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Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
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baisser.
    « Dieu de Dieu, ça fait plus de trois dixièmes de pouce à l’heure, soupira le jeune lieutenant. Ah ! au fait, monsieur Struan, je suis le lieutenant Vasserly Smythe, de la Royal Navy. »
    Struan serra la main tendue.
    « Merci de nous donner asile. »
    Une fenêtre au nord s’ouvrit brusquement et le vent chassa la pluie jusqu’au milieu du vestibule. Trois matelots coururent refermer les volets et la fenêtre.
    « Je crois que je vais jeter un coup d’œil à mon navire, dit le lieutenant.
    — Par ici, alors. »
    Struan le conduisit dans un couloir, vers une fenêtre aux volets solidement clos, mais qui était à l’abri du vent du nord. Il l’ouvrit avec prudence et regarda dehors.
    Le China Cloud et le Resting Cloud étaient solidement mouillés et ne semblaient pas souffrir. Les rouleaux soulevaient le lorcha du lieutenant qui grinçait et se heurtait aux pilotis. À l’est, il n’y avait pas d’horizon. Rien que du noir. Et ce noir se ruait vers eux.
    « Votre bateau va aussi bien que possible, lieutenant.
    — Oui. »
    Le lieutenant jeta un dernier regard effrayé à l’est et referma les volets.
    « C’est mon premier commandement, dit-il. Je ne suis dans ces eaux que depuis quelques mois. Qu’est-ce qu’il se passe, dans un typhon ?
    — Les Vents Suprêmes sortent de la bourrasque pour vous attaquer.
    — Quels sont-ils ?
    — Des rafales. Des grains. On les appelle parfois les Vents du Diable. »

49
    L E premier des Vents Suprêmes balaya la rade une heure plus tard et tomba sur le Resting Cloud . Ses cordages se rompirent net et le navire s’en alla dériver dans les ténèbres. Mauss, dans une des cabines, leva les yeux de sa bible et remercia Dieu de ses bienfaits, et pour Hung Hsiu-ch’uan. Le vent fit virer le Resting Cloud cap pour cap, projetant Mauss sans connaissance contre la paroi et le navire fut poussé par le travers vers la terre. Le Boston Princess de Cooper-Tillman se trouvait sur son passage. Les deux navires entrèrent violemment en collision et le beaupré du Resting Cloud emporta une partie du château du Boston Princess avant de se briser. Le navire reprit sa course folle, l’arrière tonné vers l’île. La tempête le projeta dans le sillage flottant, écrasant des dizaines de sampans, et l’envoya échouer sur les rochers. Des centaines de Chinois se noyaient, et ceux qui étaient encore à l’abri sur leurs sampans se terraient sous leurs légers toits de bambou. Mais le Vent Suprême suivant arracha les toits et avec eux de nombreuses familles.
    À bord du Boston Princess , Jeff Cooper se releva péniblement du plancher de la cabine principale et alla aider Shevaun. La tempête redoublait de violence mais les amarres tenaient bon.
    « Vous n’avez rien ? hurla Cooper dans le tumulte. – Je ne crois pas. Oh ! mon Dieu, protégez-nous !
    — Restez là. »
    Cooper ouvrit la porte de la cabine et se traîna sur le pont un instant, dans un enfer de violence. Mais la pluie horizontale et le vent le chassèrent en bas. Il descendit trois ponts au-dessous et suivit une coursive vers la cale. Avec une lanterne, il regarda autour de lui. Là où le Resting Cloud les avait heurtés, la paroi de bois était enfoncée et les joints commençaient à céder. Cooper remonta auprès de Shevaun.
    « Tout va bien, dit-il pour la rassurer. Tant que nous ne romprons pas les amarres. »
    Un Vent Suprême frappa la pointe de Glessing et brisa le mât du drapeau, le projetant comme un javelot dans le bureau du capitaine du port.
    Le mât traversa le mur de granit et coupa le bras Glessing au coude, puis continua sa course à travers le mur opposé, en jetant Culum à terre et faisant cascader sur Tess des briques et des charbons ardents du brasero avant de tomber.
    Le vent et la pluie se ruèrent par les trous des murs. La robe de Tess avait pris feu. Culum se précipita et étouffa les flammes avec les mains.
    Quand il eut tout éteint, il prit Tess dans ses bras. Elle avait perdu connaissance. Sa figure était livide, ses cheveux en partie brûlés. Il lui arracha sa robe et l’examina. Elle était brûlée dans le dos.
    Culum entendit hurler. Il se retourna et vit Glessing, le sang jaillissant de son moignon, et, de l’autre côté de la pièce, l’autre moitié de son bras. Culum voulut avancer, mais ses jambes refusèrent de lui obéir.
    « Faites quelque chose, Culum ! » hurla Glessing.
    Il se ressaisit, s’empara d’une

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