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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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n’en avais pas le courage. Si je n’avais pas forcé Horatio… mais devant le fait accompli, je n’oserais toujours pas. Mais maintenant… que vais-je faire ?
    — Vous l’avez depuis combien de temps ?
    — Près de trois mois, moins une semaine.
    — C’est mauvais, ça, Mary. Il y a du danger après deux mois. »
    May-may avait envisagé le problème de Mary, et supputé les risques.
    « Je vais envoyer Ah Sam à Tai Ping Shan. Il paraît qu’il y a une herboriste qui pourra vous aider. Vous comprenez bien que c’est très dangereux ?
    — Oui. Si vous pouvez m’aider, je ferai n’importe quoi.
    — Vous êtes mon amie. Les amies doivent s’entraider. Mais vous ne devez jamais, jamais le dire à personne.
    — Je vous le jure.
    — Quand j’aurai les herbes, j’enverrai Ah Sam à votre esclave Ah Tat. On peut avoir confiance en elle ?
    — Oui.
    — Votre anniversaire, Mary, c’est quand ?
    — Pourquoi ?
    — L’astrologue devra trouver un jour favorable pour prendre la médecine, naturellement. »
    Mary lui avait donné le jour et l’heure.
    « Où prendrez-vous votre médecine ? À l’hôtel vous ne pouvez pas, ni ici. Vous aurez peut-être besoin de plusieurs jours pour vous remettre.
    — À Macao. Je vais aller à Macao. À… À ma maison secrète. Là, je serai en sécurité, oui. Là-bas, ce sera bien.
    — Ces médecines ne marchent pas toujours, Mary. Et ce n’est jamais facile.
    — Je n’ai pas peur. Ça marchera », avait assuré Mary.
    May-may se retourna.
    « Qu’est-ce que tu as ? demanda Struan.
    — Rien. C’est le bébé qui bouge. »
    Struan posa sa main sur son ventre rond.
    « Nous ferions bien de te faire examiner.
    — Non, merci, Taï-pan, ça ne fait rien. Par un de ces diables barbares, merci. Pour ça, je serai comme toujours, bien chinoise. »
    May-may s’installa douillettement, heureuse pour son bébé, triste pour Mary.
    « Mary n’a pas bonne mine, n’est-ce pas ? dit-elle.
    — Non. Cette fillette a quelque chose sur le cœur. Est-ce qu’elle t’en a parlé ? »
    May-may ne voulait pas mentir, mais elle ne tenait guère à révéler à Struan une chose qui ne le regardait pas.
    « Je crois qu’elle est inquiète à cause de son frère.
    — Pourquoi ?
    — Elle dit qu’elle veut se marier avec ce Glessing.
    — Ah ! je vois. »
    Struan savait que Mary était surtout venue voir May-may. Il avait à peine eu le temps de la remercier de s’être occupée des enfants qu’elle était partie.
    « Je suppose qu’Horatio n’approuve pas et qu’elle veut que je lui parle, hé ? C’est pour ça qu’elle est venue ?
    — Non. Son frère a donné son consentement.
    — Voilà qui est étonnant.
    — Pourquoi ? Ce Glessing est mauvais homme ?
    — Non, fillette. Mais Horatio et Mary ne se sont jamais quittés et il va se trouver bien seul. »
    Struan se demanda ce que May-may penserait si elle connaissait le secret de Mary, et sa maison de Macao.
    May-may ne dit rien, et soupira en songeant aux malheurs des hommes et des femmes.
    « Et les jeunes amoureux ? demanda-t-elle, en essayant de découvrir ce qui troublait vraiment Struan.
    — Ça va.
    — As-tu décidé ce que tu vas faire pour la fièvre du diable ?
    — Pas encore. Je crois que tu devrais retourner à Macao.
    — Oui, s’il te plaît, Taï-pan. Mais pas avant que tu décides, pour Hong Kong.
    — Il y a du danger, ici. Je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose.
    — Le joss, dit-elle avec un haussement d’épaules. Naturellement, notre fêng shui est très gracieusement mauvais. »
    Elle se tourna vers lui et l’embrassa tendrement.
    « Une fois tu m’as dit qu’il y avait trois choses que tu devais faire avant de décider pour une Tai-tai. Deux, je connais. Et la troisième ?
    — Remettre la Noble Maison en des mains sûres », dit-il.
    Puis il lui raconta ce que Brock avait dit, et sa discussion avec Culum le jour même.
    Elle resta longtemps silencieuse, en réfléchissant au problème de la troisième chose. Et comme la solution était si simple, elle la dissimula au fond de son cœur et dit candidement :
    « J’ai dit que je t’aiderais pour les deux premières, que je réfléchirais à la troisième. Cette troisième est trop pour moi. Je ne peux pas aider, hélas ! ayee yah.
    — Sûr. Je ne sais pas que faire. Du moins, il y a une solution.
    — La solution de mort n’est pas sage, déclara-t-elle.

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