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Titus

Titus

Titel: Titus Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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jour et nuit au pied de la deuxième muraille.
    — Qu’espèrent-ils, pour se battre ainsi ? a repris Titus.
    — La peur nourrit leur courage et leur audace, a murmuré Josèphe.
    — Pour combien de temps ?
    Titus s’est alors levé et a commencé à lancer des ordres pour préparer l’assaut de la deuxième muraille.
     
    Nos troupes l’ont conquise cinq jours après la première.
    J’ai découvert les ruelles de ces quartiers qui se croyaient à l’abri derrière le rempart.
    Flavius Josèphe s’arrêtait à chaque pas, reconnaissait une maison, une échoppe, citait le nom d’un marchand de laine, d’un forgeron, d’un tisserand. À chaque fois j’avais l’impression qu’il prononçait une oraison funèbre.
    Il répétait d’une voix chargée d’angoisse : « Où sont-ils ? »
     
    Quelques-uns se sont avancés, mains ouvertes.
    Titus s’est adressé à eux. Il ne voulait incendier aucune maison. Il n’arrêterait aucun habitant de Jérusalem qui se soumettrait aux lois de Rome. Il laisserait chaque peuple honorer et prier son dieu comme il l’entendait. Il s’engageait à respecter le Temple.
    Quant aux combattants, ils pourraient quitter la ville afin d’éviter sa destruction, et pour que le peuple ne souffrit plus des combats.
    Des soldats s’étaient avancés dans les ruelles en compagnie de Juifs qui répétaient les propositions de Titus.
     
    Et, tout à coup, on entendit à nouveau des cris, le heurt des armes.
    Des toits, des souterrains, des maisons qui paraissaient abandonnées bondirent des Juifs qui assaillirent les soldats, les égorgèrent. Ils éventrèrent les Juifs qui s’étaient rendus.
    Le quartier était devenu un coupe-gorge dont les soldats ne pouvaient s’enfuir, la brèche ouverte dans le second rempart étant trop étroite pour permettre à tous le passage. Ils s’y précipitaient, se heurtaient, tombaient, et les Juifs les massacraient.
    J’ai vu Titus prendre une nouvelle fois la tête des cohortes qui s’efforçaient de contenir l’assaut des Juifs afin que leurs camarades pussent quitter ce labyrinthe sanglant.
    Lorsque le dernier d’entre eux se fut échappé, les cris d’orgueil des Juifs ont retenti.
    Puis des corps ont été jetés du haut de la deuxième enceinte. C’étaient ceux des Juifs qui étaient venus vers Titus, qui avaient accepté de se rendre et transmis ses propositions.
    — Ils vont tuer tous ceux qui ne combattent pas, a annoncé Josèphe.
    Il s’est tourné vers Titus et lui a lancé :
    — Prends cette ville, Titus, aussi vite que tu le peux !
     
    Il fallut se battre trois jours pour franchir derechef la deuxième muraille et conquérir ce quartier dont les Juifs venaient de nous chasser.
    Mais plus personne n’est venu vers nous les mains ouvertes.
    Et, d’un geste, Titus a ordonné qu’on pille et rase les maisons. Et les soldats se sont précipités, égorgeant les quelques Juifs qui s’étaient cachés dans les recoins les plus retirés de leurs demeures.
    La vengeance brûla tout ce quartier. Le vent poussait des volutes de fumée noire vers la tour Antonia et le Temple, vers le palais d’Hérode, ses tours et la dernière muraille.
    — À la guerre, a observé Titus, la pitié est toujours nuisible. Les Juifs ont cru que mes paroles étaient l’aveu et le signe de ma faiblesse.
    Il s’est approché de moi.
    — Tu as été l’ami de Sénèque, Serenus, a-t-il repris. Je connais ses écrits et je lis dans tes yeux ce que tu ressens.
    Il a tendu le bras vers le troisième rempart. On s’y battait déjà. Les béliers frappaient le soubassement de la muraille.
    J’ai vu les blocs de pierre osciller, s’effondrer, et une brèche s’ouvrir.
    Titus a avancé de quelques pas et je l’ai suivi.
    Des soldats s’élançaient sur les gravats, cherchant à franchir l’enceinte, à pénétrer dans ce quartier qui s’étendait jusqu’aux murs du Temple et aux tours de la forteresse Antonia.
    Mais les Juifs avaient dressé une muraille de corps qui colmatait la brèche, et tout à coup elle s’est effondrée sur les assaillants.
    J’ai vu nos soldats ensevelis sous les cadavres, cependant que les Juifs bondissaient, enfonçaient leurs lances dans les chairs mortes et vivantes. Puis ils se sont retirés et il ne plus resta au pied de l’enceinte qu’un amoncellement de morts.
    — Crois-tu que j’aime voir cela ? a soupiré Titus. Comment peux-tu penser – car tu le penses parfois – que je

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