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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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aisément sous le menton,
de façon ni trop serrée ni trop lâche. Le pan médian descendant du front
couvrait mon nez comme il le fallait, sans le toucher. Les rabats pendaient
devant mes oreilles, de l’articulation des maxillaires au bas des mâchoires. La
protection sur la nuque descendait juste assez pour parer d’éventuels coups
venus de l’arrière, sans frotter sur le haut de mon corselet dorsal. Je
m’imaginai un bref instant presque aussi impressionnant que le Théodoric que
j’avais vu s’approcher de moi dans le champ. J’étais en train de me glisser
gentiment dans la peau d’un parfait soldat ostrogoth, lorsque le faber affirma d’un ton bourru :
    — Tu aurais intérêt à te laisser pousser la barbe comme
tous les Goths, mon garçon. Cela protégera un peu cette maigre gorge si
exposée.
    Je ne répliquai pas à cette remarque, mais notai, au sujet
du casque :
    — Il n’y a pas de fente en haut pour y accrocher le
plumet de parade.
    Ansila se récria d’un rugissement :
    —  Vái ! Les Goths ne défilent pas comme ces
orgueilleux Romains ! Quand un Goth bouge les jambes, c’est pour monter à
l’assaut de l’ennemi ! Quand un Goth enfile un casque, c’est pour se
rendre au combat, pas pour être passé en revue par je ne sais quel consul
efféminé !
    Le faber crut bon d’ajouter :
    — Jamais je n’ai cherché à embellir mes casques. Aucun
dessin décoratif en relief ou en creux. D’abord je n’en ai pas le temps, et
ensuite, j’ignore les décorations qui auraient convenu, ne sachant pas quel
rang t’a attribué Théodoric.
    — Aucun, pour autant que je sache, répondis-je
gaiement. Mais je vous remercie, ainsi que vos apprentis, de l’excellent
travail que vous avez fourni. Thags izei. Je reviendrai quand le temps
sera venu de sceller les capuchons sur nos « trompettes de Jéricho ».
     
    *
     
    Les hommes que Théodoric avait envoyés abattre un arbre bien
sélectionné avaient remonté le fleuve assez loin de la cité, afin que les
Sarmates ne puissent détecter le bruit de leur activité. Ils choisirent un solide
cyprès haut et bien droit, car cet arbre possède un grand nombre de branches
plantées horizontalement dans le tronc, sans être pour autant immenses. Quand
le cyprès reposa sur le sol, les hommes ôtèrent complètement plusieurs d’entre
elles, mais d’autres furent simplement raccourcies, afin que leurs moignons
puissent servir de prise aux guerriers qui manieraient le bélier. Ils
taillèrent ensuite grossièrement sa pointe et la durcirent au feu. Puis ils
laissèrent tremper le tronc dans la Save, le firent serpenter jusqu’à terre et
enfin, sous le couvert de l’obscurité, le hissèrent sur leurs épaules en haut
de la colline et l’entreposèrent en un endroit caché où il serait facile de le
récupérer au moment de donner l’assaut.
    — Très bien, Thorn, fit Théodoric. Maintenant, la suite
t’appartient.
    — Je n’ai encore jamais pris une ville d’assaut, fis-je
remarquer. Quel est le moment le plus propice ? De jour ou de nuit ?
    — Dans le cas présent, ce serait plutôt la journée, car
les citadins sont ici mélangés aux Sarmates. Aussi, je préférerais pouvoir les
distinguer de nos ennemis, afin de tuer le moins possible de civils.
    — Je suggère donc, fis-je, et non sans hésitation, que
nous préparions nos contenants d’avoine et que nous nous hâtions de les mettre
en place juste avant l’aube. Je n’ai aucun moyen de prévoir le temps qu’ils
mettront à éclater, mais je serais enclin à supposer que ça se produira à un
moment ou un autre de la journée. Quoique rien ne soit sûr !
    — Si cela tourne autrement, les habitants de la ville
devront compter sur la chance. Qu’il soit midi ou minuit, dès que le portail
cédera, nous entrerons. Fais donc comme tu l’as prévu, et entame tes
préparatifs avant l’aube.
    Il désigna six hommes pour m’accompagner, car l’armurier
avait réussi à fabriquer vingt-huit de ces « trompettes de
Jéricho » – tout le monde les appelait ainsi, à présent. J’avais
prévu que chaque homme en porterait quatre, en plus d’un maillet, tout en
gardant la possibilité de courir suffisamment vite. Il ne nous fallut pas très
longtemps pour remplir toutes les « trompettes » d’avoine. Comme il
fallait les sceller à peu près ensemble, les assistants mirent en même temps
leurs vingt-huit capuchons de métal dans la forge, afin de les

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