Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Théodoric le Grand

Théodoric le Grand

Titel: Théodoric le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
Vom Netzwerk:
l’on a rajouté les provisions sur le trajet qui mène
ici. Si en cours de route vous trouviez l’endroit et la ou les personnes
responsables – à moins que Georgius ne les dénonce, sans brutalité de
votre part –, vous pourrez alors vous considérer comme amplement racheté.
    Gudahals et ses quatre compagnons s’éloignaient déjà du camp
en galopant sur la Via Popilia quand l’ optio Landerit se présenta sous
ma tente, me salua et fit son rapport :
    — Quand les sacs de sel ont totalement cessé de remuer, Saio Thorn, ils étaient quelque peu avachis et plissés. Aussi les
avons-nous rouverts pour y rajouter du sel, afin de les rendre aussi fermes et
rebondis qu’à l’origine. Ainsi fait, nous les avons attachés sur les bâts des
dix mules les plus fraîches et sur les dix autres, nous avons remis des sacs
entièrement remplis de sel. Nous avons donc à présent un convoi complet de
vingt mules.
    — Très bien, optio. Vous pouvez adjoindre les
mules restantes à notre troupeau de bêtes de transport ; nous n’en aurons
plus besoin pour l’instant. Il ne nous reste maintenant qu’à lancer nos…
disons, nos mules de Troie à l’assaut de leur objectif. Il est probable que
même avec cette source d’approvisionnement clandestine, Ravenne a dû se
contenter depuis un bon moment de rations plutôt chiches et d’une nourriture
rassise et desséchée. Les pauvres gens affamés attendent sûrement avec anxiété ce
nouvel arrivage. J’espère qu’ils apprécieront la viande salée que nous leur
envoyons là.
    — Il sera intéressant de voir s’ils sont assez affamés
pour la manger, murmura Landerit.
    — Quoi qu’il en soit, repris-je, les sentinelles
d’Odoacre en poste autour de la ville sont des légionnaires romains
disciplinés. Affamés ou pas, ils seront attentifs à tout ce qui pourrait
sembler anormal. Aussi ce convoi doit-il absolument ressembler aux précédents.
Donc, pas plus de cinq muletiers. Trouvez-moi quatre hommes prêts à entrer sans
armes dans la forteresse ennemie. Fouillez avec eux parmi les vêtements des
muletiers et qu’ils prennent les vêtements qui leur conviendront.
    — Quatre hommes ? fit l’ optio, avec un
sourire d’anticipation. Et je serai le cinquième infiltré ?
    — Non, ce sera moi. C’est ce que nous avons prévu avec
le navarchus Lentinus avant qu’il ne remette les voiles au sud. Il doit
me récupérer du côté de l’extrémité méridionale de la ville, sous réserve que
ceux qui vont y entrer parviennent à en ressortir. J’ai pour vous une autre
mission. D’autres convois de mules vont sûrement arriver du nord.
Interceptez-les, confisquez les denrées qu’ils transportent et salez proprement
les conducteurs comme nous venons de le faire. Puis renvoyez-les d’où ils
viennent, après avoir remplacé les muletiers par des hommes à vous.
    Je lui redis ce que j’avais expliqué au centurion.
    — Quelque part le long de ces routes se cachent très
probablement ceux qui ont ourdi ce plan. Gudahals s’est déjà lancé à leur
recherche, mais vos hommes déguisés viendront lui prêter main-forte.
    Landerit semblait déçu, mais il hocha la tête.
    — Je comprends, Saio Thorn. Ces conspirateurs
risquent d’être surpris en voyant revenir leurs convois. Plus encore lorsqu’ils
ouvriront les ballots. Mais ce geste les dénoncera immanquablement.
Faudra-t-il… les tuer ?
    — Bien sûr. J’ai demandé à Gudahals de me ramener leur
chef ; le menu fretin ne m’intéresse pas. Et tenez ceci, Optio. Je
veux aussi vous confier mes armes et mon armure, durant mon absence.
    — Je sais que cela ne me regarde pas, maréchal, ajouta
Landerit, mais ma curiosité est trop forte. Comment pouviez-vous en savoir
autant sur la source de ces convois, ce fameux village d’Haustaths ?
    — Au cours de mes jeunes années, j’ai passé une partie
de l’été dans ce merveilleux endroit : la Vallée aux Échos.
    Après une pause, j’ajoutai, songeur :
    — J’étais loin de me douter, alors, que l’écho m’en
reviendrait un jour.
     
    *
     
    — Bénis soient les porteurs de paix.
    Tout en reprenant d’un ton incrédule la phrase de l’apôtre
Matthieu, Théodoric observait le groupe de huit assemblé devant lui, venu
l’attendre à Ariminum. Il y avait là mes quatre compagnons du petit groupe
d’infiltrés, le navarchus Lentinus, et les deux hommes que nous avions
capturés.
    — Raconte-moi comment vous les avez

Weitere Kostenlose Bücher