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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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bagages. Nous nous reverrons pour le nahtamats [132] .
    Le vieux Costula et moi-même prîmes donc congé ensemble. Dès
que nous fûmes sortis de la salle du trône, je lui demandai :
    — Ce lekeis qui s’occupe de la princesse, serait-ce
un haliuruns, un astrologue, ou quelque qvaksalbons [133] du même genre ?
    —  Akh, aucunement. Le lekeis Frithila
vous empoisonnerait s’il vous entendait parler de la sorte. C’est un homme d’une
grande érudition, habile, et qui mérite pleinement l’appellation romaine de medicus. Pensez-vous que la famille royale emploierait un qvaksalbons  ?
    — J’espère bien que non. Emmenez-moi auprès de ce
Frithila. Il me faut sa permission avant de laisser la princesse, et vous-même,
vous engager plus avant dans la préparation de cette expédition vers
Constantinople.
    — C’est d’accord. Allons-y tout de suite. Laissez-moi
juste demander une chaise à porteurs, Saio Thorn. C’est un peu loin pour
mes vieilles jambes.
    Nous cheminâmes le long de plusieurs rues et tournâmes à
plusieurs carrefours avant d’arriver devant une respectable résidence. Nous
entrâmes dans la salle d’attente, bondée de patients attendant leur tour, des
femmes et des enfants exclusivement. Costula pénétra dans une pièce contiguë.
Au bout de quelques minutes à peine, une femme en ressortit, rajustant ses
vêtements, et la tête de Costula émergea du battant, me faisant signe
d’avancer.
    — Eh bien ? aboya le lekeis, dès que
j’entrai.
    C’était un homme d’âge aussi avancé que le faúragagga mais à l’œil bien plus vif et aux manières plus brusques.
    — Que me vaut cette intrusion impromptue, niu ? Vous avez pourtant l’air en pleine santé.
    — C’est la santé de la princesse Amalamena qui m’amène.
    — Dans ce cas vous pouvez repartir d’où vous venez. Je
suis tenu par le serment d’Hippocrate qui m’interdit de parler de la santé d’un
patient à qui que ce soit d’autre qu’un médecin consultant.
    Me tournant vers le majordome, je demandai :
    — N’avez-vous pas expliqué au lekeis qui
j’étais ?
    — Il me l’a dit, coupa Frithila. Mais que vous soyez
l’archevêque ou le patriarche de…
    Je claquai très sèchement la main sur la table à laquelle il
était assis.
    — Je ne perdrai pas mon temps en mots inutiles. La
princesse désire m’accompagner en mission jusqu’à Constantinople.
    Il eut l’air un peu déconcerté, mais se contenta de hausser
les épaules en disant :
    — Heureux homme… Je ne vois pas pourquoi elle ne
viendrait pas.
    — Écoutez-moi, lekeis Frithila. Je suis le
maréchal du roi, mais aussi son ami. Je ne vais pas prendre le risque d’emmener
sa sœur dans un aussi long voyage sans avoir votre assurance qu’elle y
survivra.
    Le médecin se gratta la barbe et réfléchit un instant, tout
en m’étudiant très attentivement. Puis, se tournant vers Costula, il lui
dit :
    — Laissez-nous.
    Dès que le majordome fut sorti, Frithila me considéra encore
un instant, et demanda finalement :
    — Maîtrisez-vous un peu de latin et de grec ?
    J’acquiesçai.
    — Très bien. Alors, même un profane comme vous aura remarqué
chez la princesse un évident marasme, une cacochymie et une cachexie.
    Je haussai les sourcils. Je n’avais jamais entendu parler de
ces choses, dans aucune langue, et ne les avais donc jamais repérées chez
quiconque, mais cela donnait l’impression qu’Amalamena était beaucoup plus
malade que je n’en avais eu l’impression. Je répondis donc :
    — Tout ce que j’ai pu voir, lekeis , c’est
qu’elle est pâle, frêle, et sujette rapidement à la fatigue.
    — C’est précisément de cela que je parle, fit-il
rudement. Une apparente malnutrition, l’impression de fluides corporels viciés
et une santé précaire. Dès que je m’en suis aperçu, j’ai insisté pour
l’examiner, malgré sa réticence, car elle affirmait s’être toujours très bien
portée ainsi. Dans le cas d’un tel affaiblissement chez une femme, le médecin
pense naturellement d’abord à une chlorose, à des leucorrhées ou à une cystite, niu ?
    —  Euh… naturellement.
    — Pourtant, elle maintient qu’elle n’a rien ressenti de
tout cela. Elle n’a pas de douleurs, mange bien, et toutes ses autres fonctions
opèrent de façon normale et régulière. Je n’ai repéré aucune fièvre, pas
d’affolement du pouls, ni purulence ou pertes anormales du côté des

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