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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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pourquoi te mentirais-je ? Je t’ai presque menti. C’est affreux.
    — Sûr. »
    Struan était content de voir que son fils venait de passer une nouvelle épreuve, et d’apprendre une autre leçon.
    « Qu’est-ce que tu voulais dire, des pièces ?
    — Rien. Sauf que tu ne dois pas les oublier. C’est Brock, ça. Gorth est pire parce qu’il n’a même pas la générosité de son père. »
    Il était bientôt minuit.
    « Assieds-toi, Dirk, dit Brock en se grattant la barbe. Rhum, bière ou brandy ?
    — Brandy. »
    Brock donna l’ordre au domestique chinois, puis il désigna les victuailles sur la table.
    « Sers-toi donc, Dirk. »
    Il se gratta l’aisselle, couverte de pustules et de croûtes appelées « démangeaisons de chaleur ».
    « Foutu sale temps, grommela-t-il. Pourquoi diable tu en souffres pas comme nous tous ?
    — Parce que je vis bien, répliqua Struan en étirant ses jambes. Je te l’ai répété cent mille fois. Si tu te baignes quatre fois par jour tu n’auras pas les démangeaisons de chaleur. Les poux disparaîtront…
    — Ça n’a rien à voir. C’est de la bêtise. Et contre nature, nom de Dieu ! Y en a pour dire que t’es compagnon de bord avec le Diable soi-même et peut-être bien qu’ils ont mis le doigt sur la raison que t’es comme t’es, hein ? »
    Il tendit au domestique sa gigantesque chope d’argent et se fit servir de la bière du tonnelet posé contre le mur, à côté des râteliers de mousquetons et de sabres.
    « Mais t’auras ce que tu mérites un jour ou l’autre, hé, Dirk ? »
    Brock fit en riant le geste du pouce baissé. Sans s’émouvoir, Struan prit le grand verre ballon et huma l’alcool.
    « Nous aurons tous ce que nous méritons, Tyler. »
    Il gardait le cognac sous son nez, pour combattre la puanteur de la pièce, et se demandait si Tess empestait comme ses parents, et si Brock devinait la raison de sa visite. Les fenêtres étaient soigneusement closes sur la nuit et le monstrueux brouhaha de la place.
    Brock grogna, leva la chope pleine et but goulûment. Il portait son habituelle redingote de drap, ses caleçons de laine, son gilet et sa haute cravate. Avec une grimace, il examina Struan, qui paraissait être à l’aise et au frais avec sa chemise molle, son pantalon blanc et ses demi-bottes, les poils dorés de son torse puissant accrochant les reflets des chandelles, dans l’échancrure de la chemise.
    « T’as l’air carrément tout nu, mon gars. C’est bel et bien répugnant.
    — C’est la prochaine mode, Tyler, assura Struan en riant.
    — Propos du diable. Paraît que Maureen Quance en fait voir à ce pauvre Aristote et pas qu’un peu. Paraît qu’ils vont partir par la prochaine marée.
    — Il s’échappera, ou il se tranchera la gorge plutôt que de partir ! »
    Brock éclata d’un gros rire.
    « Quand je l’ai vu surgir comme ça tout soudain, j’ai jamais tant ri que depuis le jour où Ma s’est pris les pieds dans les ralingues. »
    Il congédia le Chinois d’un geste et attendit qu’il ait fermé la porte pour demander :
    « Paraît que tous tes navires ont appareillé ?
    — Sûr. Une sacrée saison, pas vrai ?
    — Ouais. Et ce sera encore mieux quand le Blue Witch accostera le premier à Londres. Paraît qu’il a une journée d’avance. Jeff Cooper dit que son dernier navire est parti, alors Whampoa est dégagé.
    — Vous restez à Canton ?
    — Non, on s’en va demain. À Queen’s Town, d’abord, et puis nous irons à Macao. Mais je garde ce comptoir ouvert. Pas comme la dernière fois.
    — Longstaff doit rester. Les négociations se poursuivent, je suppose. »
    Struan sentait monter une étrange tension, et son inquiétude augmenta.
    « Tu sais bien qu’y aura pas de conclusions ici. »
    Brock souleva le carré noir pour frotter l’orbite rouge cicatrisée. Le fil qui maintenait le bandeau en place avait creusé un long sillon rouge sur son front.
    « Gorth me dit que la petite à Robb est couchée avec la fièvre ?
    — Ouais. »
    Brock remarqua la sécheresse dans la voix de Struan. Il but une longue goulée de bière, qui le fit transpirer, et il s’essuya avec le dos de la main.
    « Ça m’a chagriné de l’apprendre. Mauvais joss. Dis-moi, ton gamin et le mien ont l’air d’être comme cul et chemise.
    — Je serai content de me retrouver à bord, dit Struan sans relever la pointe. J’ai eu une longue conversation avec Jin-qua, cet

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