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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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tâtons. Je laissai
mes mains courir sur ses parois, sur les deux portes et le portillon ouvert
dans l’une d’elles, d’un côté à l’autre et le plus haut que je pus atteindre.
Je constatai que les poutres et les planches étaient aussi solides qu’elles en
avaient l’air vues de loin ; assurément, derrière les planches
entrecroisées que je pouvais sentir, une seconde couche de planches verticales
renforçait la première, peut-être triplée ensuite d’une autre encore en
diagonale. Et nul doute que derrière cette formidable armature, deux poutres
solidement encastrées dans le mur de pierre complétaient le dispositif. La
porte n’était pas articulée grâce à des gonds sur lesquels on aurait pu faire levier ;
elle pivotait sur deux pitons, un en bas et un en haut.
    En dépit de son caractère semble-t-il inexpugnable, ce
portail renforcé de clous et de charnières métalliques était à la base
entièrement fait de bois. Or celui-ci avait pris de l’âge, et en vieillissant,
le bois se rétracte. Il y avait donc quelques fissures perceptibles, dont une
entre les deux panneaux, une au pied de la structure, entre le bas de la porte
et le pavé, et deux sur les côtés le long de la paroi extérieure, sans compter
de plus petites craquelures autour du portillon. La plupart ne dépassaient pas
la largeur d’un doigt, excepté celle du bas, qui en atteignait par endroits
presque deux. Autant dire qu’aucune de ces fissures n’aurait permis d’y
introduire une barre épaisse pour faire levier, même si plusieurs hommes
puissants l’avaient actionnée en même temps. Mais elles n’en existaient pas
moins, permettant potentiellement l’insertion de quelque chose qui soit de
nature destructrice. Et là-dessus, j’avais mon idée.
    Je la dévoilai donc au faber armorum et au custos Ansila. Le faber venait de terminer le façonnage de mon casque, qui
serait tapissé à l’intérieur d’une garniture de cuir une fois achevé, et de
mettre en place la visière. Il étala une pièce de tissu sur ma tête et posa le
casque par-dessus, puis prit les mesures qui lui permettraient d’ajuster la
taille et la longueur des protections latérales des joues et de celle du nez.
Tout en le laissant travailler, je fis remarquer :
    — J’ai constaté, faber, que certaines parties de
ce casque sont articulées sur rivets, quand d’autres sont en quelque sorte
forgées ensemble.
    — En fait elles sont soudées, corrigea Ansila.
    —  Ja, confirma le faber, pour souder deux
pièces de métal, je pratique sur leur bord de petites entailles, j’y entrelace
une bande de zinc saupoudrée de poussière de laiton, puis je fais chauffer au
rouge et martèle l’ensemble jusqu’à ce que les plaques soient inséparables.
    — Pourriez-vous assembler de la même façon un
instrument que j’aurais dessiné ?
    Il répondit avec hauteur :
    — Rien de ce qui peut se fabriquer en métal ne m’a
jamais arrêté.
    — Alors veuillez me prêter votre craie, lui dis-je. Et
quelque chose sur quoi je puisse dessiner.
    Lui et le custos me regardèrent non sans curiosité
tracer sur une petite enseigne de bois la forme de l’objet que j’avais en tête.
    —  Vái ! Quel est ce genre d’arme ?
demanda Ansila. Ça ne ressemble à rien d’autre qu’à la cosse d’un haricot
surdimensionné, de la taille de mon avant-bras.
    — Ce n’est pas une arme offensive, destinée à tuer,
expliquai-je. Elle sert à briser les choses. Pensez aux trompettes de
Jéricho ; elles ont pu faire écrouler les murs de cette ville.
    — Mais vous pourriez le faire vous-même, jeune homme,
nota le faber, scrutant attentivement mon dessin. Il suffit de plier un
bout de métal avec le plus simple des outils.
    —  Ne, car il me faudra le remplir du son des
trompettes, si je puis dire. Ensuite, le tout devra être scellé aussi
hermétiquement que l’est une bouteille de vin, afin que le son qu’il contient
ne puisse absolument pas sortir.
    —  Akh, c’est pour cela que vous vouliez qu’elles
soient soudées. Ja, je peux le faire.
    — Parfait. Je vais avoir besoin d’un grand nombre
d’exemplaires de cet objet. Autant que vous pourrez en fabriquer.
    — J’ai dit que je pouvais le faire. Mais pourquoi le
ferais-je ?
    —  Ja, pourquoi le ferait-il ? intervint
Ansila d’un ton grincheux. C’est moi qui dirige l’armurerie et supervise
l’ensemble de la fabrication d’armes. Je suis le seul à donner des

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