Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Taï-pan

Taï-pan

Titel: Taï-pan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Clavell
Vom Netzwerk:
marmonne des mots incohérents depuis le départ de Macao. Fort singulier.
    — C’est la peur », jugea Struan.
    Ils aidèrent Horatio à ôter son manteau trempé. Sa figure était grisâtre, et il était pratiquement incapable de se tenir debout. À eux deux, Monsey et Struan le portèrent dans l’escalier et l’allongèrent sur un canapé, dans l’aile ouest, dans les anciens appartements de Robb.
    Struan ouvrit la desserte et servit du cognac. Monsey prit son verre d’une main tremblante et le vida d’un trait. Il en accepta un second.
    « Merci.
    — Faites-en boire à Horatio. Je reviens tout de suite. »
    Struan traversa toute la longueur de l’immeuble et gagna ses propres appartements au bout de l’aile est.
    May-may, Yin-hsi et Ah Sam jouaient au mah-jong devant une petite table dans le grand salon. Des lanternes étaient allumées et les flammes dansaient joyeusement.
    « Ah ! Taï-pan. »
    May-may prit une des petites pièces de bambou et d’ivoire et la plaqua rageusement sur la table.
    « Oh ! jour maudit, Taï-pan ! Mon joss est terrifical mauvais. Je n’ai pas gagné une seule partie. J’ai perdu quatre cents taels et nous jouons depuis des heures. Malheur, malheur, malheur ! Je suis heureuse de te voir, ça ne fait rien. »
    La pluie crépitait contre les volets et le vent hurlait.
    « Maudit bruit ! Tu peux me prêter des taels ? Je suis impauvrie.
    — Je te les retiendrai sur ton argent de poche. Retourne à ton jeu, fillette, dit Struan en riant. Nous avons de la compagnie, en bas et partout, alors ne sors pas.
    — Pour quoi faire sortir ? »
    Struan retourna chez Robb.
    Monsey avait meilleure mine.
    Il avait ôté ses vêtements mouillés et s’était enroulé dans une couverture. Horatio dormait d’un sommeil agité.
    « Dieu nous a sauvés à temps, Taï-pan, dit Monsey.
    — Pourquoi diable avez-vous quitté Macao ? C’était chercher les ennuis. Vous devriez bien avoir vu le temps !
    — Affaires officielles, Taï-pan, ricana Monsey. Son Excellence Impériale Whalen est arrivée hier soir par frégate. Elle m’a ordonné de gagner Hong Kong avec une dépêche pour l’ex-plénipotentiaire. Par ce temps, s’il vous plaît ! Comme si un jour ou deux y changeaient quelque chose ! Je n’ai pas eu le cœur de lui dire que la “grande nouvelle” avait déjà été publiée dans notre journal.
    — Comment est-elle ?
    — Je dirais qu’elle est assez éprouvante. Elle est arrivée en rade de Macao vers minuit, à bord d’une frégate, sans être annoncée. Quatre minutes plus tard, j’étais convoqué à bord. Elle m’a présenté ses lettres de crédit, m’a donné à lire la dépêche du ministre des Affaires étrangères – c’est, mot pour mot, l’article de Skinner ; on se demande comment ces foutus journalistes se procurent des documents secrets, hé ? – et elle m’a ordonné de partir à l’aube pour porter immédiatement la dépêche à Longstaff. Elle dit qu’elle arrivera à Hong Kong au plus tôt, que Longstaff doit partir sur l’heure. Que je devais voir l’amiral et le général et les prévenir que tout doit être préparé pour un départ immédiat dans le nord. Un Irlandais ! Que voulez-vous que je vous dise de plus ? »
    Monsey se laissa tomber dans un fauteuil.
    « Pourquoi n’est-elle pas venue directement ici ?
    — Peux pas voir deux plénipotentiaires en même temps, c’est contraire au règlement, monsieur Struan. Le protocole, voyons, qu’en faites-vous ? Je dois immédiatement prendre la relève de Longstaff. Dès qu’il aura quitté la rade j’en informerai Son Excellence. Alors elle arrivera. »
    Une rafale de vent s’abattit contre les volets et les secoua.
    « Au diable le bonhomme. Il a failli causer ma mort. Les choses vont drôlement marcher en Asie, avec lui à la tête des affaires. La première chose qu’il a dite, c’est : “Ce maudit rocher peut couler, en ce qui me concerne.” Mon Dieu ! Si ça ne vous fait rien, je vais aller me reposer un moment. Je ne me sens pas moi-même. »
    Horatio se remit à gémir et puis il vomit.
    « Donnez-lui encore du cognac, conseilla Struan. Il y a une chambre à coucher, à côté. »
    Il descendit voir comment allait l’équipage du lorcha. Les hommes avaient déjà trouvé les provisions et l’alcool. Ceux qui ne mangeaient et ne buvaient pas dormaient, ou s’y efforçaient.
    Le baromètre marquait 29,1, et continuait de

Weitere Kostenlose Bücher