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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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fit un geste aux autres, et ceux-ci allèrent
plonger leur lance dans le Sarmate que j’avais désarçonné, pour s’assurer qu’il
était bien mort. Le dernier s’avança vers moi et enfila horizontalement sa
lance dans le trou de sa selle afin de pouvoir me saluer. Il le fit en levant
le bras droit, la main tendue bien ouverte, et non le poing fermé à la façon
romaine. Je le pris pour l’officier qui commandait la troupe, car son casque
était brillamment orné et il portait sur chaque épaule de son corselet une
riche fibule en forme de lion couché. Je lui rendis son salut, tandis qu’il me
dévisageait avec une étrange attention.
    Sa silhouette était impressionnante, sous le double masque
de son casque et de sa barbe, gonflé de son armure et campé haut sur sa selle.
Sous son regard, je me sentis faible et vulnérable, comme avaient dû l’être les
proies de mon juika-bloth lorsque, surprises sans défense hors de leur
abri, elles s’étaient senties enveloppées du regard de l’aigle. Mais le
guerrier ne garda pas longtemps cet aspect effrayant, car il éclata de rire et
dit :
    — Nous avons d’abord cru que tu étais un Hun errant, un
Hun devenu complètement fou, d’attaquer ainsi seul et sans armure. Ensuite,
nous avons repéré cette corde qui te permet d’utiliser ton arc en galopant,
avec autant d’adresse que les Huns. Je me suis une fois moqué de cette corde,
mais je jure bien que je ne le ferai jamais plus.
    — Thiuda ! m’exclamai-je.
    —  Waíla-gamotjands ! Bienvenue, Thorn, dans
cette guerre. Je t’ai invité à nous y rejoindre, et tu l’as fait. Et je dois
dire que ton entrée est plutôt remarquable.
    — Tu as dû en faire autant, répliquai-je, si j’en juge
par la position de commandement que tu occupes déjà. Et ta barbe est devenue
admirablement luxuriante, depuis que je t’ai quitté.
    —  Akh, nous devons avoir beaucoup à nous dire.
Viens. Chevauche avec moi vers cette cité, et nous parlerons en chemin.
    Ses trois compagnons nous suivirent, mais à distance
respectueuse. Et comme nous avancions à vitesse réduite, les autres Ostrogoths
en profitèrent pour nous rattraper. Certains emmenaient les chevaux de
guerriers sarmates abattus, mais d’autres gisaient mollement sur leurs selles,
déjà morts ou grièvement blessés, et plusieurs étaient maintenus par leurs
camarades pour ne pas tomber.
    Thiuda m’interrogea :
    — Es-tu resté tout ce temps à Vindobona ? Si oui,
alors Thornareikhs a dû trouver l’hospitalité de cette ville tout à fait
captivante.
    — Ja, thags izvis, c’est le cas, fis-je en
souriant. Grâce aux dieux, c’est tout à fait ce que je veux dire. Il n’aurait
pu trouver aussi bien si tu ne lui avais pas préparé le chemin comme tu l’as
fait. Mais si tu me parlais plutôt de tes propres aventures ? As-tu
retrouvé ton père ? T’accompagne-t-il dans cette campagne ?
    — Je l’ai trouvé, ja. Mais il n’est pas avec
nous. Je suis heureux d’être allé le voir quand il était encore temps, car il a
contracté une mauvaise fièvre, et en est mort peu après.
    —  Vái, Thiuda, je suis désolé.
    — Moi aussi. Il aurait préféré mourir au combat.
    — Est-ce pour la même raison que je te trouve en
patrouille, cherchant l’affrontement, et non parmi ceux qui assiègent Singidunum ?
    —  Ne. La patrouille fait partie du siège.
Vois-tu, nous ne sommes que six mille, et le roi Babai a neuf mille des siens à
l’abri dans la forteresse. De plus, nous sommes arrivés ici trop précipitamment
pour emmener autre chose que ce que nous pouvions transporter. Comme nous
n’avons apporté ni machines de siège, ni tours, ni béliers avec lesquels
prendre la ville d’assaut, le mieux que nous pouvions faire était de
l’encercler et d’empêcher Babai et ses hommes de la quitter. De plus, pour ne pas
leur laisser le loisir d’apprécier pleinement leur installation dans la place,
nous leur envoyons de temps en temps des déluges de flèches, de pierres et de
boules de feu. Et nous patrouillons dans la campagne pour éviter qu’il ne leur
arrive des renforts, ou qu’on ne nous attaque de derrière. Pour l’instant, nous
ne pouvons faire plus.
    — Bithus contre Bacchium, fis-je.
    C’était une autre phrase en vogue que j’avais apprise dans
la haute société de Vindobona. Elle faisait référence à deux valeureux gladiateurs
de jadis, exactement du même âge, de force égale et d’habileté

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