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Thorn le prédateur

Thorn le prédateur

Titel: Thorn le prédateur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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et…
    — Silence, vil flagorneur ! cracha le légat. Je
n’achète pas, je prends.
    Le négociant s’étrangla à moitié et balbutia :
    —  Quid ?… Quidnam ?… [49]
    — Tant que nous sommes en état de guerre, je suis
autorisé à saisir toute propriété de mon choix, en toute souveraineté. Je
confisque celle-ci.
    Le petit charismatique dégoulinant d’eau se trouvait à
présent devant nous, et il était clair que l’opération de mutilation avait été
réalisée de main de maître. Seule une fossette marquait l’endroit où ses
parties intimes avaient naguère existé. Je me demandai à quoi pouvait bien
servir cet « objet sexuel » pour quelque maître que ce fut. Le jeune
eunuque devait d’ailleurs se dire la même chose, à en juger par ses yeux
effrayés qui passaient de l’un à l’autre. Dans sa terreur, l’enfant ajouta involontairement
à la cascade qui dégouttait de son corps mouillé un petit filet ambré qui coula
de sa fossette, entre les cuisses.
    — Emmène-le, ordonna Wyrd à l’esclave qui l’avait
saisi. Blanchis-lui les cheveux au struthium. Le légat te dira quand ils
seront assez pâles.
    —  Ger-qatleth ! chevrota le marchand,
quelle que fut la signification de ces mots en syrien. Mes maîtres, s’il vous
plaît, le struthium sert à blanchir le lin. Soumis à ce traitement, les
cheveux de Becga devraient tous tomber.
    — Je le sais parfaitement, rétorqua Wyrd. Mais avant,
nous aurons eu le temps d’en faire l’utilisation prévue.
    —  Magisters ! plaida Natquin. Si vous
souhaitez vous ébattre avec un charismatique aux cheveux blonds, pourquoi ne
pas prendre le jeune Blara que vous voyez ici ? Ou Buffa ? Ils sont
encore plus beaux et plus tendres que Becga, vous savez…
    — Cochon ! (Le légat gifla le Syrien, si fort que
sa tête pivota sur son cou.) Jamais un Romain, ni même un décent étranger ne se
roulerait dans les vices obscènes dont vous autres Orientaux êtes coutumiers.
Ce goret de ta portée va avoir l’honneur d’accomplir un exploit héroïque, non
quelque dégoûtante perversion. Maintenant, toi et ta suite, disparaissez de ma
vue !
    Se tournant alors vers l’esclave qui attendait, il
ajouta :
    — Commence à appliquer le traitement à ce garçon,
pendant que nous achevons notre bain. Je viendrai voir comme cela progresse.
    Nous revînmes alors dans la première des salles de bains, l’ unctuarium, où nos esclaves particuliers nous enduisirent d’huile d’olive, et je vis
bien que ceux qui s’occupaient de Wyrd et de ma personne esquissaient une
grimace de gêne devant notre condition… tout sauf nette. Nous passâmes ensuite
dans la cour athlétique, et les esclaves nous apportèrent une sorte de rame
dont le manche de bois s’achevait sur un cadre évidé de forme arrondie dans
lequel se croisaient des cordes en boyau. Avec ces rames, nous nous mîmes à
nous envoyer de l’un à l’autre une balle de feutre, jusqu’à ce qu’une bonne
quantité de transpiration se soit mêlée à l’huile enduisant nos corps.
    Nous accédâmes alors au sudatorium, plus densément
saturé de vapeur que les Hrau Albos le seront jamais de brouillard, où
nous nous assîmes sur des bancs de marbre jusqu’à ce que l’huile et la sueur
eussent totalement coulé au sol. Nous nous allongeâmes ensuite sur des tables
faites de lattes de bois dans une pièce nommée le laconicum, où nos
esclaves se mirent en devoir de gratter sur nous le limon exsudé à l’aide de
tout un assortiment de cuillers courbes de tailles variées, appelées strigiles.
Ce n’est que lorsque mon esclave rapprocha ses instruments de mes parties
intimes que je repoussai sa main, lui indiquant par là que j’entendais procéder
seul au nettoyage de cet endroit privé. Ni Calidius ni Wyrd ne remarquèrent ce
geste et l’esclave, imputant à l’évidence ma pruderie à ma condition de rustre
campagnard, se contenta de hausser les épaules.
    Nous nous immergeâmes alors dans le bassin surchauffé du calidarium où nous nous ébattîmes, plongeâmes et flottâmes aussi longtemps que nous pûmes
tenir. Quand nous en sortîmes, les esclaves nous lavèrent les cheveux, ainsi
que la barbe de Wyrd, à l’aide de savons parfumés. Le bain se poursuivit au tepidarium ,
où nous clapotâmes dans des bassins successifs de température décroissante,
jusqu’à endurer sans frissonner l’eau très fraîche du frigidarium. Quand
nous en émergeâmes, j’étais

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