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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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cinchona. Comment va la Dame T’chung ?
    — Très bien, merci.
    — Je suis désolé que mes pitoyables efforts aient été vains.
    — Merci d’avoir tout essayé. »
    Gordon Chen était affreusement vexé, parce qu’il avait consacré un bon nombre de taels aux recherches, mais cette vexation n’était rien à côté de son angoisse pour Hong Kong. Toute la hiérarchie des Triades de Canton était en effervescence, après la divulgation de la dépêche d’Angleterre. Il avait été convoqué par Jinqua qui lui avait ordonné de sonder le Taï-pan et d’employer tout le pouvoir des Triades et tous les moyens nécessaires – de l’argent, des pots-de-vin, un commerce accru – pour empêcher les barbares de quitter l’île.
    « Il s’agit d’une affaire de la plus haute importance, Taï-pan, sinon je ne me serais pas permis. Hong Kong. Cet éditorial. Est-ce vrai ? Si c’est vrai, nous sommes perdus. Ruinés.
    — Il paraît que tu es le Taï-pan des Triades de Hong Kong ?
    — Quoi ?
    — Taï-pan des Triades de Hong Kong, répéta paisiblement Struan, et il lui apprit ce qu’avait dit l’officier portugais. C’est stupide, non ?
    — Pas stupide, Taï-pan, vraiment terrible ! Un mensonge éhonté, scandaleux ! »
    Si Gordon avait été seul, il se serait déchiré les vêtements en poussant des cris de rage.
    « Pourquoi les Triades auraient-ils assassiné Gorth ?
    — Je ne sais pas. Comment voulez-vous que je sache ce que font ces anarchistes ? Taï-pan des Triades ? Moi ? Quelle infecte accusation ! »
    Ma vie ne vaut pas le prix d’un excrément de coolie, se hurlait-il. Le traître ! Comment ose-t-il divulguer des secrets ? Allons, ressaisis-toi. Le Taï-pan des barbares te regarde et tu ferais bien de lui donner une réponse habile.
    « Je n’en ai pas la moindre idée. Dieu du ciel ! Des Triades à Tai Ping Shan, sous mon nez ! Abominable !
    — As-tu des ennemis qui feraient courir un pareil bruit ?
    — Je dois en avoir, Taï-pan. Seigneur ! Je me demande…
    — Quoi donc ?
    — Eh bien, je… vous êtes mon père. Se pourrait-il qu’on cherche à vous attaquer, à travers moi ?
    — C’est possible, Gordon. Il est possible aussi que tu sois vraiment le chef des Triades.
    — Un anarchiste ? Moi ? »
    Oh ! Dieux, pourquoi m’avez-vous abandonné ? J’ai dépensé cinquante taels d’encens et d’offrandes et pour faire dire des prières, la semaine dernière encore. Et ne suis-je pas le plus généreux donateur de vos temples, tous sans préférences ? N’ai-je pas personnellement subventionné trois temples et quatre cimetières et n’ai-je pas parmi ma suite quarante-trois prêtres bouddhistes ?
    « Pourquoi me compromettrais-je avec ces félons ? s’indigna-t-il. Grâce à vous, je deviens riche ; je n’ai pas besoin de voler.
    — Mais tu aimerais chasser les Mandchous du trône de Chine ?
    — Mandchous ou Chinois, c’est pareil pour moi, Taï-pan. Que voulez-vous que ça me fasse ? Cela ne me regarde pas. (Oh ! Dieux, fermez vos oreilles un instant !) Je ne suis pas chinois, je suis anglais. Je crois que je suis bien la dernière personne en qui une société secrète chinoise aurait confiance. Ce serait dangereux, ne croyez-vous pas ?
    — Peut-être. Je ne sais pas. Peut-être devrais-tu dépenser quelques taels, Gordon. Créer un réseau d’espionnage. Découvrir qui sont ces hommes, qui sont leurs chefs.
    — Immédiatement, Taï-pan.
    — Trois mois devraient suffire, pour un homme aussi astucieux que toi, pour livrer les chefs.
    — Six mois », marchanda automatiquement Gordon Chen, en cherchant désespérément comment se tirer de ce piège.
    Il eut une inspiration subite : Naturellement. Laisser les barbares nous débarrasser des excréments de tortue antitriades. Nous recruterons des espions parmi eux et nous nous arrangerons pour les faire entrer dans une sous-loge où nous les initierons avec de fausses cérémonies. Excellent ! Ensuite… voyons. Nous laisserons entendre que le véritable chef des Triades est… est qui ? Je trouverai bien un ennemi, le moment venu. Alors nous les présenterons aux barbares comme de vrais Triades et ils y laisseront leur tête.
    « Oui, Taï-pan, oui. Je m’en occupe sur l’heure.
    — Je crois que tu le devrais. Parce que, d’une façon ou d’une autre, je vais écraser les Triades.
    — Et je vous y aiderai dans la mesure de mes possibilités »,

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