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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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plaignit de la
faim. Wyrd, quant à lui, était habitué depuis longtemps à sauter autant de
repas qu’il le fallait.
    Quand nous repartîmes, j’eus ma seconde expérience inédite,
lorsque nous traversâmes la rivière sans bateau. Bien que j’eusse
souvent barboté dans les cascades du Balsan Hrinkhen et que l’eau ne me
fît pas peur, je n’aurais jamais envisagé de traverser à la nage le Rhenus, qui
devait mesurer deux bons stades de large à cet endroit. Wyrd me montra comment
l’on s’y prenait. Il installa Calidius sur ma selle, lui demanda de bien s’y
cramponner, et posa mon juika-bloth sur son épaule. Puis, suivant en
cela l’exemple de Wyrd, je conduisis par la bride mon cheval dans l’eau. Ni
Velox ni le petit Zhmud ne renâclèrent ; à l’évidence, ce n’était pas une
découverte pour eux.
    Comme l’eau commençait graduellement à nous recouvrir, Wyrd
et moi lâchâmes les brides pour attraper leurs queues. Mon juika-bloth ,
dès qu’il comprit notre intention (et pour éviter d’être aspergé d’eau)
s’envola de l’épaule de Calidius et vola en cercles concentriques au-dessus du
convoi, nous tenant gentiment compagnie durant notre laborieuse traversée. Bien
agrippés aux queues de nos chevaux, Wyrd et moi les laissions nous tirer, et
ils nagèrent plus vigoureusement et plus vite qu’aucun homme. Rien que le froid
mordant de l’eau, sans compter son intimidante étendue, eût découragé et noyé
son homme avant d’en avoir parcouru la moitié. Mais ainsi remorqué, je trouvai
pour ma part ce passage presque agréable. Quand la rive opposée commença à se
rapprocher et que la profondeur diminua, les chevaux trouvèrent d’eux-mêmes le
bon endroit où reprendre pied, et nous n’eûmes qu’à les suivre pour regagner la
berge avec eux. Là, nous nous ébrouâmes tels des chiens mouillés et pendant que
les chevaux se reposaient, Wyrd, Calidius et moi gravîmes plusieurs fois en
courant la hauteur de la berge pour nous réchauffer. Lorsque nous nous remîmes
en selle et remontâmes le courant en direction de Basilea, nous le fîmes sans
nous presser, désormais hors d’atteinte des hideux Huns.

 
16
    Quand Calidius le légat eut fini d’embrasser et de serrer
tendrement contre lui son petit-fils homonyme, et l’eut confié à la diligence
de servantes chargées de prendre soin de lui, de lui donner un bon bain et de
le nourrir à satiété, Wyrd lui fit d’abord la bonté d’un pieux mensonge :
    — Ton fils Fabius est mort debout, clarissimus. Il
a combattu jusqu’à la fin en glorieux soldat romain.
    Puis il n’avoua que la stricte vérité.
    — Quant à sa femme, Placidia, elle a succombé avec
bravoure, comme il sied à une digne matrone de Rome.
    Il mentionna ensuite un détail auquel, sur le coup, je
n’avais pas donné toute sa signification :
    — J’ai vu que les Huns prenaient soin d’épargner la vie
du malheureux petit charismatique, ce qui signifie qu’ils croient toujours
détenir captif votre petit-fils. Ils pensent donc toujours avoir un moyen de
pression sur vous.
    Pensif, le légat répliqua :
    — Ils ne vont donc pas se disperser pour prendre la
fuite.
    — Non. Ils vont se dire qu’il ne s’agissait de la part
de Fabius que d’un baroud d’honneur, peut-être même tenté sans votre accord, et
qu’il a échoué. Dis-moi, Calidius, lorsque tu as négocié avec le messager hun,
où et quand as-tu prévu de lui livrer la rançon ?
    — C’était prévu pour cet après-midi même, à un certain
coude de la rivière Birsus, au sud d’ici.
    — Dans la direction des Hrau Albos, bien sûr…,
acquiesça Wyrd, d’un air entendu. Et de ce côté-ci du Rhenus. Très bien. Je
suggère que sans délai, sans même attendre que l’on t’en renouvelle la demande,
tu achemines vraiment la rançon à l’endroit convenu. Comme si tu n’avais aucune
connaissance de la tentative de rescousse manquée, que tu ignorais totalement
que les Huns sont installés au nord du Rhenus, et que tu t’attendais vraiment à
ce qu’on te rende les otages en échange de la rançon.
    — Tu veux sans doute parler d’une rançon factice.
    — Bien entendu. Le nombre de chevaux prévu, ce qu’il
faut de paquets d’armes, de ravitaillement, ainsi de suite, le tout
conduit – je présume – par le nombre convenu d’esclaves. Mais bien sûr,
à l’arrivée, en bons chevaux de Troie, les paquets livreront leur cargaison
sous la forme

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