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Titus

Titus

Titel: Titus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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terrassement afin de dominer les défenses de la ville, les Juifs ont ajouté de la terre et des pierres à leur rempart afin qu’il demeure plus haut. Et aucun archer arabe, aucun frondeur syrien n’a pu les empêcher de transporter ces matériaux. Les hommes qui étaient blessés étaient aussitôt remplacés par les femmes, elles-mêmes se mêlant aux combattants.
    Je les observais. Je sentais l’odeur de la mort flotter au-dessus de Jotapata et des ravins. On devait mourir de faim et de soif dans cette ville écrasée par la chaleur de juillet, soumise jour et nuit à nos attaques.
    Mais, pour nous narguer, Josèphe Ben Matthias a fait suspendre aux remparts des tissus imbibés d’eau, et celle-ci ruisselait comme un défi !
    Les Juifs ne mourraient pas de faim ni de soif, mais les armes à la main !
    Chaque jour ils s’élançaient hors des remparts, attaquaient les machines de siège, notre camp, ils tuaient, incendiaient, contraignaient les cohortes à reculer, à s’enfuir.
    Et quand les Juifs avaient regagné l’abri de leurs remparts, je voyais nos soldats honteux, humiliés, reconstruire les palissades de leur camp, pousser de nouvelles machines de siège, serrer les poings d’impuissance et de colère.
    Le visage tourmenté, le corps penché en avant, Vespasien marchait ou chevauchait d’un point à l’autre, ordonnait que l’on élevât plus haut que les remparts des tours bardées de fer afin que les Juifs ne pussent les détruire par le feu.
     
    Un jour que je me tenais aux côtés de Titus, dans sa tente, j’ai entendu des cris, le piétinement de soldats qui couraient, nous criant que Flavius Vespasien avait été blessé et qu’il arrivait au camp.
    Nous nous sommes précipités.
    Une flèche avait frappé Vespasien sur le plat du pied. Le sang avait déjà séché. La plaie était superficielle, mais les soldats qui l’entouraient étaient inquiets. N’était-ce pas un signe des dieux ? La preuve que Yahvé, ce dieu que les Juifs invoquaient, était plus puissant que Jupiter et que Mars ?
    Vespasien a refusé qu’on l’aidât à descendre de cheval. Il a marché seul, en boitant, écartant les soldats qu’il rassurait.
    Il s’est fait hisser sur les épaules de deux d’entre eux.
    Et il a lancé :
    — Qui me vengera ?
    Ils ont tous crié, brandi leurs armes.
    Vespasien a ajouté qu’il fallait prendre son temps afin que l’assaut soit victorieux. On détruirait cette ville en ne laissant survivre que les plus jeunes enfants et les femmes.
    La mort pour tous les autres !
     
    C’est au quarante-septième jour de siège, quand la levée de terre que les soldats avaient construite surplomba les remparts, qu’un déserteur se présenta.
    Titus l’interrogea.
    Il était encore couvert de poussière. Nous venions de rentrer, avec quelques milliers d’hommes, d’une expédition au sud de Jotapata.
    Nous avions assiégé la ville de Japha. Nous avions vu une partie des habitants mourir contre les remparts de la ville dont les défenseurs, leurs frères, leurs pères, leurs maris, refusaient d’ouvrir les portes de crainte que nous ne nous précipitions.
    Cette population, après quelques jours passés dans les ravins au pied des remparts, avait imploré notre aide, de l’eau, du pain. Les femmes tendaient leurs enfants vers nous.
    Et nous l’avions laissée agoniser entre les remparts et nos lignes.
    Puis nous avions donné l’assaut, conquis Japha.
    Et ç’avait été un carnage – quelques milliers d’enfants et de femmes épargnés marchant vers l’esclavage au milieu des corps des hommes égorgés.
    Et maintenant j’écoutais le déserteur, à genoux, les jambes et les bras entravés, nous dire que les défenseurs de Jotapata étaient peu nombreux, affaiblis, que les sentinelles, après avoir combattu tout le jour et une partie de la nuit, dormaient pendant la dernière veille.
    C’était donc le moment où les Romains devaient attaquer.
    — Si tu as menti, dit Titus, ta vie te sera arrachée morceau de chair après morceau de peau, tu souffriras jusqu’au dernier moment et cela pourra durer plusieurs jours !
    L’homme a baissé la tête, réclamé de l’eau.
    — Tu boiras quand nous aurons vaincu, a dit Titus.
     
    Nous nous sommes avancés, le lendemain à l’aube, vers le rempart.
    Titus fut le premier à y prendre pied, puis ce fut le tour du tribun Placidus.
    J’ai, le troisième, marché sur les remparts de Jotapata.
    Une dizaine de

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