Thorn le prédateur
chaos.
Les Huns qui s’étaient rendus maîtres de leurs chevaux les lâchèrent, et tous,
hommes et bêtes, se mirent à courir de nouveau tels des sauvages, car un
nouveau cheval galopait dans le campement. Un homme était en selle, faisant
tournoyer avec violence et efficacité une hache de combat. Il avait déjà
transpercé deux Huns, lorsque je réalisai que l’assaillant n’était pas Wyrd.
C’était l’ optio Fabius, bien sûr, mais il ne montait
pas le cheval bai qu’il avait eu en quittant Basilea. Il chevauchait mon noir
Velox, sans doute parce qu’à l’arrière de la selle était fixé un coussin, sur
lequel il espérait asseoir sa femme et son fils. C’était un espoir vain, et il
avait été fou de nous suivre. Si Wyrd n’avait pas étranglé au préalable les
gardes encerclant le camp, jamais l’ optio ne serait arrivé vivant jusqu’ici.
Maintenant, malgré tous les désordres habilement suscités par Wyrd et en dépit
de l’avantage que lui avait procuré son assaut surprise, les probabilités se
liguaient contre lui.
Impatient, impétueux et inconscient, il l’était
certainement. Mais il était par-dessus tout vaillant. Son galop débridé à
travers le campement le déroba plusieurs fois à ma vue, mais je le vis tailler
en pièces deux nouveaux Huns avant qu’un événement ne vienne stopper
brusquement le furieux moulinet de son bras. Le Hun qui retenait les deux
captifs jeta Becga sur le sol et planta son pied sur lui, afin de libérer son
bras pour tirer une épée, dont il posa la lame tout contre la gorge de
Placidia, lui tirant la tête en arrière par les cheveux pour bien la relever. À
l’endroit où ils se trouvaient, ils étaient si illuminés par l’incendie de la
hutte que j’avais enflammée, que Fabius les vit fort bien. À l’instant même, il
arrêta Velox d’un geste si brutal que le cheval recula. Ce que l’ optio aurait fait ensuite, nul ne le saura jamais. Car il se trouva alors en rupture
d’équilibre, hors d’état de faire tournoyer sa hache de combat et par là de se
défendre, et les assaillants huns le submergèrent. Ils n’utilisèrent pas
d’armes, mais par le simple effet du nombre, ils arrachèrent Fabius de sa selle
et le firent tomber au sol, laissant Velox s’éloigner indemne au petit trot.
Quand Fabius fut à terre, luttant contre un amas de
sauvages, le Hun qui tenait Placidia écarta son épée de sa gorge, juste assez
pour donner à son bras un bon mouvement d’élan. Alors, toujours en lui tenant
fermement les cheveux, il éloigna son corps, et frappa du tranchant de l’épée
avec une force inouïe, comme s’il eût taillé un arbre, coupant net sa tête au
ras du cou. Ma nature féminine me poussa à recouvrir instinctivement les yeux
de Calidius. J’y maintins ma main fermement serrée durant les scènes qui
suivirent.
La tête tenue par les cheveux dans le poing du Hun ne laissa
dégoutter de son moignon qu’un peu de sang et d’autres substances, et ses yeux
clignèrent deux ou trois fois avant de s’immobiliser, moitié ouverts. Mais le
corps étendu inerte par-dessous dégorgea par la racine du cou une énorme
quantité de sang, et bras et jambes se convulsèrent jusqu’à ce que la chemise
légère qu’elle portait remonte en se plissant le long de son corps, dégageant
hideusement ses parties intimes. Elles se trouvaient désormais exposées non
seulement au regard de ces Huns dégénérés, mais encore à celui de Fabius. Ce
dernier gisait maintenant cloué face contre terre. Deux ou trois Huns le
tenaient par chacune des extrémités, mais un dernier tournait sa tête afin
qu’il pût voir ce qui avait été sa femme. Alors un autre Hun fit quelque chose
d’encore plus outrageant. Il tira sur le vêtement du bas de l’ optio, afin
que son derrière se retrouva lui aussi exposé nu. Puis, ce Hun remonta
sa tunique en loques révélant son propre organe érigé et se jeta sur Fabius,
incapable de se défendre, pour le violer par le rectum.
Heureusement, Fabius avait encore un moyen de résister.
Incapable de se défaire de ses assaillants, il pouvait ruer et se tortiller
suffisamment pour empêcher la pénétration du violeur. Au bout d’un instant,
frustré, le Hun se releva, cracha Vakh ! et donna apparemment
quelques instructions à ses camarades. Ceux-ci, tenant fermement Fabius et lui
tirant sèchement sur les mains et les pieds, le retournèrent sur le dos, et
celui en charge de sa tête la
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