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Théodoric le Grand

Théodoric le Grand

Titel: Théodoric le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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sensiblement de mon
âge, bien habillée mais au visage ingrat et revêche, et presque aussi carrée
que le lit. Les gardes me confièrent à elle, la saluèrent, puis allèrent se
mettre en faction devant l’unique porte de la pièce, par laquelle nous étions
entrés. La femme la referma, afin de nous donner un peu d’intimité, et
cracha :
    — Donne-moi cette boîte !
    Je protestai avec douceur :
    — Elle ne contient que des babioles de femme, vous
savez… de quoi me faire belle.
    —  Slaváith ! Tu ne serais pas ici si tu
n’étais pas assez belle pour cela. Et personne ne garde en présence du clarissimus Tufa quoi que ce soit qui puisse le blesser. Donne-moi ça !
    Elle fourragea dans la mallette et émit un grognement en
découvrant son contenu.
    — Juste des babioles de femme, hein ? Vái ! Et cette pierre à aiguiser ?
    — Je m’en sers pour me limer les ongles, femme, à quel
autre usage la destinerais-je ?
    — Même une petite pierre de ce genre peut servir
d’arme. D’ailleurs, montre-moi tes ongles.
    Quand je m’exécutai, elle souffla de désappointement, les
découvrant aussi courts et inoffensifs que ceux d’un homme.
    — Très bien. Mais les gardes conserveront ta mallette
jusqu’à ce que tu t’en ailles. Ils garderont aussi tes bijoux. Un collier peut
étrangler, l’aiguille d’une fibule servir de poignard. Enlève-les.
    J’obtempérai. J’avais protesté juste pour sauver les
apparences, et n’avais apporté la mallette et mes bijoux que pour satisfaire au
plaisir de confiscation de ceux qui veillaient à la sécurité de Tufa. Je
comptais bien ainsi les convaincre intimement qu’ils m’avaient efficacement
désarmée.
    — Maintenant, fit l’armoire à glace, déshabille-toi.
    Je m’étais évidemment attendue à cela, mais à nouveau je fis
mine de protester.
    — Je ne le fais qu’à la demande d’un homme.
    — Alors fais-le. C’est l’ordre du dux Tufa.
    — Et qui êtes-vous, femme, pour commander en son
nom ?
    — Je suis sa femme. Déshabille-toi !
    Je levai les sourcils et murmurai : « Singulier travail
pour une épouse. » Mais j’obéis. Je commençai par le haut, et à mesure que
je retirais un nouvel élément, la femme de Tufa les inspectait ou les palpait
pour déceler tout objet étranger que j’aurais pu cacher. Quand je fus dénudée
jusqu’à la taille, elle recourba sa grosse lèvre et grogna
dédaigneusement :
    — Tu n’as pas grand-chose de ce qu’il faudrait pour
plaire à un homme. Pas étonnant que tu aies recours à des artifices pour en
augmenter le volume. Tiens, tu peux les remettre. Maintenant, enlève le bas.
    Arrivée au dernier article de ma lingerie intime, je
protestai à nouveau.
    — Même pour les hommes, jamais je ne retire ma bande de
pudeur.
    Elle éclata d’un gros rire.
    — Ta pudeur ? Pudique, toi ? Pudique à la manière
de ces chochottes de Romaines, tu veux dire ! Tu n’es rien d’autre qu’une
vulgaire putain, et pas plus Romaine que je ne le suis. Tu crois que ça me
plaît, d’inspecter tes sales fringues de traînée, et de devoir palper tes
écœurants orifices corporels ? Donne-moi cette ceinture de hanches et
penche-toi !
    Je lâchai sur un ton méprisant :
    — Une putain n’en reste pas moins supérieure à une
entremetteuse. Sans parler d’une épouse n’hésitant pas à…
    —  Slaváith ! aboya-t-elle. (Son gros visage
avait viré au rouge brique.) J’ai dit : retire-moi ça ! Et
penche-toi !
    Je fis les deux dans le même mouvement, de sorte qu’elle ne
put voir mon bas-ventre. Puis j’endurai stoïquement la double fouille, profonde
et rude, infligée par l’un de ses gros doigts. Quand elle eut terminé, elle ne
se contenta pas de me rendre ma bande de pudeur, elle en cingla violemment mes
fesses. Tandis que je la réajustais et me retournais, je fis remarquer :
    — Je ne sais ce qu’il en est des entremetteuses, mais
les prostituées ont l’habitude d’être assez joliment payées pour…
    —  Slaváith ! Les gardes te remettront une
généreuse bourse quand tu récupéreras tes vêtements et autres effets.
    — Mais clarissima, fis-je d’un ton caressant,
j’aurais tellement préféré la recevoir de votre jolie petite main douce, et…
    —  Slaváith ! Je ne veux plus jamais poser
les yeux sur toi !
    Et elle sortit comme une furie de la chambre.
    Je soupirai, réellement soulagée. Mes fausses armes et mes
railleries

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