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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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j’espérais qu’ils
reconnaîtraient le sceau. L’un d’eux grogna à l’autre d’aller « chercher
le faúragagga  », et m’invita d’un ton bourru à attendre ce
majordome qui m’escorterait à l’intérieur. Durant ce laps de temps, alors que
je stationnais à l’extérieur des grilles, l’homme me détailla plusieurs fois
des pieds à la tête, sinon d’un air soupçonneux, du moins avec une certaine incrédulité.
    Le majordome sortit du palais et descendit l’allée appuyé
sur un bâton, car il était très vieux et malgré le temps estival, ce vieillard
voûté, à longue barbe blanche, portait une lourde robe traînant jusqu’à terre.
Il se présenta à moi comme le faúragagga Costula, s’inclina alors que je
lui tendais ma lettre à travers la grille puis rompit le sceau, déroula le
vélin et le lut en intégralité, jetant de temps à autre des coups d’œil vers
moi, les sourcils blancs levés bien haut. Finalement il salua de nouveau et me
le rendit, ordonnant aux sentinelles :
    — Ouvrez la porte, gardes, et levez vos lances pour
saluer le Saio Thorn, maréchal de notre roi Théodoric.
    Ils s’exécutèrent, et je passai au milieu d’eux, marchant
aussi droit que possible, mais ils me dominaient néanmoins comme les falaises
de la Porte de Fer. Le vieux majordome me prit avec courtoisie le bras tandis
que nous remontions l’allée. Mais presque aussitôt, l’air surpris, il retira la
main de ma manche et l’essuya sur sa robe.
    — Excusez ma moiteur, Costula, fis-je, embarrassé. La
rivière était très humide.
    Il me lança un long regard de côté, et me rendant compte que
mes propos étaient particulièrement stupides pour un maréchal, je laissai ce
sujet et demandai :
    — Quelle est la manière appropriée de saluer la
princesse Amalamena ?
    — Une digne inclinaison de la tête suffira, Saio Thorn. Et vous pourrez l’appeler simplement Princesse, à moins qu’elle ne vous
autorise à l’appeler Amalamena, comme elle le fera probablement. Elle n’exige
aucun des titres grandiloquents qu’affectionnent les Romains, tels qu’ Augusta ou Maxima. Je vais, en revanche, vous demander une faveur, Saio Thorn. Voudriez-vous m’attendre un moment dans l’antichambre ? Je vais
annoncer votre arrivée et la princesse devra sortir du lit et s’habiller avant
de vous recevoir.
    — Sortir du lit ? Mais nous sommes l’après-midi.
    —  Vái ! Ce n’est pas le genre de femme
négligée à traîner au lit, je vous rassure. Elle a été malade, et vient de voir
le lekeis. Mais ne dites surtout pas que je vous en ai informé.
Amalamena est bien la fille de son père et la sœur de son frère. Elle refuse de
montrer le moindre signe de faiblesse, et accueillerait avec mépris tout signe
de compassion de votre part.
    Je murmurai de vagues condoléances et l’assurai que
j’éviterais toute remarque déplacée concernant la santé de la princesse. Le
majordome me fit passer par la grande porte du palais et m’indiqua une couche
dans le hall d’entrée, signifiant à un serviteur de me faire porter un
rafraîchissement. J’étudiais alors les environs en sirotant dans un pot une
excellente bière amère et sombre.
    Le palais, bâti avec la pierre rouge que j’avais vue à la
Porte de Fer, comptait deux étages, et s’étendait au milieu d’une pelouse bien
entretenue sillonnée d’allées de gravier et décorée de massifs de fleurs, le
tout ceint de la haie épineuse. Guère plus ostentatoire à l’intérieur qu’à
l’extérieur, il n’était encombré d’aucune ornementation, contrairement aux
villas romaines. Le peu d’ameublement qui s’y trouvait était sans surprise
constitué de trophées de chasse. La couche sur laquelle j’étais assis était
couverte d’une peau d’aurochs, de petits tapis en peau d’ours parsemaient la
mosaïque du sol, et de superbes bois étaient fixés sur les murs. Je découvris
aussi des objets artisanaux que je n’avais encore jamais vus : d’immenses
urnes et vases de céramique aux formes élégantes colorés de noir et de cinabre,
décorés de dieux ou déesses gracieux, de souples et agiles garçons et filles en
train d’accomplir d’athlétiques prouesses, et de chasseurs tout en muscles
lancés à la poursuite de leurs proies. Costula m’expliqua plus tard que ces
objets étaient de fabrication hellène, et que cette manière bien particulière
d’orner les pièces d’éléments épars, afin que

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