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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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à subir cette élision. Le nom des deux empereurs à s’être appelés
Théodose était prononcé Téodose. Et lorsque quelques années plus tard,
l’ensemble de l’Empire romain d’Occident tomba sous le joug de Théodoric, ses
sujets nés Romains le dénommèrent Téodoric.
    Une fois à l’établissement de bains, je compris pourquoi
Calidius avait été aussi catégorique sur le temps qu’il faudrait aux jeunes
eunuques pour y passer ; je découvris en effet qu’un bain, chez les
Romains, est aussi long et distrayant qu’un luxueux rituel. Les thermes d’une
garnison n’ont rien de l’opulence de ceux d’une véritable cité romaine, mais on
n’y trouvait pas moins des piscines, des bassins et des fontaines aux températures
variées. L’eau pouvait y être glacée, tiède, chaude, et même bouillante.
Plusieurs autres équipements étaient également présents : une cour
intérieure réservée aux exercices athlétiques et aux jeux sportifs, des couches
sur lesquelles on pouvait se reposer, lire ou tout simplement converser, et un
peu partout, des sculptures et autres mosaïques destinées à la contemplation.
De nombreux soldats déchargés de service y prenaient du bon temps : deux
d’entre eux, dans le plus simple appareil, étaient en train de lutter à mains
nues, entourés de collègues qui les regardaient en applaudissant ou en huant.
D’autres jouaient aux dés, et un groupe étendu écoutait lire un poème. Tout ce
petit monde était environné d’esclaves vêtus de simples cache-sexes, qui
s’occupaient de donner le bain à chacun, tout en répondant à leurs besoins et
demandes.
    Calidius, Wyrd et moi nous débarrassâmes de nos vêtements
dans une pièce appelée l’ apodyterium, chacun aidé d’un esclave. Avant
que le bain proprement dit ne débute, nous passâmes rapidement par la pièce la
plus éloignée, le balineum. Là, les charismatiques, aussi nus, souples
et luisants que des tritons – et aussi indistincts sur le plan
sexuel – s’ébattaient dans la piscine d’après-bain. De l’autre côté de
celle-ci, le Syrien, toujours habillé, était assis sur un banc de marbre, en
train de couver d’un regard possessif ses jeunes pensionnaires. Quelques
soldats, sur d’autres bancs, les contemplaient aussi, et leurs commentaires
allaient des remarques comiques aux moqueries un peu plus sarcastiques, en
passant par des commentaires fort tendancieux.
    Après avoir considéré la scène d’un rapide coup d’œil, le
légat se pencha vers Wyrd et murmura :
    — Cet enfant, là-bas, en train d’essayer d’éclabousser
le Syrien ; il est sensiblement de l’âge et de la taille de mon
petit-fils. La seule chose, c’est qu’il est brun, alors que le jeune Calidius a
les cheveux blonds. Ses traits, eux aussi, ne sont pas tout à fait semblables.
    — Peu importe la ressemblance du visage, expliqua Wyrd.
Dans la tête des Huns, tous les Occidentaux se ressemblent, de même qu’eux pour
nous. Maintenant, puisque l’enfant est là, demande à l’un de ces esclaves de
lui décolorer les cheveux au struthium. C’est tout ce qui sera
nécessaire.
    Quand le légat leva le bras dans le but de héler un
serviteur, son geste n’échappa point au Syrien, qui contourna la piscine en
trottinant pour venir s’agenouiller servilement devant nous et déclarer :
    — Ah, clarissimus magister, vous avez voulu voir
mes petits charmeurs comme ils doivent être vus, n’est-ce pas ?
Ainsi nus, ils sont bien plus attirants et irrésistibles, c’est évident.
Dois-je comprendre que l’un d’eux a déjà retenu les suffrages de votre
magistrale fantaisie ?
    — Oui, fit le légat d’un ton cassant.
    Puis, s’adressant à l’esclave qu’il avait appelé, il
prononça simplement, en le pointant du doigt : « Celui-ci ».
L’homme se mit en devoir d’aller tirer l’enfant de la piscine.
    —  Ashtaret ! s’exclama Natquin, frappant
extatiquement ses mains l’une contre l’autre. Le légat a vraiment un coup d’œil
magistral, j’en atteste ! Le petit Becga : celui que j’aurais gardé
pour moi, si j’avais dû choisir… Il a vraiment l’air d’une fille, n’est-ce
pas ? Ma foi, clarissimus, vous savez que ça va me briser le cœur,
de me séparer de cet adorable garçon. Néanmoins, votre humble serviteur n’aura
pas l’audace de contester votre sélection. Bien mieux, en reconnaissance de
votre goût avisé, il vous fera un excellent prix

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