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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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n’importe quel
vendredi, que le jour de la Grande Dionýsia ! Vous devriez honorer cet
événement de votre présence, Veleda. Vous avez l’air d’apprécier ces gamins, or
à partir de cette date, vous ne les reverrez plus ici, sauf si vous revenez
assister régulièrement à nos offices.
    — Vous attireriez vos propres fils dans un repaire de fratres
stupri  ? Et vous les y abandonneriez ?
    — À quel destin plus élevé ces rustres pourraient-ils
aspirer ? Leurs vies seront dédiées au service de Bacchus.
    — Comment pourront-ils le servir ?
    — Cela, vous le verrez si vous assistez à la
bacchanale. Venez !
    J’y allai donc.

 
31
    Au fil des semaines, j’avais amené dans ma chambre chez la
veuve quelques-uns de mes autres vêtements et colifichets féminins, de
meilleure qualité que ceux que je portais lors de mon arrivée. Chaque fois, je
prétendais bien sûr que j’avais acheté ces objets à l’aide de mes
« gages ». Aussi, en cette bacchanale du fameux vendredi, bien
consciente de faire mon entrée dans un cercle qui ne m’était pas familier, je
dis à Dengla :
    — J’imagine qu’il serait séant de revêtir mes plus
beaux habits, pour une telle occasion ?
    — Si tu veux, fit-elle indifférente. Mais peu importe,
tu sais. Tu auras tout enlevé avant la nuit.
    — Vraiment ? fis-je, quelque peu alarmée.
    — Oh, ne prends pas cette tête scandalisée. Pourquoi
les filles dans ton genre jouent-elles toujours les saintes-nitouches
effarouchées dès qu’il s’agit de se rendre ailleurs que sur un trottoir ?
    — Je vous ai déjà dit, Dengla, que je n’étais pas une
putain.
    — Et moi, je t’ai déjà dit que ce n’était pas la peine
de prendre des gants avec moi ! Je sais très bien que ce n’est pas le
salaire d’un fourrier qui t’a permis d’acheter les frusques que tu as
rapportées… Même si tu les as volées, je m’en fiche, du moment que ce n’est pas
à moi. Après tout, je me suis bien procuré les miennes de la même façon, ainsi
que l’essentiel de ce que j’ai de précieux, pas vrai ? De toute façon,
personne n’exigera que tu te déshabilles durant nos rites, mais il semblerait
méprisant et peu respectueux de ta part de t’en abstenir alors que tout le
monde le fait. Ce qui est sûr, c’est que si tu veux respecter la tradition
romaine, tu pourras garder sur toi un de tes sous-vêtements. Et puis, tu ne
seras pas obligée de, euh… participer aux rites si tu n’y tiens pas. Beaucoup
de nos dévots les plus assidus viennent au lieu saint juste pour observer, et
semblent atteindre un degré merveilleusement élevé d ’hysterikà zêlos sans rien faire d’autre que de regarder. Maintenant, si tu dois te changer,
Veleda, fais-le tout de suite. Il va bientôt être l’heure d’y aller. Melbai est
déjà partie devant, pour revêtir ses habits sacerdotaux de Vénérable. Je vais
aller chercher les jumeaux, et on les tiendra chacun fermement par un bras,
afin qu’ils n’essaient pas de filer. Ces petits imbéciles sont terrorisés comme
des chatons en visite dans une tanière de loups.
    Ma foi, songeai-je, si le mot latin « lupa »
signifie au sens propre une « louve », il veut dire aussi au sens
figuré (bien que ce ne soit pas très gentil pour les loups) une femme dont la
chasteté est sujette à caution. Nos chatons avaient donc en l’occurrence deux
raisons d’avoir peur. J’avais finalement mis mes plus fins sous-vêtements sous
mon amiculum [113] et n’avais pas hésité à porter
mon ornement le plus féminin, celui aux deux serpentins de bronze acheté à
Haustaths. Obéissant à Dengla, j’attrapai sans faiblesse l’un des deux garçons,
et notre petit groupe de quatre prit le chemin du temple de Bacchus.
    L’intérieur de ce temple était, comme l’avait dit Dengla,
éclairé d’une lumière diffuse : seules deux torches brûlaient sur des murs
opposés de cette vaste salle au plafond haut. On y distinguait une douzaine de couches
douces au toucher éparpillées un peu au hasard sur la mosaïque florale du sol.
Parmi elles étaient posés de grands vases d’iris, de pâquerettes, de
primevères, des fleurs blanches, sans doute pour mieux trancher dans la
pénombre. Ceux-ci étaient eux-mêmes entourés de pots plus petits dans lesquels
des pommes de pin fumaient doucement, et je me souvins de la phrase du vieux
Wyrd au sujet de cet encens résineux : « Ça leur rend la chatte

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