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Toute l’histoire du monde

Titel: Toute l’histoire du monde Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-Claude Barreau , Guillaume Bigot
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ressemblent. Ils étaient la synthèse des populations locales (italiques) et des influences grecques ou phéniciennes – ils se constituaient en cités-États, comme ces derniers peuples.
    Mais la Méditerranée occidentale était en fait dominée par une fondation phénicienne, Carthage. Restée indépendante alors que sa cité mère, Tyr, avait été soumise par les Perses – Alexandre lui-même s’était arrêté avant le Syrte -, Carthage avait fondé, comme Athènes, un empire maritime – une « thalassocratie » -, mais doté
    d’un territoire continental beaucoup plus vaste. Toute l’Afrique du Nord, de Gibraltar au golfe des Syrtes, obéissait à ses ordres et les tribus berbères (on disait alors « numides ») étaient sous son protectorat. Elle possédait aussi l’ouest de la Sicile, l’est étant aux Grecs de Syracuse. Si l’on veut imaginer la puissance de cette capitale, il faut relire le Salammbô de Flaubert.
    À la même époque hellénistique s’affirma la puissance de Rome.
    Originellement colonie étrusque, fondée en -753 (les Romains comptaient les années depuis la fondation de la ville : Ab urbe condita) > Rome s’était affranchie des Étrusques au V e siècle avant Jésus-Christ en devenant une république, copiée sur Athènes. Seuls les hommes libres étaient citoyens. Il y avait une assemblée, le « Sénat » (on ne pouvait y siéger qu’à l’âge de quarante ans), et des magistratures tournantes : notamment deux consuls qui se partageaient le pouvoir exécutif chaque année et des tribuns qui représentaient le peuple (la « plèbe »). Les dieux étaient ceux des Grecs, avec des noms différents : Zeus devenant Jupiter, etc. Les Romains parlaient le latin et utilisaient un alphabet qui leur était propre (et qui est aujourd’hui universel). Ils s’étaient lentement rendus maîtres de la péninsule italienne.
    En -272, ils achevèrent cette conquête en s’emparant d’une colonie grecque, Tarente. Sans que l’opulente cité phénicienne en ait eu conscience, le destin de Carthage était dès lors scellé !
    Il y avait de l’Étrusque et du Grec chez les Romains. Mais ils gardèrent toujours de leur origine la haine de la monarchie et l’amour de la guerre, un caractère rude et une volonté farouche de toujours vaincre : Vae victis, « Malheur aux vaincus ». Les Romains étaient des paysans-soldats, âpres au gain, rustiques, avares. Obsédés par la possession des champs, n’hésitant pas à engager d’interminables procès pour défendre leur propriété ; mais obsédés aussi par une soif de domination, non plus évanescente comme celle d’Alexandre, mais durable.
    Les Grecs ont inventé la philosophie et le théâtre ; les Phéniciens (Libanais, Carthaginois), l’alphabet ; les Romains, le droit, et d’abord le droit de propriété.
    Mais aussi la primauté de la loi et, trouvaille géniale, la prescription. La « vendetta » était, et reste, le principal problème des sociétés méditerranéennes, où sévissent ces meurtres de génération en génération. Par la prescription des crimes (au bout de vingt ou de trente ans), les Romains ont réussi à rompre la chaîne diabolique de la vengeance. Aujourd’hui, sous l’influence d’un droit anglo-saxon mal romanisé, nous sommes en train de renoncer à la prescription avec nos délits « imprescriptibles ». Nous revenons à la vendetta. Renoncer à punir au bout d’un certain temps n’est pourtant pas oublier les crimes passés. Il faut tout à la fois se souvenir et prescrire.
    La virtus, la virilité intellectuelle, la force morale des Romains, fut longtemps grande : ce fut celle d’un Cincinnatus, nommé « dictateur » et qui, besogne faite, revint à ses champs ; ou celle d’un Dentatus répondant à des ennemis de Rome qui voulaient l’acheter : « Dites à ceux qui vous envoient que les Romains préfèrent commander à ceux qui ont de l’or plutôt que d’en posséder. »
    Rome, puissance continentale, vécut en paix avec Carthage jusqu’au jour où les Romains voulurent s’emparer de la Sicile, dont les Carthaginois possédaient la partie occidentale.
    Ils mirent d’abord la main sur les cités grecques de l’Est sicilien. Un roi grec, venu au secours de ces cités, gagna quelques batailles, mais durement. On connaît le mot de ce Pyrrhus : « Encore une victoire comme celle-là, et nous sommes perdus » – d’où l’expression « victoire à la

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