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Théodoric le Grand

Théodoric le Grand

Titel: Théodoric le Grand Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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point tu as
envie de moi… pendant que je te déshabille… comme cela. Ensuite, c’est moi qui
te regarderai, Thorn. Et te murmurerai des choses douces.
    Hormis lorsque j’avais vu mon reflet dans l’eau ou dans un spéculum, où bien sûr je ne pouvais me voir en entier, jamais je n’avais eu
l’occasion de regarder ainsi, comme je le faisais, un mannamavi au corps
dénudé. Au cours de notre brève première rencontre, Thor m’avait stupéfié en
m’exposant fièrement ce que je pourrais qualifier d’essentiel ; et malgré
quelques réticences de ma part, j’avais fini par en faire autant. De sorte que
sans nul doute possible, nous nous étions dévoilés l’un à l’autre comme deux mannamavjos.
    À présent que je pouvais admirer Thor totalement nu, je
constatai que ses seins aux mamelons fièrement érigés étaient légèrement plus
proéminents que les miens, et que ses tétons et aréoles, plus volumineux et
plus sombres, avaient quelque chose d’un peu plus féminin. Son nombril formait
un léger creux aussi discret que le mien ; son écusson pubien, à toison
plus bouclée, avait une forme distincte, un peu plus en delta. N’ayant jamais
pu regarder mes fesses, je n’aurais pu me hasarder dans une comparaison à ce
niveau, mais j’espérais bien que les miennes avaient la même fermeté, la même
teinte de pêche et des contours aussi bien galbés que les siennes. Son organe
viril, à ce moment-là érigé et semblant vouloir se prêter avec joie à une
inspection, était à la fois un peu plus court et plus large que le mien… un peu
comme le bouton génital d’une femme, mais exagérément surdimensionné. Et dans
son érection de fascinum, il pointait plus en avant que vers le haut.
Au-dessous, on ne décelait point de sac contenant les testicules, mais comme
dans mon cas, une bourse fendue : celle de Thor arborait actuellement une
moue légèrement ouverte, telle une bouche prête à embrasser…
    Je me trouvai bientôt nu à mon tour, et je devais certainement
montrer les mêmes signes d’excitation, mais Thor se contentait de dévorer des
yeux ma gorge.
    — Je suis heureux de voir que tu portes toi aussi le
collier de Vénus.
    — Pardon ?
    — Tu ignorais que tu l’avais ? Tu ne l’as pas
remarqué sur moi ?
    — Je ne porte rien de tel, si ce n’est la chair de
poule due à l’excitation. Je ne vois pas ce que peut être un collier de Vénus.
    — Ce léger pli qui encercle ta gorge, juste là.
    Thor en traça le contour de la pointe de l’ongle, faisant
littéralement onduler ma chair de poule.
    — Les hommes ne l’ont jamais, les femmes assez
rarement. Mais nous en sommes tous les deux dotés, heureux mannamavjos que nous sommes. Cela n’a rien d’une ride, car on le distingue aisément même
sur une très jeune fille, longtemps avant qu’elle ne l’ait mérité.
    — Mérité ? Comment le pourrait-elle ?
    — Le collier de Vénus est l’indice sûr d’un prodigieux
appétit sexuel. N’as-tu jamais rencontré de femmes portant un ruban autour du
cou, juste à cet endroit ? C’était pour dissimuler chastement cette
preuve… (il fit tinter un rire léger)… ou bien tenter de faire croire qu’elles
la possédaient.
    Si je n’avais pas décelé cette caractéristique commune, je
n’aurais pu ignorer les différences flagrantes qui s’étalaient sur nos deux
corps. Le mien portait les marques bien visibles de mésaventures passées, comme
la minuscule cicatrice séparant en deux mon sourcil gauche, séquelle du coup de
gourdin d’un fermier burgonde, ou la cicatrice en forme de croissant sur mon
avant-bras droit, par où Théodoric avait expurgé le venin de la vipère.
    De son côté, Thor possédait en haut du dos, juste entre les
omoplates, une marque blême véritablement effrayante. D’un blanc presque
brillant, cette cicatrice plissée semblait si ancienne qu’il avait dû l’avoir
dès l’enfance. Large comme la paume de ma main, elle ne pouvait être le fruit
d’un simple accident, car elle affectait la forme de la « croix
repliée », dont les quatre jambes en angle représentent le marteau du dieu
Thor en train de tournoyer. La seule vue de cette scarification m’était
pénible, comme si je sentais dans ma propre chair la douleur fulgurante qu’il
avait dû ressentir quand on avait ainsi incisé, ou brûlé sa chair délicate.
    — Comment t’es-tu fait cela ? demandai-je.
    — Souvenir de mon tout premier amant,

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