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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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des Ostrogoths, en revanche, les fendait sans
problème. Trois des Sarmates tombèrent, et les autres prirent la poudre
d’escampette. À cet instant, l’un des Ostrogoths se détendit pour porter un
coup fatal au vieil homme. Daila fut plus rapide que lui. À mon intense
stupéfaction cependant, il n’abattit pas son glaive sur le vieillard, mais
embrocha l’Ostrogoth, qui tomba comme une souche. Aucun des compagnons de
l’homme qui venait d’être tué ne se récria, ni ne sembla surpris ; ils se
lancèrent tout simplement à la poursuite de leurs ennemis en fuite. Je
m’exclamai à l’intention de l’ optio  :
    — Vous venez de tuer l’un des nôtres !
    —  Ja, grogna-t-il. Celui-là désobéissait aux
ordres, ce qui méritait une punition immédiate. L’homme qu’il était sur le
point de tuer ne peut être que le légat Camundus.
    L’abjecte créature balbutiait un chapelet de remerciements,
toujours en langues variées, et se jeta vers nous dans le but de nous
embrasser, éperdu de reconnaissance. Mais Daila l’évita, bondit derrière lui et
d’un mouvement tournant de son épée, sectionna net les ligaments des genoux du
vieillard. Camundus poussa un hurlement, et tomba comme si ses jambes avaient
été carrément coupées sous son corps.
    — Cela lui permettra de rester à l’endroit où nous
saurons le retrouver, grommela l’ optio. Maintenant, petit scarabée, tu
vas te charger de lui éviter toute autre molestation jusqu’à ce que Théodoric
soit prêt à… Attention !
    Daila avait repéré l’archer embusqué sur un toit, et fait un
pas de côté en hurlant son avertissement, mais celui-ci me parvint trop tard.
Une flèche me transperça avec la force d’un coup de maillet dans le côté droit
du dos. L’impact me projeta vers l’avant et sur le côté, je tombai face contre
terre sur les pavés ronds, et mon casque percuta le sol avec une telle violence
que je perdis pratiquement connaissance.
    J’entendis vaguement Daila prononcer :
    — Dommage, petit scarabée. Mais crois-moi, celui-là ne
l’emportera pas au paradis.
    Et toujours dans le même flou cotonneux, j’entendis le bruit
de ses bottes s’éloigner. Il ne faisait qu’obéir aux ordres. Théodoric avait
été clair : « Ne portez pas secours aux blessés. »
    Je pus aussi entendre le légat blessé gémir et sangloter
comme un gosse, allongé pas très loin de moi, mais j’étais trop étourdi et
souffrant pour ouvrir les yeux et me rendre compte où il était. Je me sentais
totalement vidé et flasque, du fait du choc qui m’avait projeté au sol, mais je
réalisai que ma main droite était toujours crispée sur mon épée, et tentai de
m’en servir comme d’un levier pour me retourner sur le dos. L’arrière de la
flèche qui m’avait traversé le flanc faisait saillie, de telle sorte que je ne
pus faire que la moitié du demi-tour escompté. J’aurais pu tenter de la briser
en remuant sur moi-même, mais je m’immobilisai, d’une part pour récupérer et
conserver mes forces, d’autre part car je venais d’entendre un nouveau bruit de
bottes. Le légat mutilé recommença à plaider, pas pour implorer pitié cette
fois, mais pour demander de l’aide, et seulement en grec :
    —  Boé ! Boethéos !
    Une rude voix enrouée lui répondit, avec un fort accent
grec :
    — Reste tranquille, Camundus. Laisse-moi juste d’abord
m’assurer que ton assaillant est bien mort.
    Je rouvris les yeux, juste assez pour apercevoir à travers
la fente un soldat à l’armure d’écailles et au casque conique en train de
s’approcher de moi, apparemment l’un des gardes du légat précédemment mis en
fuite. Il toisa de sa hauteur mon corps immobile dans son armure trop grande
percée d’une flèche, et marmonna :
    — Par Ares, les Goths envoient donc se battre des
enfants, maintenant ?
    Et il souleva son épée à deux mains pour me donner le coup
de grâce. Faisant appel à toute mon énergie, je relevai vigoureusement la lame de
mon épée droit entre ses jambes, sous la jupe de son corselet, la faisant
pénétrer profondément dans les parties intimes de son corps. L’homme poussa le
cri le plus horrible que j’eusse jamais entendu de ma vie, un hurlement à vous
faire dresser les cheveux sur la tête. Il retomba sur le dos, loin de moi, du
sang jaillissant à gros bouillons de son entrejambe, et il se mit à tourner en
cercles et à gratter le pavé tel un crabe en folie, sans

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