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Templa Mentis

Templa Mentis

Titel: Templa Mentis Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Andrea H. Japp
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jeune mire coinça le registre sous son aisselle gauche et frôla le pommeau de sa courte épée de la main droite. Glacial, il lâcha :
    — Il faudra d’abord me passer sur le corps, messire secrétaire. Méfiez-vous, j’ai lame sûre. Nul, m’entendez, nul autre que moi ne consultera ces pages. Je suis, moi aussi, soumis par serment au secret imposé par mon art.
    La colère qui crispait le visage d’Anchier Vieil fit place à une sorte de crainte mêlée de désespoir. Il se tourna vers Huguelin, implorant presque :
    — Mon petit, laisse-nous quelques instants, veux-tu ? J’ai à… m’entretenir en confidence avec ton maître.
    Après avoir quêté une muette approbation de Druon, le garçonnet rejoignit la salle commune.

    Un silence de malaise s’installa quelques instants. Le regard rivé vers le sol, Anchier le rompit en bafouillant :
    — Avez-vous…
    Le jeune mire hésita. Mentir par bienveillance ne le rebutait pas. Toutefois, la plupart des abcès ne guérissent que lorsqu’on les crève.
    — Oui-da. La pénitence imposée fut rude.
    — Je la méritais.
    — Vous en êtes seul juge, répondit le mire d’un ton doux.
    — J’avais commis deux péchés, l’un entraînant l’autre, confia Anchier qui paraissait au bord des larmes.
    Il découvrit ses poignets. Deux larges cicatrices rougeâtres les encerclaient.
    — J’aurais été damné pour l’éternité si ma fidèle servante ne m’avait découvert gisant dans mon sang. À temps. Elle m’a soigné, empêchant les autres domestiques de m’approcher afin d’éviter les clabaudages. Toutefois, au fil des semaines, ce poids qui écrasait ma conscience est devenu trop pesant. Il me fallait me confesser au père Simonet. Je pense l’avoir profondément heurté, blessé. Toutefois, il m’a accordé l’absolution à la condition que je ne cède plus jamais à la tentation. Je m’y suis employé.
    — Y êtes-vous parvenu ? demanda Druon en regrettant aussitôt son indiscrète question.
    Anchier lui destina un regard si triste, si défait que le jeune mire résista à l’envie de lui prendre les mains en amitié.
    — Si fait. Et ma vie est un long désert. Bah ! Chacun de nous porte une croix. Celle d’aucuns est bien plus lourde que la mienne. Pardonnez-moi ces jérémiades.
    — Je n’aurais pas choisi ce terme.
    Le secrétaire du bailli reprit d’une voix peu assurée :
    — Messire mire, au sujet de ce registre…
    — Ainsi que je l’ai dit, nul n’en prendra connaissance, autre que moi. Il me faut le lire. L’explication des meurtres du vieux prêtre et de son secrétaire peut surgir de ces lignes.
    — Et ensuite ?
    — Je le détruirai par le feu. J’oublierai également tout ce qui ne concerne pas notre enquête. Ma parole devant Dieu, monsieur. Maudit si je m’en dédis.
    Le soulagement qui se lut soudain sur le visage poupin fut de courte durée. Anchier insista :
    — Mais… Et si… et si messire d’Avre exigeait sa remise ?
    — J’affirmerais ne plus le détenir.
    — Vous mentiriez au bailli ? s’étonna Anchier. Il déchiffre les âmes et son courroux envers qui le trompe peut devenir redoutable.
    — J’ai la faiblesse de croire que messire Louis d’Avre me connaît un peu. Il n’ignore pas que jamais je ne protégerai un vil meurtrier. Quant au reste, homme d’honneur, il admet celui des autres même lorsqu’il en est contrarié. Apaisez-vous, mon ami. Votre secret est de ceux que j’aurai à cœur de garder toujours.
    — Je… enfin je… commença Anchier, très ému.
    — Nulle reconnaissance requise, ni même souhaitée, l’interrompit le mire. Votre faix 11 est déjà assez lourd sans que j’y ajoute. Rappelons mon gentil Huguelin. Nous rentrons tous deux en la demeure de maître Leguet afin que j’y lise ces pages en tranquillité. Inutile de confier au charmant apothicaire la nature de notre trouvaille. Un secret n’est jamais si bien protégé que lorsque peu le partagent.
    1 - L’expression est très vieille. Il s’agit d’une altération acceptable de « sacré » qu’on ne pouvait pas accoler à des jurons.

    2 - Langue du pays. Dans ce cas, le français.

    3 - L’intérêt pour l’angéologie fut très précoce dans la chrétienté. En revanche, il semble que la démonologie ne date que des XI e - XII e  siècles.

    4 - Les Séraphins, Chérubins et Trônes.

    5 - Les Dominations, Vertus et Puissances.

    6 - XIII e  siècle.

    7 - Il

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