Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Théodoric le Grand

Théodoric le Grand

Titel: Théodoric le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
Vom Netzwerk:
voyons voir… « Vis ignota » ?
« Visio ignea » ? Skeit ! Restez simplement attentif
aux prochains messages, Hruth, et référez-m’en sur-le-champ.
    Mais les suivants furent tout aussi déconcertants :
VISAUGPOS et VISNOVPOS. Se pouvait-il que POS signifiât de nouveau possidere  ?
Si oui, qui avait pris possession de quoi ? Puis Hruth m’apporta :
VISINTMEDLAN. Cette fois au moins, quoi qu’il s’y passât, cela concernait
Mediolanum, où était toujours cantonné Théodoric. Mais je n’en savais pas
davantage.
    La nuit suivante était l’une des trois que je réservais dans
le mois au judex Diorio. Après lui avoir octroyé une bonne dose de
plaisir, je m’allongeai, uniquement vêtue de mon inamovible ceinture de
hanches – et de mon collier de Vénus, tout aussi inhérent à ma
personne – et dis sur un ton badin :
    — J’espère que tu me recommanderas à tes amis.
    Avec une indulgence amusée, il répliqua :
    — Comment le pourrais-je ? Tous mes amis me
rapportent que tu leur as déjà dit la même chose. Serais-tu insatiable,
diablesse ?
    Je gloussai à la manière d’une petite fille :
    — Il y en a un que je n’ai pas encore rencontré. Ton
ami Tufa.
    — L’occasion devrait s’en présenter dans peu de temps.
J’ai entendu dire que le dux serait sur le chemin du retour après ses
voyages dans le sud.
    Jouant aux vaniteuses idiotes, je m’écriai :
    —  Euax ! Tout ce chemin, rien que pour voir
l’irrésistible Veleda !
    — Tu peux garder tes grands airs. Le dux a
rassemblé une armée toute neuve dans les provinces suburbicaires [101] ,
et il la mène jusqu’ici avant d’aller affronter tes lointains cousins envahisseurs
et leurs nouveaux alliés.
    Je pointai une jolie moue.
    — Ce que vous pouvez être assommants et terriblement
prosaïques, vous les hommes ! Mon ascendance germanique, cher Diorio, ne
fait pas de moi une « cousine » des envahisseurs. Ni n’excite ma
curiosité à leur égard. J’ai pour habitude de m’intéresser à un seul homme à la
fois.
    — Je vois ! grogna-t-il, faussement choqué.
Maintenant que tu m’as asséché, tu te focalises sur mon seigneur Tufa… Femme
sans foi ni loi !
    — Seule une femme ordinaire penserait que tu es
asséché, fis-je avec un regard polisson. Je parierais qu’une femme
extraordinaire pourrait déceler dans tes profondeurs des sources cachées… et
faire jaillir des fontaines…
    Après cette sortie, fine mouche, je me rallongeai, laissant
Diorio reprendre son souffle et sombrer lentement dans le sommeil. Puis, sur un
ton faussement somnolent moi aussi, je murmurai, comme si cela n’avait aucune
réelle importance :
    — Que voulais-tu dire par « nouveaux
alliés » ?
    — Les Wisigoths, marmonna-t-il.
    — Sottise. Ils n’ont pas mis les pieds en Italie depuis
les déprédations d’Alaric.
    — Un autre Alaric, maugréa-t-il.
    Il se redressa à moitié, m’admonestant avec une feinte
sévérité :
    — Et tu es priée de ne jamais dire à un magistrat qu’il
dit des sottises, même si c’est vrai. En l’occurrence, ce n’est pas le cas. Je
parle ici d’Alaric II, l’actuel souverain des Wisigoths de la lointaine
Aquitaine.
    — Il est là ? En Italie ?
    — Pas en personne, je pense, mais j’ai entendu dire
qu’il avait envoyé une armée. Alaric semble tabler sur un succès de tes cousins
Ostrogoths dans la conquête entreprise. Et il entend apparemment leur exprimer
sa solidarité. Il lui aurait donc expédié un assez fort contingent, depuis
l’ouest des Alpes.
    Je disséquai mentalement le récent message des torches qui
m’avait tant intriguée… VISIGINTCOT. C’était maintenant clair : les
Wisigoths étaient entrés (le verbe intratre) par la passe montagneuse
des Alpis Cottia [102] .
    — À ce que j’ai entendu, ils se seraient rendus maîtres
de notre cité fortifiée d’Augusta Taurinorum [103] sur la
frontière du nord-ouest, et auraient pris dans la foulée la ville suivante à
l’est, Novaria [104] . Les tout derniers rapports attestent qu’ils
auraient rallié tes cousins à Mediolanum. C’est cette nouvelle, plus que ton
charme sulfureux, chère Veleda, qui provoque le retour hâtif de Tufa.
Maintenant, serait-ce trop te demander de me laisser dormir ?
    — Dormir ? fis-je avec dédain. Quand ton pays est
dans la tourmente ? Tu sembles prendre tout cela bien à la légère.
    Il gloussa languissamment, s’étirant avec

Weitere Kostenlose Bücher