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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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chauffer au
rouge. Puis mes six porteurs m’aidèrent à remplir les tubes d’eau, le faber prépara ses bandes de zinc saupoudrées de laiton, fixa les capuchons sur chaque
trompette l’une après l’autre, et les apprentis, lui et Ansila martelèrent
frénétiquement de manière à les clore de façon étanche.
    Dès que les « trompettes » eurent suffisamment
refroidi pour qu’on puisse les attraper à la main, chaque membre de notre
groupe s’empara de quatre tubes qu’il cala sous son bras, et d’un maillet de
bois. Nous fonçâmes au sommet de la colline jusqu’à la dernière rangée de
maisons avant l’esplanade dégagée devant la porte d’entrée, où Théodoric et un
grand nombre d’archers nous attendaient à l’abri.
    — Prêts ? jeta Théodoric, qui maîtrisait
parfaitement son excitation.
    Il pointa son doigt vers l’est.
    — L’aurore commence à peine à rosir, comme les joues de
ma servante. Je crois qu’à partir d’aujourd’hui, j’appellerai cette jeune fille
Aurora.
    Je compris qu’il s’ingéniait par sa décontraction à mettre ses
hommes à l’aise… à moins qu’il ne cherchât à me calmer, moi, dont c’était le
premier jour de service effectif en tant que guerrier ostrogoth.
    — À mon signal, indiqua-t-il, mes archers lanceront sur
l’adversaire un déluge de flèches. Toi et tes hommes, Thorn, pourrez alors
courir en sécurité. Nous pouvons y aller ? Qu’il en soit ainsi, donc.
Archers, en position !
    Il se mit à leur tête, tandis qu’ils envahissaient la rue
faisant face à l’esplanade, et donna ses ordres d’une voix autoritaire :
    — Bandez vos arcs ! Visez… Lâchez !
    Cette multitude de flèches jaillissant en même temps
produisirent le souffle grondant d’une gigantesque rafale. Instantanément,
Théodoric et ses archers remirent un autre trait à leur arc, et les lâchèrent
aussi vite que l’avait fait le vieux Wyrd en son temps. Sans perdre de temps,
je hurlai :
    — Suivez-moi, mes hommes !
    Et nous nous ruâmes sur l’esplanade. Les sentinelles
sarmates, sans doute surprises par les monceaux de flèches de Théodoric, ne
durent même pas nous remarquer dans la semi-obscurité précédant l’aurore, car
aucun des projectiles lancés en guise de riposte ne fondit sur nous, et notre
petit groupe de sept atteignit l’abri de l’arcade sans une égratignure.
    J’avais déjà montré à mes compagnons comment ils devaient
procéder, aussi n’y eut-il pas de temps perdu. Aidé de l’un d’entre eux, je
commençai à enfoncer nos « trompettes », les unes au bout des autres,
dans l’espace séparant le bas des portes du pavé, et nous les poussâmes à coups
de maillet le plus loin que nous pouvions. Les autres s’attaquaient de leur
côté aux fissures latérales, et celles au centre séparant les panneaux ou
entourant le portillon. En montant sur les épaules de leurs camarades, certains
atteignirent même des points plus élevés que ceux que j’avais réussi à repérer
seul.
    Les Sarmates, à l’intérieur, devaient forcément entendre nos
bruyants coups de maillet, et en étaient sans doute éberlués. Pour ces
défenseurs qui ne craignaient a priori que les puissants coups d’un
bélier d’assaut, nous devions passer pour des gens frappant poliment à la porte
pour demander l’autorisation d’entrer. Quand il ne resta plus qu’un des hommes
à chercher anxieusement un endroit où enfoncer son dernier tube de métal, je
lui dis :
    — Garde-le. Ramenons-le avec nous. Il nous servira de
témoin pour savoir comment les autres se comportent. S’il enfle ou explose,
nous saurons grâce à lui si les autres ont des chances de produire l’effet
escompté. À présent, courons tous nous remettre à l’abri. Allons !
    Nous nous repliâmes sans encombre, et Théodoric mit fin au
déluge de flèches ordonné pour nous couvrir. Chacun se tapit de nouveau
derrière la rangée de bâtisses. Théodoric et moi avions débattu de quelle
attitude devaient adopter les Ostrogoths en attendant que les « trompettes »
produisent leur effet, et nous étions tombés d’accord pour penser qu’il n’y
avait pas grand-chose à faire. Continuer à faire pleuvoir des flèches sur eux
ne les empêcherait pas d’aller voir ce que nous avions fait à leur
portail : cela n’aboutirait qu’à un inutile gaspillage de flèches et
d’énergie. Quand bien même ils seraient descendus inspecter l’intérieur de

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