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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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la
porte, cela ne leur aurait pas indiqué pour autant ce qui avait été fait à
l’extérieur. Et ils n’allaient certainement pas ouvrir pour s’en rendre compte.
    Théodoric rassembla donc simplement ses décurions et
centurions et leur expliqua la marche à suivre, si d’aventure les portes
venaient à faiblir. D’abord, les hommes les plus costauds devraient sortir de
leur position d’abri munis de notre bélier de substitution piloté à la main.
Si, une fois le premier portail enfoncé, nous nous trouvions devant un second
portail fermé à l’intérieur de l’arche, les hommes portant le bélier s’en
iraient, et chacun regagnerait sa position tout le temps qu’il faudrait pour
qu’on recommençât une seconde opération « Trompettes de Jéricho », et
qu’elle eût le temps à son tour de porter ses fruits. Le bélier reprendrait
alors du service. Dès qu’il nous donnerait enfin accès à la cité, un escadron
de cavalerie muni de lances et conduit par Théodoric en personne galoperait
dans la ville pour disperser tout corps rassemblé de défenseurs prêts à agir à
l’intérieur des murailles. Puis quatre contubernia [129] d’archers feraient irruption à leur
suite, afin de transpercer toute sentinelle perchée en haut des murs ou sur les
toits. Enfin, le reste des six mille soldats, dont j’étais, se ruerait à pied
dans la ville, munis de leurs épées et de leurs boucliers.
    — Vos hommes devront tailler dans le tas, leur dit tout
net Théodoric. Tout adversaire nous faisant face devra être tué sur place,
ainsi que tous ceux qui tenteront de fuir ou de se cacher. Nous ne ferons pas
de prisonniers. Ne portez pas secours aux blessés. Essayez juste de faire en
sorte que vos troupes tuent le moins possible d’habitants sans défense. Vos
guerriers devront ainsi épargner les femmes et les enfants. Habái ita
swe !
    En silence, tous les officiers saluèrent leur chef d’un bras
levé rigide comme le fer, à la manière des Ostrogoths. Théodoric précisa :
    — Autre chose, que vous aurez soin de bien faire
comprendre à vos hommes. Si l’un d’entre eux venait à tomber sur un adversaire
ressemblant au roi Babai ou au légat Camundus, il devra se garder de le frapper
du moindre coup. Ces deux-là, en effet, m’appartiennent. Si pour une raison
quelconque je ne réussissais pas à les tuer de ma main, ils devront être
maintenus en vie jusqu’à ce que la ville soit prise, et que je puisse décider
de leur exécution. Mais rappelez-vous bien cela : si au cours de la
bataille je ne tue pas moi-même Babai et Camundus, nul ne devra le faire à ma
place. Qu’il en soit ainsi !
    Les officiers saluèrent de nouveau sèchement, et cette fois
Théodoric leur répondit. Ils allèrent retrouver leurs troupes dans les rues
bordant la colline, où ils devaient rester invisibles aux yeux des sentinelles
sarmates, et s’occupèrent à préparer leurs hommes à l’assaut. Tandis qu’ils se
dispersaient, je fis remarquer à Théodoric :
    — Es-tu sûr de ne pas tabler sur deux faits fort
incertains ? D’abord, qui dit que mes armes marcheront ? Et si c’est
le cas, qu’est-ce qui te fait croire que nous réussirons à prendre la
ville ?
    —  Akh, ami Thorn, répondit-il jovial, passant
son bras autour de mes épaules. Dans l’un des nombreux chants épiques célébrant
notre héros Jalk, le Géant Tueur, on raconte comment il vainquit un autre géant
en se servant d’une tige de haricot. Je ne sais plus les détails de l’histoire,
mais tout ce que j’espère, c’est que l’avoine de Thorn servira avec le même héroïsme.
Et pour le reste, tu sais… J’essaie simplement d’être à la hauteur du roi mon
père. Il affirmait ne jamais douter de la victoire, c’est pourquoi il
n’échouait jamais. Mais dis-moi, mon ami, quand as-tu mangé pour la dernière
fois ? Viens partager mon repas. Ma servante Aurora est en train de nous
faire cuire une poitrine de bœuf un peu spéciale, en guise de venaison. Un
reste de cheval de combat, si tu préfères.
    — Je dois garder un œil là-dessus, fis-je en lui
montrant le tube de métal, et je lui expliquai pourquoi.
    — Prends-le avec toi. On pourra le surveiller en
mangeant.
    Il ne se passa rien au moins durant le temps de notre repas.
Nous ne nous attendions pas à ce qu’il agisse si tôt, il est vrai. Je remerciai
Théodoric pour cette collation, en fis de même avec Aurora qui rougit et gagnai
la rue

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