Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Théodoric le Grand

Théodoric le Grand

Titel: Théodoric le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
Vom Netzwerk:
répondit Thor
d’un ton léger, comme si l’amant en question et sa blessure ne lui importaient
nullement. J’étais très jeune et pas très fidèle. Il était très jaloux, et peu
enclin au pardon. D’où cette marque du tison de la honte.
    — Pourquoi cette brûlure en forme de croix
gammée ?
    Thor haussa les épaules, désinvolte.
    — Simple trait d’ironie, je suppose. Parce qu’on fait
tourner le marteau de Thor sur les jeunes mariés, pour garantir leur loyauté
mutuelle. Mais j’ai pour coutume de faire usage de tout ce que le destin dépose
sur mon chemin. Cette cicatrice m’aura au moins donné l’idée d’adopter Thor
comme prénom masculin.
    — Tu m’as dit que ton prénom féminin était Geneviève. À
quand celui-ci remonte-t-il ?
    — Aussi loin que mes souvenirs. Les nonnes me l’ont donné
tout enfant, en l’honneur de l’épouse royale du grand guerrier wisigoth
Alareikhs.
    — Voilà qui est intéressant, remarquai-je. J’ai obtenu
mes prénoms de façon exactement inverse. Le masculin Thorn m’a été attribué dès
l’enfance, et j’ai choisi plus tard Veleda pour patronyme féminin.
    Thor me gratifia d’un sourire d’invite et d’une caresse fort
intime.
    — Serais-tu nerveux, Thorn-Veleda ? Est-ce pour
cela que tu fais ainsi tramer la conversation ? Allons, Thorn ! Cette
nuit a été longue à venir. Viens. Allongeons-nous tous les deux, et faisons la
preuve que nos colliers de Vénus n’ont pas été usurpés.
    Comme nous nous étendions, je déclarai, la voix un peu
tremblante :
    — Je me croyais expérimenté et sûr de moi, mais… c’est
pour moi une première…
    —  Akh, j’en suis au même point. Et d’ailleurs, vái ! pour autant que je sache, il se pourrait même que ce soit la première fois
de l’histoire. Aussi… pour cette expérience sans précédent… qui
serons-nous ? Seras-tu Thorn ou Veleda ? Serai-je Thor ou
Geneviève ?
    — Je… pour être franc, je ne sais même pas comment
débuter…
    — Tenons-nous simplement intimement enlacés, et
commençons par nous embrasser. Nous verrons bien ce qui se passera…
    Nous avions mis depuis peu ces belles paroles en pratique
quand l’un de nous deux, je ne sais plus lequel, rit calmement et
murmura :
    — J’ai du mal à te serrer d’aussi près que je le
voudrais.
    —  Ja. Il y a comme quelque chose qui gêne, entre
nous deux.
    — Deux choses, pour être précis.
    — Qui n’attendent que d’être satisfaites.
    — Et qui insistent pour cela, tu ne trouves pas ?
    — Nous devrions en obliger au moins l’une des deux.
    —  Ja. Celle-ci. La tienne.
    —  Ja… ah-h-h…
    À ce point du récit, je dois le confesser, alors que Thor et
moi faisions l’amour, je vis pâlir et s’émousser les plus beaux souvenirs que
j’avais gardés de mes précédents partenaires. Les plaisirs encore si récemment
goûtés en compagnie de Swanilda me semblèrent bien tièdes en comparaison de ce
qu’il m’était à présent donné de savourer. La chose valait également pour
toutes mes relations antérieures, qu’il s’agisse de Widamer, Renata, Naranj,
Dona ou Deidamia, plus toutes celles que j’avais pu oublier, et jusqu’au cher
souvenir de mon bien-aimé Gudinand.
    Il semblera évident pour toute personne, quel que soit son
sexe, que les moyens physiques de stimulation et de satisfaction mutuelles dont
peuvent disposer deux mannamavjos sont non seulement nombreux, mais
capables de procurer une palette de variations et de combinaisons presque
infinies. Et nul ne doutera, également, que les multiples plaisirs ainsi
éprouvés puissent être d’une durée sans limite. Certes, nos attributs masculins
nécessitent, comme ceux de tous les hommes, des intermèdes de repos avant de
retrouver leur vigueur ; nos organes féminins, en revanche, comme chez
toutes les femmes, peuvent fournir une activité presque ininterrompue sans rien
perdre de leur énergie, de leurs exsudations, de leur réactivité et de leurs
sensations. Il n’était pas impossible de surcroît, comme l’avait inféré Thor de
l’existence de nos colliers de Vénus respectifs, que nous possédions tous deux
des ressources féminines excédant largement la normale.
    Ce qu’il est probablement moins aisé de se représenter,
c’est l’intensité des émotions, le degré de passion, d’extase, de délire, le
paroxysme que peut atteindre l’étreinte de deux mannamavjos. Je ne
saurais

Weitere Kostenlose Bücher