…
    « Sur ma vie, déclara Sergueyev, jamais je n’ai vu autant de nourriture, et je ne me suis pas autant amusé depuis bien des années, monsieur Struan.
    — Fi donc, Altesse, susurra Shevaun, c’est là l’ordinaire de la Noble Maison ! »
    Struan rit avec les autres et s’assit au haut de la table, Sergueyev à sa droite et Longstaff à sa gauche, Shevaun à côté du grand-duc et Mary à côté de Longstaff, Glessing auprès d’elle. À la même table se trouvaient Horatio, Aristote, Manoelita et l’amiral, ainsi que Brock, Liza et Jeff Cooper. Robb et Culum présidaient chacun une autre table.
    Struan jeta un coup d’œil à Aristote et se demanda comment il avait pu persuader Vargas de lui confier Manoelita pour le souper. Dieu de dieu, se demanda-t-il, Manoelita serait-elle celle qui pose pour le fameux portrait nu ?
    « Le cancan, disait Longstaff. Parole d’honneur ! Un coup de dés diabolique, et dangereux, Taï-pan.
    — Pas pour autant de gens modernes, Excellence. Tout le monde m’a paru l’apprécier hautement.
    — Mais si Miss Tillman n’avait pris l’initiative, dit Sergueyev, je doute qu’aucun d’entre nous aurait eu assez de courage.
    — Que pouvait-on faire d’autre, Altesse ? lui répliqua Shevaun. L’honneur était en jeu. Mais, Taï-pan, c’était très vilain de votre part.
    — Sûr. Si vous m’excusez un instant, je vais voir si mes invités ont tout ce qu’il faut. »
    Struan se leva et alla faire le tour des tables, pour saluer chacun des invités. Lorsqu’il arriva à celle de Culum, il y eut un silence attentif, et Culum leva les yeux.
    « Bonsoir, dit-il.
    — Tout va bien, Culum ?
    — Oui, merci. »
    Culum était d’une parfaite politesse, mais sans la moindre chaleur. Gorth, assis en face de Tess, à la table de Culum, réprima un rire ironique. Struan

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