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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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avaient sauté au cou.
    Struan descendit dans la cabine du lorcha et chercha le sommeil. Mais il ne put dormir. La mort de Scragger l’avait écœuré. Il savait que c’était une des tortures favorites de Wu Fang Choi, le père de Wu Kwok et le grand-père du petit Wu Pak. La victime qui devait être démembrée avait trois jours pour choisir quel membre serait arraché en premier. Et la troisième nuit, un ami de la victime lui était envoyé pour lui chuchoter que des secours arrivaient. Alors l’homme choisissait le membre dont il pensait pouvoir se passer, en attendant les secours. Une fois que le goudron avait cicatrisé le moignon, on lui demandait de choisir un autre membre, et encore une fois, il y avait la promesse d’un secours qui ne venait jamais. Peu d’hommes résistaient à deux amputations.
    Struan quitta sa couchette et monta sur le pont. Il y avait une très légère houle et les nuages s’étaient épaissis. On ne voyait plus le reflet de lune. La mer s’agitait mais n’était pas dangereuse.
    « De la pluie demain, monsieur Struan, dit Cudahy.
    — Sûr. »
    Struan se tourna à l’est, vers le vent. Il sentait la mer qui le guettait.
    « Suprême Dame, chuchota Ah Sam en secouant légèrement May-may. Le canot de Père approche.
    — Est-ce que Lim Din a préparé son bain ?
    — Oui, Mère. Il est monté accueillir Père.
    — Tu peux retourner te coucher, Ah Sam.
    — Dois-je réveiller Seconde Mère ? »
    Yin-hsi était pelotonnée sur une couchette à l’autre bout de la cabine.
    « Non. Retourne te coucher. Mais d’abord, donne-moi ma brosse et mon peigne et assure-toi que Lim Din a préparé le petit-déjeuner, si Père a faim. »
    May-may attendit un moment, puis elle se leva avec précautions. Elle eut d’abord du mal à se tenir debout mais au bout d’une minute ou deux, elle cessa de vaciller et put se tenir droite.
    « Ah ! dit-elle à haute voix. Ça va mieux ! »
    Elle alla au miroir, et s’examina longuement d’un œil critique.
    « Tu as l’air d’une vieille, dit-elle à son reflet.
    — Pas du tout, s’écria Yin-hsi en se redressant. Et tu ne devrais pas être levée. Laisse-moi te brosser les cheveux. Père est de retour ? Je suis si heureuse que tu ailles mieux. Tu as l’air vraiment très bien.
    — Merci, Petite Sœur. Le bateau approche. »
    May-may se laissa coiffer sagement, puis elle se parfuma et se recoucha.
    Struan entra sur la pointe des pieds.
    « Qu’est-ce que tu fais là tout éveillée ? s’écria-t-il.
    — Je voulais te voir bien de retour. Ton bain est prêt. Et le petit-déjeuner. Je suis très heureuse que tu sois revenu sain et sauf.
    — Je crois que je vais dormir quelques heures. Rendors-toi, fillette, et nous déjeunerons quand je me réveillerai. J’ai dit à Lim Din de me laisser dormir, à moins qu’il n’y ait quelque chose d’urgent. »
    Il l’embrassa, brièvement parce que la présence de Yin-hsi le gênait. May-may le remarqua et sourit secrètement. Comme ces barbares étaient curieux !
    Struan fit un vague signe de tête à Yin-hsi et quitta la cabine.
    « Écoute, chère Petite Sœur, dit May-may quand elle fut sûre que Struan ne pouvait plus entendre. Frotte-toi d’eau parfumée et quand Père sera profondément endormi, va dans son lit et couche avec lui.
    — Mais, Suprême Dame, je suis sûre que Père n’a indiqué en aucune façon qu’il veut que j’aille avec lui. Je l’observais très attentivement. Si je vais sans être priée, je… il risque d’être très en colère et de me renvoyer et alors je perdrai beaucoup de face devant toi et devant lui.
    — Il faut que tu comprennes que les barbares ne sont pas comme nous, Yin-hsi. Ils ne savent pas comme nous ce que c’est que la face. Fais ce que je te dis. Il va prendre son bain et se coucher. Attends une heure et puis va le rejoindre. S’il se réveille et t’ordonne de sortir, tu n’auras qu’à être patiente et lui dire (elle passa à l’anglais) « Suprême Dame m’envoie ».
    Yin-hsi répéta les mots anglais, et les apprit par cœur.
    « S’il n’y a rien à faire, alors reviens ici. Tu ne perdras pas la face, je te le promets. N’aie pas peur. Je connais bien Père et ce qu’il pense de la face. Nous ne pouvons pas le laisser aller fréquenter de mauvaises maisons. Le vilain homme est allé hier soir dans une de ces maisons. »
    May-may ne pouvait évidemment pas savoir que si Struan était allé

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